Till Lindemann (Rammstein) accusé d'agressions sexuelles : ce que l'on sait

Till Lindemann (Rammstein) accusé d'agressions sexuelles : ce que l'on sait La presse allemande révèle l'existence de plusieurs enquêtes contre Till Lindemann, leader du groupe de metal Rammstein, accusé d'agressions sexuelles.

[Mis à jour le 07 juin 2023 à 14h32] La tourmente en pleine tournée mondiale. Le chanteur Till Lindemann, leader du groupe de metal allemand Rammstein, est visé par des dizaines de témoignages, relayés par la presse allemande, l'accusant d'agressions sexuelles, dans le cadre d'un système de prédation décrit comme étant bien rodé autour de lui. Tout commence le 25 mai dernier, sur Twitter, quand une jeune femme irlandaise nommée Shelby Lynn rédige un long fil de posts, affirmant avoir été droguée et agressée sexuellement lors d'une soirée privée en marge du concert de Rammstein à Vilnius, en Lituanie, le 22 mai.

Elle explique avoir été invitée à une fête avant le show du groupe de metal, où on lui aurait servi un verre. Après l'avoir bu, Shelby Lynn raconte s'être sentie "comme un zombie humain." La fan assure que Till Lindemann aurait tenté d'avoir un rapport sexuel avec elle, s'emportant face à son refus. Sur Twitter, la jeune femme publie des photos d'ecchymoses apparues sur son corps, ne se souvenant pas de leur origine. Shelby Lynn a été prise en charge par la police et les secours, le lendemain des faits qu'elle raconte. Des investigations sont en cours.

Outre ce témoignage, la presse allemande a recueilli des dizaines de récits de femmes racontant des faits similaires, dévoilant un système de prédation organisé autour de Till Lindemann. Les fans seraient recrutées sur les réseaux sociaux, puis rabattues vers le premier rang de leurs concerts, surnommé "le Row Zero." Invitées avant ou après le show dans les loges du groupe, elles se verraient proposer de l'alcool ou de la cocaïne et confisquer leur téléphone, avant d'être amenées à Till Lindemann. 

Une douzaine de femmes, âgées de 20 à 22 ans, a témoigné dans plusieurs enquêtes menées par les médias allemands NDR et le Süddeutsche Zeitung. Une deuxième enquête a été publiée par l'hebdomadaire Die Welt, décrivant le rôle d'une certaine Alena Makeeva, une Russe de 35 ans chargée de repérer des jeunes femmes au premier rang des concerts de Rammstein, pour en présenter les photos et vidéo au leader du groupe. Cette dernière a été évincée du groupe, rapporte le média allemand Bild et s'est vue interdire les concerts du groupe. Selon la même source, les autres musiciens de Rammstein seraient "choqués" par les accusations contre leur leader.

Rammstein dément les accusations

La publication de Sherlby Lynn et l'ampleur que prenait l'affaire ont poussé Rammstein à réagir à ces accusations dans un communiqué. "Concernant les accusations qui circulent sur Internet au sujet de Vilnius, nous pouvons écarter la possibilité que ce qui est allégué a eu lieu dans notre environnement. Nous ne sommes au courant d'aucune enquête officielle sur cette affaire", peut-on lire dans un premier communiqué, suivi d'un deuxième faisant suite aux nouvelles révélations de la presse allemande.

"Les publications de ces derniers jours ont suscité l'irritation et les questions du public et surtout de nos fans. Ces accusations nous ont tous profondément touchés et nous les prenons très au sérieux. Nous disons à nos fans : il est important pour nous que vous vous sentiez à l'aise et en sécurité lors de nos spectacles - devant et derrière la scène. Nous condamnons toute forme d'agression et vous demandons de ne pas vous engager dans des condamnations publiques de toute sorte contre ceux qui ont porté des accusations. Ils ont droit à leur point de vue. Mais nous, le groupe, avons aussi un droit - à savoir de ne pas être jugé", peut-on lire.

Ces accusations surviennent en pleine tournée mondiale de Rammstein, qui doit se produire au Stade de France, à Paris le 21 juillet prochain.

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