Les défaites aussi mythiques que des victoires France - RFA au Mondial 1982 : Maudit Schumacher...

C'est sûrement l'un des matchs les plus marquants de l'histoire du foot français. Cette rencontre est vécue par de nombreux amateurs du ballon rond une des injustices majeures du sport. Chauvinisme ou pas, la défaite des Bleus à Séville en 1982 a marqué toute une génération.

Rappel historique

8 juillet 1982, stade Sánchez Pizjuán de Séville en Espagne, 1/2 finale de la Coupe du monde de football. La France rencontre la RFA pour une place en finale. Deux styles bien distincts s'opposent : la rigueur et la force physique de l'Allemagne d'un côté, la créativité et la spontanéité française de l'autre.

Première mi-temps : 1-1

A la 18e minute du match, la Mannschaft prend l'avantage grâce à un but de Pierre Littbarski. Le ballon passe entre les jambes de Jean-Luc Ettori, le gardien tricolore. A peine 10 minutes plus tard, Giresse frappe un coup franc. Platini reprend le ballon de la tête et le remet sur Rocheteau, retenu par la taille par Bernd Forster alors qu'il se trouve dans la surface de réparation. L'arbitre siffle logiquement un penalty pour les Français, transformé par Michel Platini.

Deuxième mi-temps : toujours 1-1

En 2e mi-temps, les Bleus se voient refuser un but inscrit par Rocheteau (qui aurait commis une faute sur Schuster). Bernard Genghini, touché à la cheville, doit sortir et laisser sa place à Patrick Battiston. Le joueur français deviendra malgré lui une légende : lancé par une ouverture de Platini, Battiston se présente seul face à Harald Schumacher. Son tir lobé manque de peu le cadre, mais le gardien allemand poursuit sa course et vient percuter extrêmement violemment le joueur tricolore. Battiston, inconscient, est évacué du terrain sur une civière. L'arbitre de la rencontre se contente de redonner le ballon à l'équipe allemande. Une décision considérée comme l'une des plus grandes injustices du sport...

Le public sévillan prend fait et cause pour les Bleus, huant Schumacher à chacune de ses interventions. Malgré une dernière frappe lointaine du latéral français Manuel Amoros qui s'écrase sur la barre transversale, le score reste à 1-1 à l'issue du temps réglementaire.

Prolongations

Dans les prolongations, les Français prennent l'avantage. A la 93e minute, Marius Trésor reprend de volée un coup franc. Puis, à la 99e minute, Didier Six sert en retrait Alain Giresse, qui inscrit le 3e but pour les Bleus. Mais leur joie sera de courte durée. A la 103e minute, l'attaquant allemand Rummenigge, tout juste rentré en jeu, réduit le score (3-2), puis Fischer égalise pour la Mannschaft d'un superbe retourné acrobatique.

Scénario catastrophe pour les tirs au but

3-3 à l'issue des prolongations : place aux tirs au but.
Giresse marque. Kaltz aussi pour l'Allemagne. 1-1
Amoros marque. Breitner aussi. 2-2
Rocheteau transforme. Stielike échoue face à Ettori ! 3-2
Didier Six rate à son tour. Littbarski marque et remet les équipes à égalité. 3-3
Platini et Rummenigge mettent tous deux le ballon au fond des filets. 4-4
Maxime Bossis s'élance... et manque sa frappe, repoussée par Schumacher. 4-4
Horst Hrubesch envoie les Allemands en finale... 4-5

Un but refusé, une agression non sanctionnée, un scénario à rebondissements... Tout concourt à faire de ce match une rencontre mythique. Michel Platini dira ensuite sur cette demi-finale : "Aucun film au monde, aucune pièce ne saurait transmettre autant de courants contradictoires, autant d'émotions que la demi-finale perdue de Séville."