"Une apocalypse plastique" : cette destination touristique est à éviter absolument cet été
Pollution, érosion des paysages, destruction des habitats naturels... Nombre d'endroits touristiques dans le monde sont désormais fragilisés par le tourisme de masse. Le Fodor's Travel, un guide de voyage américain, dresse chaque année une liste noire de ces destinations. Cette année 2025, la Fodor's No List alerte sur une destination très prisée des Français, soi-disant pour ses plages de sable blanc et noir idéales pour la baignade.
Sous le poids de sa popularité, c'est un autre visage que l'on découvre une fois sur place. Les plages de cette île autrefois immaculées ont été littéralement défigurées par des monticules de gobelets, pailles, tubes de dentifrice et autres débris en plastique. WWF critique depuis des décennies l'essor touristique de la destination, indiquant dans un rapport en 2007 son développement rapide "sans planification adéquate ni respect des règles de développement durable. Par conséquent, le tourisme a causé de graves dommages à l'environnement de l'île".
Cette île bien aimée des touristes pour l'hospitalité de ses habitants et ses paysages naturels splendides, c'est Bali en Indonésie. Elle figurait déjà dans la liste noire du Fodor's Travel, en 2020. Après la pandémie de Covid, la reprise des voyages n'a fait qu'intensifier les dégâts. Ses plages autrefois paradisiaques comme Kuta et Seminyak "sont désormais englouties sous des montagnes de déchets, et les systèmes locaux de gestion des déchets peinent à suivre le rythme", souligne le Fodor's Travel. On est désormais très loin de l'image de carte postale de l'île.
L'un des fondateurs de l'ONG balinaise Sungai Watch qualifie cette situation d'"apocalypse plastique". Le Partenariat de Bali, une coalition d'universitaires et d'ONG, estime que l'île génère pas moins de 1,6 million de tonnes de déchets par an, dont près de 303 000 tonnes de déchets plastiques... Si la moitié de ces déchets sont gérés de manière responsable, près de 33 000 tonnes de plastique sont déversées dans les rivières, les plages et les milieux marins de Bali chaque année, par 60% des habitants qui n'ont pas accès à la collecte des déchets.
De plus, la qualité des eaux côtières est menacée par des polluants dont les plus importants sont "l'excès de nutriments, de composés organiques et de métaux lourds provenant des eaux usées domestiques, de l'industrie, de l'exploitation minière, de l'agriculture et de l'aquaculture", selon un rapport de la Banque asiatique de développement.
Malgré les bonnes résolutions des habitants et des touristes de ramasser chaque jour les déchets sur les plages, les zones naturelles les plus précieuses de Bali sont en passe de disparaître à tout jamais. Alors que le gouvernement indonésien s'était engagé à réduire la pollution plastique et de déchets d'ici 2025, à ce jour, l'Indonésie reste le deuxième plus grand pollueur plastique des océans après la Chine.