Que sont devenus ces nazis ? Samuel Kunz, une "vie ordinaire"

Il faisait partie des criminels nazis que le Centre Simon-Wiesenthal espérait un jour voir jugé... Samuel Kunz a vécu tranquillement en Allemagne avant d'y mourir sans répondre de ses actes.


Samuel Kunz était aussi accusé d' avoir tué personnellement une dizaine de Juifs.

Samuel Kunz a été gardien dans le camp d'extermination de Belzec, en Pologne. De janvier 1942 à juillet 1943, il a donc été complice de la mort de 420 000 Juifs. L'ancien garde n'avait jamais nié les faits et ne prétendait pas avoir ignoré l'extermination à Belzec : "Il était évident que les Juifs y étaient  exterminés et ensuite également brûlés. Nous sentions l'odeur tous les jours.", avait-il déclaré à des enquêteurs. Samuel Kunz était aussi accusé d' avoir tué personnellement une dizaine de Juifs dans ce même camp. Pourtant, la justice allemande a attendu la veille de sa mort pour le mettre en accusation.

Témoin au procès de Demjanjuk

"Nous sentions l'odeur tous les jours", avait-il déclaré à des enquêteurs.

Samuel Kunz a été témoin au procès de John Demjanjuk, autre gardien de camp dont le procès s'était ouvert en 2009. Comme ce dernier, il avait été enrôlé par l'Armée rouge pendant la guerre, puis fait prisonnier par la Wehrmacht et interné dans un camp. Avant de devenir gardien dans le camp de Belzec. Pendant plusieurs décennies, la justice allemande n'a pas jugé que les gardiens ou ceux qui aidaient à l'organisation des camps étaient responsables. Samuel Kunz a vécu une "vie ordinaire" après-guerre, installé en Allemagne dans la banlieue de Bonn. Il a même travaillé dans la fonction publique allemande, au ministère de la Construction. C'est plus de 70 ans après la guerre, en 2010, que la justice s'est penchée sur son cas. Mais le tranquille retraité est décédé avant de faire face aux juges.