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Mai 2006

La loi Sarkozy : ce qui va changer

Après plusieurs semaines de débats houleux à l'Assemblée, le projet de loi sur l'immigration de Nicolas Sarkozy a été adopté en première lecture mercredi 17 mai par les députés. Gros plan sur les principales dispositions de ce texte.
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"Promouvoir une immigration choisie et non subie," telle est l'ambition du projet de loi relatif à l'immigration et à l'intégration de Nicolas Sarkozy. Le ministre de l'Intérieur veut "retrouver une maîtrise quantitative des flux migratoires" en encourageant l'immigration à des fins professionnelles qui représente à peine 7 % des flux, et en limitant l'immigration pour motif familial aujourd'hui dominante. Cette "nouvelle politique de l'immigration" suscite la controverse et provoque l'inquiétude de nombreuses personnalités et organisations de défense des droits de l'homme.

La fin de la régularisation automatique
L'article 24 du projet de loi substitue une régularisation "au cas par cas" à la régularisation "de droit".
La procédure de régularisation après 15 ans de présence en France avait été instaurée par Jean-Louis Debré, ministre de l'Intérieur en 1997. La durée de présence avait été ramenée à 10 ans en 1998. Pour Nicolas Sarkozy, "ce dispositif, qui bénéficie à environ 3 000 personnes chaque année, consiste paradoxalement à récompenser une violation prolongée de la loi de la République".
Pour être régulariser sur fondement de la vie privée et familiale, les étrangers devront désormais faire la preuve de l'ancienneté, de la stabilité et de l'intensité de leurs liens personnels et familiaux en France, de la nature des liens avec la famille restée dans le pays d'origine, de leurs conditions d'existence, ainsi que de leur insertion dans la société française.


Un contrat d'accueil et d'intégration obligatoire
L'article 4 généralise la signature d'un "contrat d'accueil et d'intégration" (CAI) pour les primo-arrivants qui souhaitent s'établir durablement en France.
Il prévoit une "formation civique [qui] comporte une présentation des
institutions françaises et des valeurs de la République, notamment l'égalité entre les hommes et les femmes, et la laïcité
".
Avant d’obtenir une carte de résident (dix ans), l’étranger devra satisfaire trois critères d'intégration : l’engagement personnel de respecter les principes qui régissent la République française, le respect effectif de ces principes et une connaissance suffisante de la langue française.


L'obligation de quitter le territoire
L'article 36 crée une obligation de quitter le territoire français.
Elle s'appliquera en cas de refus de délivrance ou de renouvellement d'un titre de séjour, ainsi que le retrait d'un titre de séjour. Jusqu'à présent, la loi prévoyait une "invitation à quitter le territoire" français sans force exécutoire. Cette obligation pourra être exécutée d'office, un mois après la notification du refus ou du retrait.


Le regroupement familial plus difficile
L'article 30 fixe à 18 mois, au lieu d'un an, le délai de séjour régulier en France pour pouvoir faire venir sa famille.
Les conditions nécessaires de ressources et de logement sont aussi réévaluées à la hausse : le ressortissant étranger demandant à être rejoint par sa famille doit démontrer qu'il peut la faire vivre des revenus de son travail, les minima sociaux et allocations de logement étant exclus du calcul des ressources.
Il devra aussi faire la preuve de sa volonté d'intégration à la société qui l'accueille.


Un encadrement plus strict des mariages mixtes
L'article 24 prévoit que la délivrance d'une carte de séjour
portant la mention "vie privée et familiale" aux conjoints de ressortissants français sera désormais subordonnée à la détention d'un visa destiné à un séjour de plus de trois mois, et non plus seulement à la régularité de leur entrée en France.
L'article 59 permet l'acquisition de la nationalité française
par le mariage après 4 ans au lieu de 2 ans. Le conjoint étranger doit en outre attester d'une résidence ininterrompue et régulière en France depuis trois années.

Un nouveau titre de séjour "compétences et talents"
L'article 12 crée une carte "compétences et talents" d'une durée de trois ans, renouvelable.
Elle sera délivrée à l'étranger "susceptible de participer, du fait de ses compétences et de ses talents, de façon significative et durable au développement de l'économie française ou du pays dont il a la nationalité". Sont concernés les scientifiques, les intellectuels, les créateurs d'entreprise, les artistes, les sportifs de haut niveau, les cadres à haut potentiel.


Des étudiants étrangers triés sur le volet
L'article 7 prévoit que les étudiants feront l'objet d'une sélection multicritère.
Les projet d'études, le parcours académique et personnel, les compétences linguistiques, les relations bilatérales ainsi que les intérêts de la France et du pays de l'étudiant étranger s'ajoutent aux critères actuels (ressources, inscription dans un établissement d'enseignement, absence de menace à l'ordre public) pour bénéficier de plein droit d'une carte de séjour d'un an, ou jusqu'à quatre ans s'ils s'engagent dans un cycle pour obtenir le grade de master.

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 Claire Planchard, L'InternauteSavoir
 
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