Nadine Morano au Front national ? Robert Ménard tente de la séduire

Nadine Morano au Front national ? Robert Ménard tente de la séduire FRONT NATIONAL. Nadine Morano aurait contacté Robert Ménard en vue de sa visite jeudi prochain à Béziers (Hérault). Le maire apparenté FN de la ville souhaite la rencontrer, espérant un rapprochement avec la députée européenne.

[Mis à jour le 27 octobre 2015 à 23h40] Et si Nadine Morano disait "oui" à Robert Ménard ? La première est députée européenne Les Républicains, le second maire apparenté Front national de la ville de Béziers (Hérault). L'une est marginalisée au sein de son parti et ce, depuis la polémique sur la "France, pays de race blanche". L'autre, en accord avec ces propos, espère que la première le rejoigne : arrivera-t-il à la convaincre ? Robert Ménard veut y croire. Contacté par Le Figaro, l'élu biterrois, proche du Front national, a dit avoir reçu un appel de Nadine Morano lui annonçant sa visite. 

"Robert Ménard invite Nadine Morano à le rejoindre"

"Elle m'a appelé pour me prévenir qu'elle serait là. Je lui ai dit que j'étais très content qu'elle vienne, que c'était une bonne idée", a confié Robert Ménard à propos de Nadine Morano. Cette visite, l'eurodéputée l'avait promise il y a plusieurs semaines, après un meeting de Nicolas Sarkozy dans cette même ville. À cette occasion, le président des Républicains avait condamné les propos de Nadine Morano sur la "France, pays de race blanche". "Tant que je serai président, personne ne portera le drapeau de notre famille en prétendant que la France est une race", avait lancé Nicolas Sarkozy. Et Nadine Morano de lui rétorquer qu'elle était prête à venir se justifier devant ses soutiens dans la même ville : "J'irai moi-même aussi à Béziers faire un meeting. Il doit venir en Lorraine et quand il viendra en Lorraine, j'irai dans la salle et je monterai sur la scène".

Chose promise, chose due. Pour l'édile héraultais, Nicolas Sarkozy n'a pas "été très aimable" à l'égard de l'élue lorraine. "Je trouve qu'elle est victime d'une chasse aux sorcières qui est sidérante. Se faire réprimander, menacer, sanctionner parce qu'on cite le général de Gaulle dans un parti qui s'en réclame, ça me fait rire ou pleurer. Au final, tout ça me la rend plus sympathique", a indiqué Robert Ménard au Figaro. Aujourd'hui, ce dernier souhaite tendre la main à Nadine Morano : "Je lui ai dit qu'il serait temps de regrouper tous les gens qui pensent comme nous que la France est grande". Contactée elle aussi par Le Figaro, Nadine Morano n'aurait pas souhaité démentir une éventuelle rencontre avec Robert Ménard.

Tout a commencé sur le plateau de l'émission "On n'est pas couché" sur France 2 le 26 septembre dernier. Nadine Morano, invitée de Laurent Ruquier,  a déclaré : "" Il faut garder un équilibre dans le pays, c'est-à-dire sa majorité culturelle. Nous sommes un pays judéo-chrétien, le général de Gaulle le disait, de race blanche, qui accueille des personnes étrangères. (...) Je n'ai pas envie que la France devienne musulmane ". Cette déclaration a suscité beaucoup d'embarras sur le plateau et a largement été commentée sur les réseaux sociaux. La polémique a tenu en haleine la France entière pendant près d'une semaine, jusqu'à l'exclusion de Nadine Morano de la tête de liste Les Républicains aux régionales dans le Grand Est. 

Au début du mois d'octobre, Nadine Morano niait tout rapprochement avec le Front national. " Je me moque du Front national. Je me fous du Front national ", avait-elle expliqué sur la plateau de France 2. " Qu'on ne me parle pas de Marine Le Pen, c'est une obsession dans ma famille politique (...). Ce qui m'intéresse ce sont les Français à qui on ne parle plus. (…) Pourquoi ce parti engrange des adhésions alors que depuis 40 ans il prône le retour en arrière et le repli sur soi ? Je n'ai rien à voir avec ça, je suis une Européenne convaincue ", avait-elle assuré.