Helene Hegemann "Je ne me sens pas concernée par les livres d'ados"

axolotl roadkill, aux éditions le serpent à plumes
Axolotl Roadkill, aux éditions Le Serpent à plumes © Le serpent à plumes

Comment êtes-vous venue à l'écriture de ce roman ?

Je ne sais pas vraiment, j'avais juste vraiment très envie de le faire. C'est vrai qu'à l'âge de 14 ans, j'ai écris un scénario de film et cette expérience a été comme un déclic pour moi. C'est là que j'ai compris qu'écrire était ce que j'avais envie de faire, que j'avais besoin de m'exprimer de manière artistique. Cette révélation, je l'ai eue lorsque j'ai eu pour la première une très mauvaise note en cours de littérature (rires). Ça m'a vraiment convaincue...

Ce premier roman est puissant, mais très sombre et assez désespéré. Pourquoi avez-vous choisi de dépeindre une histoire aussi dramatique ?

Il n'y pas qu'une seule histoire dans ce livre, pas qu'une seule thématique.
Quand je vois ce qui a été écrit de façon générale par les ados, je ne me sens pas du tout concernée. Je voulais écrire sur des thèmes plus transversaux, plus universels : la solitude, les contradictions humaines, mais pas de manière générationnelle. Je n'ai pas écrit pas un livre d'ados. Je ne voulais pas non plus écrire un livre sur la drogue ou la vie nocturne, mais cette " nightlife " était pour moi le moyen de contextualiser mes idées. 

Dans quelle mesure le récit est-il autobiographique ? J'espère que Mifti, le personnage central, n'est pas très proche de vous...

C'est gentil... En général, les journalistes souhaitent que le livre soit totalement autobiographique.
C'est bien sûr centré sur le parcours d'une jeune fille, mais je précise qu'elle n'a pas grand-chose en commun avec moi. Elle vit dans le même univers que moi, dans le même contexte socio-politique, elle aborde les gens de la même façon que moi, mais ce n'est pas moi. J'ai vécu beaucoup de choses qu'elle a vécues, et après écriture, j'ai du mal à distinguer vraiment ce que j'ai partagé avec elle ou non. Mais bien entendu, il m'aurait été impossible d'écrire ce livre si j'étais moi-même héroïnomane.