DOSSIER
Juillet 2006
L'iris
TechnologieL'iris est la membrane colorée de l'il. Elle est constituée d'un réseau de tubes fins dont le diamètre est inférieur à celui d'un cheveu. La forme de l'iris, c'est-à-dire l'enchevêtrement des tubes ne varie que très peu durant la vie de l'individu. Une caméra proche des infrarouges "photographie" une tranche de l'iris. Elle relève les caractéristiques particulières du relief (sillons de contraction, anneaux, etc). On peut distinguer jusqu'à 244 points de comparaison, et le taux d'erreur des produits disponibles sur le marché est quasi nul (la probabilité de trouver 2 iris identiques serait de 1 sur 1072). D'autant plus que qu'on peut faire doubler la simple photographie de certaines caractéristiques dynamiques de l'il : réactivité de la pupille (dilatation/rétraction) par rapport à la quantité de lumière, étude de l'iris dans l'infrarouge et l'ultraviolet, etc...
AvantagesLa texture de l'iris est parfaitement stable au cours du temps et les derniers progrès de l'optique ont permis d'alléger les procédures. Selon Sagem, la vérification de l'identité prend aujourd'hui moins de 4 secondes. La technique reste extrêmement fiable même à travers des lunettes ou des lentilles. InconvénientsLa prise de vue n'est pas très simple : la taille de l'iris est très variable suivant la lumière ambiante ou l'état de fatigue, et les utilisateurs ont tendance à bouger. D'autre part, la fiabilité diminue proportionnellement à la distance entre l'il et la caméra. L'infrastructure est plus lourde que pour les empreintes digitales (compter 12 000 euros pour un équipement de base). ApplicationsCette technique est très utilisée en Asie, mais assez peu dans le reste du monde. La biométrie par l'iris a été freinée en Europe par le fait que la majeure partie des algorithmes mathématiques de modélisation et de reconnaissance de l'iris sont brevetés aux Etats-Unis (c'est John Daugman, alors enseignant à l'université de Harvard, qui a déposé les brevets en 1994). Depuis 2003, le Canada a mis en place un contrôle douanier facilité pour les passagers volontaires. Ces derniers enregistrent l'image de leur iris sur une carte, et évitent ainsi les tracasseries douanières habituelles. Le HCR (Haut Commissariat aux réfugiés) a utilisé en 2003 de système biométrique en Afghanistan. Après authentification, le réfugié recevait à son retour les coupons d'aide alimentaire. L'Australie devrait elle aussi bientôt recourir à l'identification par l'iris pour le contrôle de ses frontières.
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