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Sujet illustré

Pas si simple l'évolution humaine. Plus les découvertes s'accumulent plus les théories deviennent fausses. Le sujet est complexe et le matériel d'étude est bien maigre. La compréhension de l'hominisation est-elle dans une impasse ?

 

Biais dus à la discipline

On a souvent l'impression que l'on dispose de très nombreux fossiles mais c'est totalement faux. Les scientifiques travaillent sur un matériel très réduit, souvent très abîmé, mal conservé et parfois peu significatif. A une certaine époque, le moindre bout d'os un peu différent des autres est un prétexte pour créer une nouvelle espèce d'hominidé. Aujourd'hui, les méthodes de datation et les analyses ADN complètent sérieusement les études anatomiques. Mais tout cela reste insuffisant. Imaginez déjà la difficulté qu'a un archéologue pour retrouver les fonctionnements économique, social et culturel d'un groupe à partir des restes de leur culture matérielle. Pour caricaturer c'est comme si on essayait de décrypter notre société juste en étudiant les restes fossilisés de nos poubelles. Pas étonnant que l'on puisse tout envisager.

Origines controversées de l'Homme moderne

D'où vient-il cet Homme moderne que nous représentons encore aujourd'hui ? Nous avons bien du mal à cerner les origines des différents H. erectus alors comment retrouver les nôtres ? Trois scénarios d'apparition sont proposés.

» "Out of Africa" ou la théorie de l'Arche de Noé : Ici, les origines de l'Homme moderne sont purement africaines, seule la branche africaine des H. erectus évolue. Homo sapiens archaïque, présent dans toute l'Afrique, évolue en Homme moderne et part coloniser le reste de l'Ancien monde. Partout où il va, il remplace les populations locales d'Homo erectus, sans hybridation.
» Le modèle du candélabre : Il s'agit d'une apparition multirégionale, c'est-à-dire que tous les H. erectus, où qu'ils soient, évoluent en Homme moderne. Cette théorie s'appuie sur des fossiles qui présentent une certaine continuité morphologique dans des régions données. Un brin déterministe.
» Une thèse intermédiaire, celle de l'hybridation/remplacement : Cette théorie est une sorte de juste milieu entre les deux premières. Elle reprend l'idée d'une continuité génétique locale et la fait coexister avec des migrations et des hybridations entre hommes modernes et les H. sapiens archaïques.

Toutes ces questions font directement écho au peuplement de notre planète par l'Homme.

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