Soupçons d'agression sexuelle et de viol en périscolaire à Paris : ce que l'on sait sur les accusations
Pour laisser son enfant toute la journée entre les mains d'inconnus, il faut être assuré de pouvoir leur faire confiance. Pourtant, ce n'est malheureusement pas toujours le cas. Comme le rapporte franceinfo, la mère d'une fillette de quatre ans a porté plainte avec constitution de partie civile pour " viol aggravé ", selon son avocat, Me Arié Alimi. Cette plainte vise un animateur de l'école maternelle Bullourde (XIe arrondissement). Les faits soupçonnés auraient été rapportés par un autre enfant témoin de la scène. L'animateur a été suspendu pendant le temps de l'enquête.
Cette école maternelle n'en est pas à sa première suspension cette année. Depuis la rentrée des classes, trois signalements pour des faits à caractère sexuel, de l'exhibition et des agressions sexuelles ont été faits dans cette même école. Tous les animateurs suspectés ont été "retirés du terrain et suspendus dès connaissance des alertes remontées par les parents", expliquait la mairie en octobre, qui a aussi porté plainte en soutien aux victimes.
De nombreuses écoles sont concernées
Ce genre de faits aurait également eu lieu à l'école maternelle Alphonse-Baudin (XIe arrondissement). Le parquet aurait reçu une "information préoccupante", le 9 avril, de la part du directeur de l'école. Celui-ci aurait été alerté par les parents de deux fillettes se repliant sur elles-mêmes. D'autres parents ont fini par porter plainte, menant à sa suspension, à une enquête puis au placement en garde à vue de l'animateur de 35 ans. Il sera jugé pour agressions sexuelles sur cinq mineurs de moins de 15 ans, mais aussi pour harcèlement sexuel sur deux collègues et agression sexuelle sur une, le 25 novembre.
Ces témoignages se répètent et se ressemblent. Le rectorat de Paris a annoncé, le 7 octobre, la suspension de trois enseignants de maternelle "à la suite de plaintes portant sur des faits présumés de violences sexuelles sur des enfants" dans des écoles des Xe, XIXe et XXe arrondissements de Paris.
Le nombre de suspensions est stable depuis 2023
Le nombre d'animateurs suspendus à Paris pour ce type de faits est stable depuis 2023, avec 18 suspensions ces deux dernières années. Cela représente tout de même 52 animateurs suspendus pour "suspicion à caractère sexuel" en moins de trois ans, selon la mairie de Paris au Parisien.
Mediapart a enquêté sur ces affaires, notamment celle de l'école Bullourde, révélant notamment un manquement dans les informations données aux familles. Une mère ayant porté plainte explique que les parents ne sont pas immédiatement prévenus par l'école. Il se serait passé "près de deux semaines", entre le moment où les faits ont été signalés à la direction et l'information aux parents.
La mairie prévoit alors un nouveau plan de prévention. Comme le rapporte Le Parisien, le premier adjoint à la maire de Paris chargé de l'éducation et de la petite enfance, Patrick Bloch, développe un projet pour mieux lutter contre ces phénomènes. Celui-ci prévoit deux jours de formation pour les nouveaux animateurs et deux demi-journées par an pour ceux qui sont déjà en poste. Il promet aussi l'ouverture d'un poste de défenseur des enfants et la suspension définitive des animateurs accusés, y compris si les investigations n'ont pas permis de confirmer les accusations.
Si vous êtes dans cette situation, contactez le 119 (ouvert 24h/24, 7j/7, numéro non visible sur les factures de téléphone) par téléphone ou via un tchat en ligne sur allo119.gouv.fr