Verdict du procès Péchier : la peine maximale prononcée contre l'ancien anesthésiste ? Des délibérations difficiles

Verdict du procès Péchier : la peine maximale prononcée contre l'ancien anesthésiste ? Des délibérations difficiles Frédéric Péchier risque la peine maximale. L'ex-anesthésiste de Besançon est jugé pour 30 empoisonnements, dont 12 mortels, entre 2008 et 2017. Le verdict est attendu ce jeudi à 9 heures.

Au terme de 65 jours d'audience, le verdict historique du procès Péchier est attendu ce jeudi 18 décembre 2025, vers 9 heures. Soupçonné de 30 empoisonnements, dont 12 mortels, l'ex-anesthésiste de Besançon va être fixé sur son sort. Vendredi 12 décembre, la réclusion criminelle à perpétuité avait été requise contre Frédéric Péchier, soit la peine maximale. Une peine assortie d'une période de sûreté de 22 ans.

Après une ultime prise de parole de la défense lundi, le jury composé de neuf personnes, à savoir trois magistrats professionnels et six jurés tirés au sort parmi la population, s'était retiré pour délibérer dans un endroit tenu secret. En temps normal, les délibérations ont lieu dans une salle située dans le palais de justice. Mais les délibérations s'étalant sur plusieurs jours, un autre lieu permettant de coucher les jurés et de les restaurer devait être trouvé. "Nous faisons en sorte que ce lieu reste secret, mais tout a été prévu pour que les jurés s’y sentent bien et soient en état de prendre leur décision sereinement", a confié à L'Est républicain sur ce point Claire Martineau, en charge de l’organisation.

Et pour cause, les jurés doivent répondre à pas moins de 60 questions, à raison de deux par empoisonnement présumé : Frédéric Péchier a-t-il empoisonné ce patient ? Si oui, ce crime a-t-il été commis avec préméditation et/ou sur une victime vulnérable ? À noter que cela constitue des circonstances aggravantes. Au moins sept des neuf jurés doivent voter pour sa condamnation pour que celle-ci soit validée. Dans le cas où trois n'y seraient pas favorables, l'ex-anesthésiste pourrait donc être acquitté. 

Assigné à résidence sous surveillance policière, Frédéric Péchier a toujours clamé son innocence dans cette affaire, affirmant être victime d'une erreur judiciaire. On sait déjà qu'en cas de condamnation, l'ex-anesthésiste compte faire appel. Pour autant, pointe France 3, en cas d'appel, celui-ci n'aura pas d'effet suspensif. S'il est condamné, Frédéric Péchier sera donc incarcéré dans la foulée, quelle que soit la suite des événements. À la vieille du verdict, l'intéressé a confié à BFMTV que sa "seule priorité est de mettre [s]a famille à l’abri, quoi qu’il arrive".

30 empoisonnements, dont 12 mortels, entre 2008 et 2017

"Parce que ses crimes sont hautement pervers, parce que Frédéric Péchier a commis l’irréparable, parce qu’il est un tueur en série, parce qu’il est inventeur du crime à double lame - la mort physique du patient et l’atteinte psychique de ses confrères jusqu’à les conduire à la disgrâce -, parce qu’aucun regret n’a été exprimé, parce qu’il n’est que mensonge, tricherie, dénigrement, parce que Frédéric Péchier ne sait pleurer que sur lui-même et ses proches, parce qu'il apparaît d’une dangerosité criminelle extrême… Nous requérons la réclusion criminelle à perpétuité, avec une peine de sûreté maximale de 22 ans", justifiait vendredi 12 décembre Christine de Curraize, l'une des deux avocates générales, au moment des réquisitions. Et de renchérir en ajoutant une requête de plus : "Une interdiction définitive d’exercer la profession de médecin."

Plus tôt, deux événements particulièrement rares s'étaient produits dans la salle d'audience. Tout d'abord, l'autre avocate générale, Thérèse Brunisso, n'était pas parvenue à contenir une montée de larmes alors qu'elle terminait la "liste de l'horreur". Puis, c'est sa collègue, Christine de Curraize, qui lors de sa prise de parole avait fait preuve d'une telle puissance que les familles des victimes, présentes en nombre dans la salle, s'étaient mises à applaudir.

Frédéric Péchier est jugé à Besançon (Doubs) pour 30 empoisonnements, dont 12 mortels, entre 2008 et 2017, dans deux cliniques privées de la ville. Durant cette période, plusieurs événements indésirables graves (EIG) se sont produits. Il s'agit de patients qui ne présentaient pas de fragilités particulières, mais qui ont fait des arrêts cardiaques en pleine opération chirurgicale. L'homme est soupçonné d'avoir provoqué ces incidents médicaux pour mettre en avant ses qualités de réanimateur et nuire à certains de ses collègues avec qui il était en conflit.

Dernières mises à jour

23:16 - Frédéric Péchier incarcéré quoi qu'il arrive en cas de condamnation

L'ex-anesthésiste a d'ores et déjà fait savoir qu'il comptait faire appel dans le cas où il serait condamné à faire de la prison. Pour autant, rapporte France 3, s'il fait appel, celui-ci n'aura pas d'effet suspensif sur la peine prononcée et Frédéric Péchier sera incarcéré dans la foulée du verdict.

22:20 - À la veille du verdict, Frédéric Péchier se confie

Il sera fixé sur son sort jeudi, vers 9 heures. Frédéric Péchier s'est confié à BFMTV mercredi. Celui qui encourt la réclusion criminelle à perpétuité a confié à BFMTV que désormais, sa "seule priorité est de mettre [s]a famille à l’abri, quoi qu’il arrive".