Y a-t-il des preuves de la résurrection du Christ à Pâques ? Ces éléments perturbent les historiens

Y a-t-il des preuves de la résurrection du Christ à Pâques ? Ces éléments perturbent les historiens Pâques fête la Résurrection de Jésus-Christ chez les chrétiens. Les historiens ont étudié de près cette croyance et sont troublés par certains éléments.

Pâques, qui tombe ce dimanche 31 mars, est une fête très importante pour les chrétiens. Elle symbolise la Résurrection de Jésus-Christ, une croyance fondamentale qui affirme que le fils de Dieu est revenu à la vie, après sa mort sur la croix, pour la rédemption de l'humanité en apparaissant auprès de ses disciples et apôtres. La Résurrection du Christ relève-t-elle exclusivement de la croyance, du symbole, ou a-t-elle une part de réalité historique ?

Camille Focant, théologien, estime dans son ouvrage Le Ressucité (Le Cerf, mars 2024) que cela ne relève pas de faits vérifiables et donc pas de la science historique à proprement parler, notamment sur la notion d'immortalité. Néanmoins, certains faits admis par les historiens vont dans le sens de cette croyance. Lee Strobel, journaliste d'investigation et pasteur, a cité plusieurs éléments historiques qui questionnent dans The Case for Christ (Vida, février 2018). Tout d'abord, il faut avoir en tête que l'ensemble des historiens travaillant sur le christianisme reconnaissent que Jésus a bien existé, même si un évident mystère plane toujours autour de sa vie. Des écrits romains, mais aussi juifs, mentionnent son existence de manière très claire. Jésus de Nazareth se serait attiré les méfiances des autorités politiques et religieuses, c'est pourquoi il aurait été arrêté et condamné. 

Certains historiens considèrent comme probable que le tombeau de Jésus aurait bien été retrouvé et identifié. Et des témoignages crédibles laissent entendre que celui-ci aurait été trouvé vide. Les Saintes femmes n'auraient trouvé aucun corps dans sa tombe alors qu'elles avaient vérifié peu de temps après sa mort. Autre hypothèse considérée avec sérieux : le tombeau aurait, par ailleurs, été gardé par des soldats, rendant difficile le vol du corps. Il n'y a d'ailleurs pas eu de témoignages contradictoires assurant la présence d'un corps dans le tombeau.

Le philosophe et expert du sujet William Lane Craig considère dans Reasonable Faith (Crossway, 2008) que "le tombeau vide de Jésus est aujourd'hui classé parmi les faits généralement reconnus concernant le Jésus historique". Néanmoins, le théologien Raymond Edward Brown, dans 101 questions sur la Bible et leurs réponses (Le Cerf, juin 2016), juge quant à lui - et c'est une évidence -, que l'absence de corps ne peut pas prouver la version biblique : "Le tombeau vide ne prouve pas la Résurrection ; c'est la Résurrection qui est devenue l'explication classique de la disparition du corps", tranche-t-il.

Les historiens rappellent aussi dans leurs travaux les récits de ceux qui auraient vu le Christ revenir, avec le recul scientifique nécessaire. Un témoignage a notamment été marquant : celui de Saint-Paul. Ancien ennemi du christianisme, ce dernier a énuméré six apparitions du ressuscité et a démenti toutes possibles hallucinations. Les Evangiles n'envisageaient d'ailleurs pas le retour du Christ et n'auraient donc pas pu imaginer qu'il revienne. Si tous ces faits restent interprétables, la Résurrection du Christ a une portée historique de par son inscription dans un moment clé de l'histoire (elle a un lieu et une date), et parce qu'elle a bouleversé l'Histoire en devenant l'un des fondements de la religion chrétienne.