En Ukraine, la brigade formée par la France ciblée par de graves accusations

En Ukraine, la brigade formée par la France ciblée par de graves accusations Formée par la France, la brigade ukrainienne "Anne de Kiev" se retrouve aujourd'hui au cœur d'un scandale. Le point sur cette affaire.

Son déploiement chaotique cet hiver dans le Donbass avait déjà fait couler beaucoup d'encre. La 155e brigade ukrainienne, baptisée "Anne de Kiev" et formée par la France, se retrouve aujourd'hui au cœur d'une nouvelle polémique. En cause ? Certains de ses officiers sont visés par une enquête pour corruption, relaie Ouest-France. L'affaire a commencé au début du mois de mai avec l'annonce par le bureau d'enquête de l'État ainsi que les services secrets ukrainiens de l'arrestation du dirigeant d'un bataillon. Celui-ci "exigeait des pots-de-vin de ses subordonnés pour leur octroyer" des primes normalement réservées aux soldats participants "à des batailles sur la ligne de front". À la tête d'un véritable "système", l'individu intervenait au sein d'une unité du secteur de Donetsk, était-il révélé.

Selon le bureau d'enquête de l'État, l'officier avait reçu, rien que sur le mois de mars, l'équivalent de 21 000 euros en espèces "pour des paiements fictifs". Une somme qu'il avait à nouveau prévu d'empocher au mois d'avril, avant d'être finalement "pris en flagrant délit alors qu'il remettait une autre partie du pot-de-vin". D'après l'Ukrainska Pravda, un site ukrainien spécialisé dans les sujets politiques, l'officier aujourd'hui placé en détention provisoire travaillait dans cette fameuse brigade. À noter que Taras Maksimov, commandant de la 155e brigade, serait lui aussi visé par une enquête, croit savoir le média.

"Quels que soient les résultats, je ne couvrirai personne"

Dans les colonnes de l'Ukrainska Pravda, le commandant de l'armée de terre, Mykhaïlo Drapatiy, a été invité à réagir à cette affaire de corruption. Rappelant dans un premier temps que l'enquête était "toujours en cours", il a néanmoins assuré que "quels que soient les résultats, [il] ne couvrirai[t] personne". Et d'insister : "Pour moi, personne n'est intouchable." Le commandant des forces terrestres ukrainiennes a par ailleurs annoncé que des vérifications supplémentaires seront également menées par ses propres services.