DSK accusé "d'expéditions sexuelles" dans l'affaire du Carlton
Les avocats de DSK espéraient l'annulation de sa mise en examen dans l'affaire dite du Carlton de Lille. Mais la cour d'appel de Douai en a décidé autrement et les requêtes en nullité qui avaient été déposées ont été rejetées. Les arguments mis en avant par le parquet général ont donc convaincu les juges de la pertinence de cette mise en examen. Quels sont-ils ? Pour l'accusation, DSK était impliqué dans un "processus pérenne constitutif de faits de proxénétisme par mise en faveur et promotion de la prostitution d'autrui et d'association de malfaiteurs". Tandis que DSK et ses défenseurs avancent que le mis en examen ignorait le caractère tarifé de ces relations sexuelles et ignorait également que les deux chefs d'entreprises impliqués dans cette affaire, David Roquet et Fabrice Paszkowski, finançaient en partie ces soirées avec des fonds de leurs entreprises. Le parquet général n'adhère pas à cette thèse et avance plusieurs arguments qui ont apparemment convaincu les juges, selon les réquisitions que s'est procurées Le Figaro.
D'abord, l'accusation s'appuie sur les témoignages des filles, et notamment de l'une d'entre elles, "Jade", qui affirme que tout le monde, dans ces soirées, était au courant de son statut de prostituée. Il y a aussi ces SMS échangés entre DSK et Fabrice Paszkowski. Parmi lesquels, le désormais fameux message : "Veux-tu (peux-tu) venir découvrir une magnifique boîte coquine à Madrid avec moi (et du matériel) ?". Mais le document révélé par Le Figaro indique aussi que l'accusation a pointé le fait que les rencontres avec les prostituées étaient calées en fonction des obligations du directeur du FMI. "Les expéditions sexuelles [étaient] programmées en fonction de l'agenda de DSK". Le réseau était donc à son service, selon le parquet général.
Dominique Strauss-Kahn a fait savoir, par la voix de ses avocats, qu'il allait se pourvoir en cassation, toujours dans l'objectif d'une annulation de sa mise en examen. Dans une interview au Point en octobre dernier, DSK dénonçait une accusation "aussi artificielle qu'absurde" : "La réalité, c'est qu'un de mes copains organisait des soirées, auxquelles j'ai participé. Comme il y avait des prostituées, me voilà accusé d'avoir conçu un réseau de prostitution à mon service". Ce mercredi 19 décembre, ses hommes de loi se veulent catégoriques : "La défense de M. Dominique Strauss-Kahn a la certitude qu'il sera finalement lavé des accusations absurdes de proxénétisme dont il fait l'objet, accusations qui heurtent tout autant le bon sens que l'analyse juridique".
EN VIDEO – Quant à l'affaire du Sofitel, elle s'est conclue il y a quelques jours, le 10 décembre 2012, avec un accord financier entre Nafissatou Diallo et DSK. Epilogue d'un feuilleton judiciaire de plus de 18 mois.