De plus en plus d'insultes en politique
La multiplication des petites phrases et des bons ou mauvais mots est habituelle lors d'une campagne électorale. Mais les observateurs semblent avoir noté une recrudescence des insultes los de la campagne présidentielle de 2012. Le Huffington post s'est penché récemment sur cette montée de la vulgarité et des agressions, interrogeant le politologue Gérard Grunberg. Selon lui, cette "médiocrité" est due à une dévalorisation de la fonction politique liée à deux évolutions : d'une part au "fait qu'il y a de plus en plus de personnalisation et de moins en moins de vraies idéologies" et d'autre part à la "banalisation du pouvoir mais aussi de désacralisation médiatique de la parole publique". Une analyse que confirment Thomas Bouchet et Arnaud Mercier respectivement historien (auteur de "Noms d'oiseaux, l'insulte en politique de la Restauration à nos jours") et chercheur au CNRS dans Ouest-France. Selon eux, dans l'après-guerre, les accusations portaient sur "le courage ('lâche !'), la sincérité ('menteur !') ou le patriotisme (' traître !'). Mais aujourd'hui, avec la diminution des idéologies, "l'identification partisane est moins importante chez les électeurs. Et la crise, le contraignant système financier ne permettent plus d'afficher des programmes très différents, ce qui favorise la personnalisation." Vieux routier du journalisme politique, Alain Duhamel s'est inquiété publiquement des conséquences. Selon lui, la place de plus en plus importante accordée à l'insulte risque de "donner une image réductrice, détestable et caricaturale de la politique, qui ne peut que faciliter l'extrémisation ou l'abstention".
Et aussi sur L'Internaute
De plus en plus d'insultes en politique
La multiplication des petites phrases et des bons ou mauvais mots est habituelle lors d'une campagne électorale. Mais les observateurs semblent avoir noté une recrudescence des insultes los de la campagne présidentielle de 2012. Le
Huffington post s'est penché récemment sur cette montée de la vulgarité et des agressions, interrogeant le politologue Gérard Grunberg. Selon lui, cette "médiocrité" est due à une dévalorisation de la fonction politique liée à deux évolutions : d'une part au "fait qu'il y a de plus en plus de personnalisation et de moins en moins de vraies idéologies" et d'autre part à la "banalisation du pouvoir mais aussi de désacralisation médiatique de la parole publique". Une analyse que confirment Thomas Bouchet et Arnaud Mercier respectivement historien (auteur de "Noms d'oiseaux, l'insulte en politique de la Restauration à nos jours") et chercheur au CNRS dans
Ouest-France. Selon eux, dans l'après-guerre, les accusations portaient sur "le courage ('lâche !'), la sincérité ('menteur !') ou le patriotisme (' traître !'). Mais aujourd'hui, avec la diminution des idéologies, "l'identification partisane est moins importante chez les électeurs. Et la crise, le contraignant système financier ne permettent plus d'afficher des programmes très différents, ce qui favorise la personnalisation." Vieux routier du journalisme politique, Alain Duhamel s'est inquiété publiquement des conséquences. Selon lui, la place de plus en plus importante accordée à l'insulte risque de "donner une image réductrice, détestable et caricaturale de la politique, qui ne peut que faciliter l'extrémisation ou l'abstention".
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