Véronique Massonneau : qui est la députée qui a fait plier les "machos" de l'Assemblée ?

Véronique Massonneau : qui est la députée qui a fait plier les "machos" de l'Assemblée ? Après des invectives sexistes de la part de plusieurs députés, Véronique Massonneau, députée EELV de la Vienne, a provoqué un mouvement de protestation des femmes de l'Assemblée.

Lors du débat sur les retraites, dans la soirée du 8 octobre, la députée écologiste Véronique Massonneau est chahutée. Alors qu'elle tente d'expliquer son opposition à l'allongement de la durée de cotisation, des onomatopées proches du caquetage d'une poule remontent des travées du Palais Bourbon, en particulier des bancs de l'UMP, rapporte l'AFP. Machisme ordinaire ou tournée de trop à la buvette de l'Assemblée, comme semblent l'indiquer quelques témoins ? Les députées n'ont pas en tout cas pas voulu laisser passer cette nouvelle manifestation de sexisme des élus. Ce mercredi 9 octobre, toutes les femmes éluées de la majorité sont arrivées en retard en séance pour protester contre l'insulte subie la veille par leur collègue. Un coup de gueule bien accueilli à la gauche de l'hémicycle tandis que de nombreux élus de droite, piqués au vif, ont préféré quitter les travées.

Tout en reconnaissant un incident "tout à fait regrettable", le président du groupe UMP Christian Jacob a lui aussi critiqué cette saute d'humeur et Claude Bartolone, le président de l'Assemblée, qu'il a accusé d'être la "caution" de ce qu'il qualifie de "mascarade". Bartolone n'en a pas moins convoqué les présidents de groupe pour "tirer les leçons" ces événements". Mais qui est donc celle qui a porté l'estocade au machisme bien connu de l'Assemblée ? Née en Belgique dans une famille nombreuse, Véronique Massonneau est à l'origine issue de la société civile. De père agriculteur et de mère assistante sociale, elle sera longtemps employée de banque avant de se jeter dans la marmite de la politique. Dès 2004, elle est candidate aux sénatoriales dans la Vienne, où elle s'est installée, mais n'obtient qu'un peu plus de 3 % des voix. Candidate également aux législatives suivantes, elle termine avec à peine 5 % des suffrages. Mais en 2012, celle-ci est de nouveau candidate à Châtellerault. Soutenue par EELV et par le PS, elle parvient à être élue face au député-maire sortant, le centriste Jean-Pierre Abelin. A l'Assemblée, elle siège à la Commission des Affaires sociales. Première députée écologiste de Poitou-Charentes, elle pourrait dorénavant être connue comme la première femme à avoir mené une manifestation féministe au Parlement.

EN VIDÉO - Le député UMP Philippe Le Ray, qui a imité mardi soir le caquetage d'une poule pendant l'intervention d'une de ses collègues écologistes, a été sanctionné mercredi à l'unanimité par la conférence des présidents de l'Assemblée.

"Incident sexiste à l'Assemblée nationale"