Gouvernement Barnier : l'idée d'une hausse des impôts rebat-elle les cartes ?

Gouvernement Barnier : l'idée d'une hausse des impôts rebat-elle les cartes ? Michel Barnier, qui poursuit ses consultations en vue de former un gouvernement, envisagerait d'augmenter les impôts, sans donner plus de précisions. Pour certains, cette mesure rebat les cartes : les macronistes pourraient bien repenser totalement leur participation au futur exécutif.

L'essentiel
  • Selon Le Parisien, le locataire de Matignon envisagerait d'augmenter les impôts. Son entourage a assuré qu'aucune "mesure fiscale n'est envisagée à ce stade".
  • L'idée a tout de même fait rapidement réagir. Gabriel Attal a demandé à une nouvelle réunion entre Michel Barnier et Ensemble pour clarifier "la ligne politique", condition pour déterminer la participation de son parti au futur exécutif.
  • Du côté de l'extrême droite, la mesure peut être soutenue, "si c'est une mesure de justice fiscale" en imposant "davantage les plus privilégiés et les surprofits de certaines multinationales en échange d'une baisse de la pression fiscale très forte sur les classes moyennes et populaires", indique le député RN Jean-Philippe Tanguy.
  • Côté LR, augmenter les impôts est une ligne rouge conditionnant leur soutien au Premier ministre et une participation au gouvernement. Selon un député LR, Michel Barnier viserait avant tout la taxation des "superprofits" et des "très riches". "Et là-dessus, côté LR, il y a zéro problème."
  • Les volontaires LR pour devenir ministre sont d'ailleurs nombreux, un peu trop de l'avis de certains. Mais des grosses têtes pressenties pour être nommées ministres comme Laurent Wauquiez ou Bruno Retailleau pourraient être écartés, parce qu'elles se disputaient le même ministère, ou parce que leur profil est trop droitier. D'autres rivalités, notamment entre Wauquiez et Lisnard, semblent rendre une cohabitation impossible entre quelques LR.
  • A gauche, la discrétion a été pour l'instant de mise sur le sujet. Outre Fabien Roussel, qui accuse l'exécutif de "faire les poches des Français", personne n'a réagi à la possible mesure de taxation. Et pour Michel Barnier, c'est toujours l'impasse. Il peine à trouver des ministrables partants alors que le PS, le PCF et les Ecologistes ont refusé de participer au gouvernement.
  • Quand le gouvernement de Michel Barnier sera-t-il nommé ? Il est promis dans le courant de la semaine, mais pourrait ne pas être nommé "avant dimanche" selon l'analyse du porte-parole LR, Vincent Jeanbrun. Le Premier ministre continue pour l'heure ses consultations.
  • Outre la composition du gouvernement, le Premier ministre est attendu sur la question du budget 2025 alors qu'il a annoncé le report de la présentation du projet de loi au 9 octobre, contre le 1er comme initialement prévu.
En direct

23:22 - Hausse d'impôts : Le RN soutient cette possibilité s'il s'agit d'une "mesure de justice sociale"

FIN DU DIRECT - Michel Barnier envisagerait d'augmenter les impôts. Du côté du Rassemblement national, cette idée peut être bien vue, à une condition : s'il s'agit d'une "mesure de justice fiscale", indique Jean-Philippe Tanguy, député RN : Si "on impose davantage les plus privilégiés et les surprofits de certaines multinationales en échange d'une baisse de la pression fiscale très forte sur les classes moyennes et populaires (...) Michel Barnier aura notre soutien", a-t-il indiqué sur BFMTV.

22:19 - Gabriel Attal reçu mardi à 10h30 à Matignon

L'hypothèse d'une hausse d'impôt souhaitée par Michel Barnier a rapidement fait réagir. L'ancien Premier ministre et chef de file des députés Ensemble, Gabriel Attal, a demandé l'organisation d'une nouvelle réunion avec Michel Barnier afin de déterminer la participation de son parti au gouvernement. Les éventuelles hausses d'impôts et les équilibres gouvernementaux sont "deux points essentiels à la réussite de ce futur gouvernement et donc à notre participation", a-t-il souligné. Selon BFMTV, Gabriel Attal rencontrera Michel Barnier demain à 10h30 à Matignon.

21:23 - Pas de communistes dans le prochain gouvernement, d'après Fabien Roussel

Michel Barnier a annoncé à Fabien Roussel, secrétaire général du PCF, qu'il n'y aurait pas de ministre communiste au gouvernement. Fabien Roussel a fait part de la nouvelle ce mardi soir. Il avait été reçu cet après-midi par le Premier ministre.

20:24 - Gabriel Attal impose deux conditions à la participation des macronistes au gouvernement

Gabriel Attal a sollicité Michel Barnier pour "une rencontre" afin de clarifier certains points, déterminants à la participation du groupe Ensemble au gouvernement. Dans un message adressé aux députés de son camp, le chef du groupe à l'Assemblée estime que "nous ne disposons pas encore d’une visibilité claire sur la ligne politique, notamment sur d’éventuelles hausses d’impôts et sur les grands équilibres gouvernementaux". Et d'ajouter : "Ces deux points sont essentiels à la réussite de ce futur gouvernement et donc à notre participation."

19:14 - Quels noms pour le ministère de la Santé ?

La composition du gouvernement de Michel Barnier pourrait être annoncée cette semaine. Si le portefeuille de la Santé est lorgné, Catherine Vautrin occupe toujours le poste en tant que ministre démissionnaire du Travail, de la Santé et des Solidarités, épaulée par Frédéric Valletoux, ministre délégué chargé de la Santé et de la Prévention. Concernant Catherine Vautrin, son avenir devrait s'écrire du côté du ministère de la Justice selon Le Point. Mais pour le poste vacant avenue Duquesne, trois noms de médecins ressortent également. Tout les détails dans notre article dédié ci-dessous :

19:02 - Fabien Roussel estime que le gouvernement Barnier "ne tient qu'à un fil" à la sortie de Matignon

Le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, a été reçu par Michel Barnier dans le cadre des consultations pour former un exécutif. À sa sortie de Matignon, il s'est exprimé à la presse, affirmant que le gouvernement "ne tient qu'à un fil" : "C'est un fil de droite ou c'est un fil de gauche, donc ça va être compliqué pour lui." Le patron des communistes explique que durant le rendez-vous, plusieurs sujets ont été abordés, dont les salaires, le service public, le logement encore la transition énergétique. Michel Barnier a également fait "part de ses préoccupations concernant la dette de la France", ce qui fait craindre à Fabien Roussel une politique d'austérité.

18:51 - Plusieurs macronistes cités pour entrer au gouvernement

L'ancien président de la commission environnement du Parlement européen et actuellement député européen, Pascal Canfin, très décrié dans le monde agricole, ainsi que l'ex-ministre des Transports Clément Beaune, pilier de l'aile gauche de la Macronie et actuellement député de Paris, devraient avoir des difficultés à intégrer un gouvernement de droite. Dans le même temps, selon les informations de BFMTV, les noms des députés Ensemble pour la République (EPR) Maud Bregeon, Mathieu Lefebvre, Antoine Armand, celui du Modem Jean-Paul Mattéi, et celui du sénateur Horizons Claude Malhuret, sont cités pour faire partie du futur gouvernement Barnier.

18:27 - Michel Barnier reçu à l'Élysée par Emmanuel Macron à la mi-journée

Ce mardi 18 septembre, le Premier ministre Michel Barnier s'est rendu à l'Élysée pour un "rendez-vous" avec le chef de l'État, Emmanuel Macron, selon les informations de BFMTV. Un "échange de travail respectueux", concernant les dossiers phares de la rentrée, qui s'est déroulé à la mi-journée.

18:09 - Un gouvernement au fort accent LR ?

Selon les dernières informations de BFMTV, le futur gouvernement Barnier devrait bien être composé de nombreux membres des Républicains. Le nom de Vincent Jeambrun, maire LR de L'Haÿ-les-Roses (Val-de-Marne) est évoqué pour le porte-parolat ou la Ville. Sophie Primas (vice-présidente du Sénat), Marie-Claire Carrère-Gée (sénatrice LR) et Olivier Marleix (ex-patron du groupe LR à l'Assemblée nationale), reviendraient également avec insistance pour une entrée au gouvernement. 

Enfin, le média confirme la piste selon laquelle Annie Genevard, élue LR du Doubs, fait partie des favoris pour le ministère de l'Education nationale. "Je pense que l'école est un enjeu majeur (...) ce sont des sujets que je crois connaître et j'y apporterais évidemment toute ma contribution le cas échéant", précisait-elle, le 11 septembre dernier sur Sud Radio. L'ancienne maire de Morteau (Doubs), a cependant indiqué ne pas avoir reçu de proposition de la part du nouveau chef du gouvernement. "C'est le Premier ministre qui décide s'il juge que je peux être utile dans cette fonction, et je l'accepterais avec enthousiasme et gravité", affirmait l'élue de 67 ans.

17:45 - Une présidente de région citée pour le ministère de l'Économie

Pour Bercy, Le député Ensemble pour la République de l'Oise, Eric Woerth, serait sur la liste des ministrables selon Politico. L'élu pourrait faire partie d'un nouveau duo, avec Valérie Pécresse, envisagé pour prendre la tête du ministère de l'Economie. L'homme qui a été président de la commission des Finances de l'Assemblée nationale et est un ancien de LR pourrait effectivement satisfaire tant la droite, également représentée au ministère, que la coalition présidentielle. Mais Eric Woerth a indiqué sur France 2 qu'il n'avait pas encore été appelé par Michel Barnier.

Dans les colonnes de BFMTV, le nom de Valérie Pécresse revient justement avec insistance, ce mardi 17 septembre. "Elle n'est candidate à rien, mais clairement, elle ne dirait pas non à Bercy", indique un de ses proches au média. Selon les informations de BFMTV, Laurent Wauquiez et Bruno Retailleau seraient également sur la short-liste pour remplacer Bruno Le Maire au ministère de l'Economie, si Beauvau et/ou Vendôme leur échappaient.

17:16 - Le ministère de l'Intérieur va-t-il échapper à Laurent Wauquiez ?

Rivalités internes, trop à droite... et si la candidature de Laurent Wauquiez à l'Intérieur, qui faisait jusqu'alors figure de favori avec Bruno Retailleau tombait à l'eau ? Selon un cadre LR à BFMTV, le patron des députés LR "serait arrivé dans la négociation en disant : 'C'est Beauvau ou rien'". À trop vouloir ce ministère si convoité, les LR pourraient bien tout perdre. Comme l'indique BFMTV, le profil de Wauquiez ne plairait pas au bloc central, plus emballé par Laurent Nunez. Le préfet de police de Paris a fait partie des hypothèses, mais celle-ci semble s'éloigner selon Politico. Dans les faits, Wauquiez milite depuis des années pour des mesures plus concrètes en matière de sécurité et des sanctions plus sévères à l'égard des délinquants et criminels. Parfois avec des idées plus radicales se trouvant au carrefour des droites entre le parti LR et la droite nationaliste. Une position qui pourrait, finalement, le desservir.

16:36 - Quels noms pour le ministère de la Justice ?

Plusieurs noms sont évoqués pour prendre la relève d'Eric Dupont-Moretti à la Justice, qui s'est dit partant pour rempiler mais ne semble pas prévu au casting : la ministre démissionnaire est issue de la droite Catherine Vautrin, l'avocat et sénateur LR François Szpiner ou encore le patron des sénateurs LR Bruno Retailleau. L'arrivée de ce dernier à la Chancellerie est envisagée si celui de l'Intérieur lui est refusé au profit d'un certain Laurent Wauquiez ou d'un autre. Mais la nomination du très droitier sénateur à la place Vendôme, qui n'est qu'une hypothèse, est déjà mal reçue par le camp présidentiel qui refuse que tous les ministères de premiers plans comme l'Intérieur, la Justice ou l'Economie reviennent à la droite.

Un autre nom est évoqué selon BFMTV, celui de la députée Horizons et proche d'Edouard Philippe Naïma Moutchou. L'élue discrète semble s'être ajoutée à la liste des ministrables et pourrait être nommée à un poste pour représenter le parti membre du camp présidentiel classé entre centre et droite.

16:18 - Un socialiste refuse le ministère du Budget

Nouveau refus à gauche pour Michel Barnier. Le Premier avait apparemment jeté son dévolu sur le député socialiste de l'Eure Philippe Brun et comptait lui proposer le ministère du Budget selon les informations de l'Opinion. L'élu de gauche, peu connu mais avec le vent en poupe à l'Assemblée avait appelé les forces politiques à conclure un accord de "non-censure" dans une tribune publiée fin août dans Le Monde pour sortir la France de la crise. Des signaux positifs pour Michel Barnier. Seulement le député, qui a été reçu ce mardi 17 septembre par le directeur de cabinet de Matignon aurait définitivement refusé une nomination en tant que ministre rapporte le journal. "Jamais je n’aurais noué un accord politique tout seul dans mon coin. D’autant que j’ai compris qu’il n’y aurait aucune inflexion de leur part, ni sur les salaires, ni sur les retraites" déclaré l'élu à l'Opinion.

15:49 - Yaël Braun-Pivet dénonce le vote du Bureau de l'Assemblée sur la procédure de destitution

La présidente de l'Assemblée nationale a officialisé dans un communiqué l'issue du vote sur la recevabilité de la procédure de destitution d'Emmanuel Macron déposée par LFI. Elle exprime aussi sa vive opposition à l'issue du vote qui a jugé le texte recevable et dénonce un "détournement de la règle de droit" ainsi qu'un "un affaiblissement de nos institutions" par leur instrumentalisation. Selon elle, le Bureau n'a pas tenu compte du "caractère sérieux des motifs invoqués" pour justifier la destitution et n'a pas "vérifier" le fait qu'il caractérise un manquement comme entendu à l'article 68 de la Constitution. Toujours selon elle, la nomination du Premier ministre relevant uniquement du pouvoir du chef de l'Etat, Emmanuel Macron en décidant de ne pas nommer Lucie Castets n'a pas commis de manquement à son devoir.

14:40 - Michel Barnier joue avec les lignes rouges de LR

C'est une annonce qui risque de prolonger encore, voir de nécessiter de nouvelles consultations ou plutôt des mises au clair : Michel Barnier envisage d'augmenter les impôts selon une information du Parisien. C'est pourtant là une ligne rouge que LR a fixé et à laquelle il a conditionné un soutien au Premier ministre et une participation au gouvernement. La hausse viserait les "contribuables aisés et les entreprises profitables" selon BFMTV, cette précision suffira-t-elle à convaincre les LR ? Chez les députés Laurent Wauquiez reste fidèle à sa ligne comme l'a glissé un élu LR se faisant l'écho du président de groupe après une réunion : "Wauquiez nous a dit que cela n’avait aucun sens d’augmenter les prélèvements, que l’on est déjà en haut du tableau. En revanche, il nous a dit que l’on dépense mal et que les recettes sont là, dans les dépenses". Il va falloir se mettre d'accord et faire des choix : retirer le soutien de LR à Barnier et réfléchir à soutenir une censure ou faire un effort en revenant (une nouvelle fois) sur les conditions posées et participer au gouvernement.

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En tant que Premier ministre, Michel Barnier a désormais la charge de nommer un gouvernement "de rassemblement", selon la précision de l'Elysée dans son communiqué du 5 septembre. Une mission qui s'annonce ardue, car le nouveau locataire de Matignon ne fait pas l'unanimité. S'il plait à la droite et à une large partie de la coalition présidentielle, son profil jugé trop droitier rend sceptique l'aile gauche de la Macronie et suscite la colère des forces du Nouveau Front populaire (NFP) qui promettent d'ores et déjà de le censure. Quant au Rassemblement national (RN) il assure juger "sur pièce" du gouvernement et de la politique à venir de Michel Barnier en ne votant pas une motion de censure d'office, mais en se réservant le droit de le faire en cas d'insatisfaction. Cette position d'arbitre qu'occupe le RN, renforce encore le rejet de Michel Barnier par la gauche qui pointe des accointances entre Emmanuel Macron et l'extrême droite.

Qui peut être nommé ministre ?

Le gouvernement Barnier doit, selon le souhait du Premier ministre, représenter les différentes formations politiques de la droite à la gauche. "Il faut ouvrir la porte et ouvrir la table à ceux qui le voudront" a-t-il déclaré vendredi 6 septembre lors de ses premières consultations. Mais les premiers échanges du locataire de Matignon se font surtout avec la droite du parti Les Républicains (LR) et la coalition présidentielle. Selon ses conseillers, Michel Barnier discute aussi avec la gauche mais ils ne précisent pas avec qui. Reste que les volontaires pour devenir ministres sont plus nombreux à droite et au centre qu'à gauche où beaucoup de noms ont fermé la porte.

► Les ministrables LR

Ils sont nombreux à être cités comme des volontaires ou comme des options envisageables. Deux noms reviennent avec plus d'insistance : celui de Bruno Retailleau, le président du groupe de sénateur LR, et celui de Laurent Wauquiez, président du groupe LR à l'Assemblée. Les deux seraient pressentis pour l'Intérieur, mais leurs profils très droitiers inquiéteraient une partie de la macronie. La rivalité entre les deux hommes pourrait toutefois les pousser vers la sortie, car non seulement de se disputer le poste ils refuseraient de siéger dans un gouvernement ensemble écrit Politico citant un cadre de Renaissance. Aussi selon Le Point, l'ancien directeur général de la police nationale, Frédéric Péchenard, s'ajouterait à la liste des options et pourrait prendre l'avantage. A noter que les deux LR sont aussi mentionnés pour l'Economie ou la Justice, mais qu'ils semblent moins intéressés.

D'autres noms sont aussi cités : Annie Genevard (secrétaire générale de LR) pour l'Education nationale, Olivier Marleix (ancien président du groupe LR à l'Assemblée), Philippe Juvin (député des Hauts-de-Seine) qui est évoqué à chaque remaniement pour le ministère de la Santé, David Lisnard (maire de Cannes et président de l'Association des maires de France) et Xavier Bertrand (président des Hauts-de-France) un temps pressentis pour Matignon, Virginie Duby-Muller (députée de Savoie), François Cornut-Gentille (ancien député et proche du Premier ministre) ou encore Julien Dive (député de l'Aisne). L'ancien LR connu pour être la figure d'une droite plus sociale Aurélien Pradié est aussi mentionné par Le Point.

Un autre profil de LR semble être entrée en course : celui de la présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse, qui pourrait être pressentie pour le ministère de l'Economie selon Politico. La femme de droite ne serait toutefois pas seule à Bercy, mais devrait mener le gros bateau des Finances avec le député du camp présidentielle, mais anciennement LR, Eric Woerth. L'homme présente une certaine expérience et maitrise du sujet pour avoir été président de la commission des Finances à l'Assemblée nationale.

► Les ministrables de la coalition présidentielle (Renaissance, MoDem, Horizons)

La nomination de Michel Barnier à la tête du gouvernement a été saluée par les élus du parti philippiste Horizons, ainsi que par une partie du MoDem. Les deux partis espèrent voir certains des leurs nommer ministres, certains en sont même convaincus comme le député MoDem du Loiret Richard Ramos qui a assuré sur BFMTV que son parti "rentrera au gouvernement". Si aucun nom précis d'élus MoDem ne circule, ceux des philippistes Naïma Moutchou et Claude Malhuret sont avancés par Le Point. Au sein du parti d'Emmanuel Macron, le choix de Michel Barnier divise l'aile gauche et l'aile droite et cela se ressent au niveau des volontaires. Les macronistes issus de la gauche s'ils ne sont pas fermés seront plus difficiles à convaincre. Quand d'autres comme Karl Olive (député des Yvelines) se disent volontaires. Comme dit plus haut, il faudrait aussi pouvoir compter sur une possible nomination d'Eric Woerth passé de LR au camp macroniste en 2022.

► Les ministres qui pourraient être reconduits

Au sein du parti présidentiel, c'est du côté des ministres démissionnaires qu'il y a le plus de volontaires pour être nommés ministres dans un gouvernement Barnier. Là encore, ce sont ceux qui ont est un passé plus ou moins lointain avec la droite qui sont en première ligne : Catherine Vautrin (Travail, Santé et Solidarité) ou Aurore Bergé (Egalité entre les hommes et les femmes). La première serait envisagée pour reprendre les clés du ministère de la Justice. Il y a aussi ceux qui en plus d'être volontaires sont en plus soutenus par le chef de l'Etat comme Rachida Dati (Culture) qui est évoquée pour le porte-parolat. Sébastien Lecornu (Défense) serait aussi en course, mais lui pourrait rester à son poste qui est l'un des domaines réservés du chef de l'Etat. Reste que, selon Le Point, la Défense a été proposée, et déclinée, par Elisabeth Borne. Gérald Darmanin a, lui, des vues sur l'autre domaine réservé du président de la République : le ministère des Affaires étrangères. Seulement, le ministre démissionnaire ne serait plus aussi soutenu par Emmanuel Macron et n'aurait pas les faveurs de Michel Barnier. Il faut ajouter à cela l'émergence d'un nouveau nom pour le poste, celui de l'homme de gauche Hubert Védrine.

Moins nombreux, quelques ministres sans parenté avec la droite souhaitent aussi rester à l'instar de Guillaume Kasbarian (Logement) et Nicole Belloubet (Education). Puis, il y a les ministres sur le départ qui refusent de prendre part au gouvernement Barnier si c'est pour être sous la houlette du RN comme l'a indiqué Roland Lescure (Industrie) ou par souci du respect des Français qui ont demandé un changement politique selon Agnès Pannier-Runacher (Agriculture et souveraineté alimentaire).

► Les ministrables issus de la gauche

Le casting des futurs ministres sera plus difficile à gauche et pour cause : le Parti socialiste (PS), le Parti communiste français (PCF) et les Ecologistes ont tous refusé, par la voix de leur chef de file respectif, de participer à un gouvernement Barnier. Les membres de La France insoumise (LFI) partagent la même position, mais ne devraient pas être sollicités pour intégrer le gouvernement sauf surprise. Plusieurs refus ont aussi été exprimés par des socialistes réfractaires au NFP comme Hélène Geoffroy (maire de Vaulx-en-Velin) ou Nicolas Mayer-Rossignol (maire de Rouen). Le Premier ministre a toutefois eu des échanges avec la gauche et en prévoit d'autres, mais ce sont des personnalités extérieures aux partis précités qui sont approchées ou alors d'anciens ministres n'étant plus en première ligne. Bernard Cazeneuve, ex-prétendant à Matignon, a été approché mais a refusé toute nomination. Les hypothèses Jean-Marc Ayrault et Manuel Valls sont à l'étude selon Politico.

Les ministrables issus de la gauche pourraient davantage avoir des profils techniques, plus que politiques. Le président de la Haute autorité à la transparence pour la vie publique (HATVP) et ancien député socialiste, Didier Migaud, également pressenti Matignon avant la nomination de Michel Barnier, a été approché pour devenir ministre de l'Economie selon Politico. Mais l'hypothèse aurait du plomb dans l'aile du fait des conditions posées par le candidat à Bercy. 

Quand le gouvernement Barnier sera-t-il nommé ?

La nomination du gouvernement est attendu dans le courant de la semaine du 16 septembre selon le délai fixé par Michel Barnier lors de son déplacement à Reims, à la journée parlementaire d'Horizons, le mercredi 11 septembre. Le Premier ministre, s'il se tient aux dates avancées, aura mis entre 10 jours et deux semaines pour former son gouvernement, après de nombreuses consultations. "Composer un gouvernement dans ces conditions va exiger beaucoup de réflexion" et peut "prendre un certain temps" expliquait le président du groupe Horizons à l'Assemblée nationale Laurent Marcangeli sur Public Sénat le 10 septembre.

Michel Barnier n'a d'autres choix que de nommer le gouvernement dans les prochains jours ou du moins avant la fin du mois. Et pour cause, Michel Barnier a prévu de prononcer son discours de politique générale "début octobre", et son gouvernement devra être nommé avant son discours devant l'Assemblée. Le vote du budget 2025 fait aussi figure d'urgence absolue pour le Premier ministre Michel Barnier dans une Assemblée fracturée. Le projet de loi de finances doit être déposé au plus tard le 1er octobre prochain, ce qui oblige Michel Barnier a accélérer sur cette question et de facto, sur la composition de son gouvernement.