Elections législatives 2025 : à quelle date se tiendra le vote en cas de dissolution ?

Elections législatives 2025 : à quelle date se tiendra le vote en cas de dissolution ? Emmanuel Macron pourrait être amené à dissoudre l'Assemblée nationale très vite, ce qui entrainerait de nouvelles législatives en automne 2025.

Lors du second tour des élections européennes le 9 juin 2024, le Rassemblement national est arrivé en tête avec 31,4 % des voix. Le soir-même, sur les coups de 21 heures, Emmanuel Macron prenait la parole sur le perron de l'Elysée et annonçait la dissolution de l'Assemblée nationale. Une onde de choc traversa alors le pays et des élections législatives anticipées étaient organisées en France. Au soit du second tour, le 7 juillet, le résultat fut sans appel : la majorité présidentielle était battue. La gauche devenait alors le premier bloc politique en nombre d'élus (182 sièges), devant le groupe macroniste (168 sièges), au-dessus du bloc d'extrême droite et alliés (143 sièges).

La France va-t-elle connaitre un nouveau coup de tonnerre et une nouvelle dissolution ? L'hypothèse de nouvelles élections législatives plane au dessus de l'Assemblée nationale. La chute annoncée de François Bayrou, qui a décidé d'engager la responsabilité de son gouvernement sur une question liée à la situation budgétaire de la France, enfonce le pays dans la crise.

Un premier ministre qui tombe, ce n'est désormais pas extravaguant et beaucoup d'observateurs s'attendent à ce qu'un nouveau gouvernement remplace celui de François pour clore le chapitre. Mais la situation est bien plus complexe désormais : le RN et son allié l'UDR ont annoncé qu'ils censureraient tout nouveau gouvernement qui appliquerait une "politique macroniste" ou de gauche. LFI ne soutiendra aucun gouvernement qui ne serait pas confié à un Premier ministre de leurs rangs. Autant dire que l'on se dirige vers une impasse et l'incapacité pour le président de nommer un nouveau chef de gouvernement sans qu'il ne soit démis presque immédiatement.

Emmanuel Macron pourrait donc faire un nouveau discours solennel pour s'adresser directement aux Français, très rapidement, pour clarifier la situation et ne pas laisser le pays dans l'instabilité et l'incertitude. L'Elysée maintient le suspense, mais le président aimerait aller vite et proposer une solution rapide aux parlementaires et aux partis politiques pour qu'un nouveau gouvernement puisse rapidement prendre le relai.

Voilà pourquoi l'hypothèse d'une dissolution de l'Assemblée nationale commence à être envisagée, dans l'opposition, mais aussi dans les rangs du camp présidentielle. Marine Le Pen a très vite appelé une telle mesure de ses voeux, et souhaite que cette dissolution soit "ultra-rapide". Elle considère qu'une dissolution et des élections législatives à l'automne 2025 permettrait de dégager une nouvelle majorité, ce qui sortirait le pays de la crise institutionnelle. Elle n'est pas seule à le penser, Edouard Philippe a lui-même considéré que de nouvelles élections législatives pourraient bien se révéler "inéluctables"...

De nouvelles élections législatives en octobre 2025 ?

Selon l'article 12 de la Constitution, Emmanuel Macron peut tout à fait prononcer une nouvelle dissolution de l'Assemblée nationale, à une seule condition, le calendrier. "Le président de la République peut, après consultation du Premier ministre et des présidents des Assemblées, prononcer la dissolution de l'Assemblée nationale. Les élections générales ont lieu vingt jours au moins et quarante jours au plus après la dissolution (…) Il ne peut être procédé à une nouvelle dissolution dans l'année qui suit ces élections", peut-on lire.

Les dernières élections législatives s'étant tenues les 30 juin 2024 (premier tour) et 7 juillet 2024 (second tour), une nouvelle dissolution est déjà possible depuis l'été 2025. Si le gouvernement Bayrou venait à tomber le 8 septembre prochain lors du vote de confiance à l'Assemblée nationale, Emmanuel Macron pourrait décider de prendre la parole dans la foulée, le soir-même, ou le lendemain pour s'exprimer devant les Français. Si une dissolution venait à être prononcée, un décret paraîtrait alors au Journal officiel dès le lendemain, ainsi que les dates des deux tours des législatives.

Si le délai de vingt jours au moins et quarante jours au maximum est respecté, ces nouvelles élections législatives pourraient avoir lieu le week-ends des 4 et 5 octobre, et des 11 et 12 octobre pour le second tour. Attention, le chef de l'Etat peut tout à fait décider de nommer un nouveau Premier ministre si François Bayrou démissionne, sans pour autant dissoudre la chambre basse du Parlement.

Les précédents résultats des élections législatives

L'Assemblée nationale actuelle est divisée en trois grands blocs qui jugent impossible toute coalition de gouvernement : la gauche, le bloc centriste et l'extrême droite. Le "socle commun" qui a permis à François Bayrou de gouverner, allant de Ensemble à LR, a soutenu le gouvernement, malgré d'importants désaccords. Mais celui-ci n'a tenu que grâce à l'accord tacite de non-censure du PS et du RN, qui ont considéré que la stabilité était primordiale, tout en espérant des décisions de l'exécutif allant dans le sens de leurs orientations programmatiques.