Municipales 2026 à Paris : les résultats des derniers sondages, Dati toujours favorite ?
À quelques mois du scrutin, les élections municipales de 2026 à Paris s'annoncent comme un moment charnière dans la vie politique de la capitale. Après deux mandats à l'Hôtel de Ville, Anne Hidalgo a confirmé qu'elle ne se représenterait pas, laissant le champ libre à une nouvelle génération de prétendants.
Plusieurs personnalités ont d'ores et déjà officialisé leur candidature, ou sont pressenties. Rachida Dati (Les Républicains) l'actuelle ministre de la Culture, a confirmé sa candidature à la mairie de Paris. "Mon objectif, c'est Paris", déclarait-elle déjà en janvier 2024, tout juste nommée ministre de la Culture. Mais cette nomination a provoqué des remous dans son propre camp, fragilisant son unité. Peu en phase avec certains élus macronistes, elle a vu plusieurs de ses alliés prendre leurs distances. En 2024, Geoffroy Boulard, maire du 17e arrondissement, et Agnès Evren, sénatrice de Paris ont ainsi quitté le groupe "Changer Paris" pour rejoindre "Union capitale", aux côtés de Pierre-Yves Bournazel (Horizons), également candidat à la mairie et soutenu par l'ancien Premier ministre Édouard Philippe.
Mais la maire du VIIᵉ arrondissement pourrait avoir un sacré handicap. En effet, elle a été renvoyée en correctionnelle pour corruption et trafic d'influence, le 22 juillet. Elle risque une peine d'inéligibilité. Si le procès a lieu avant l'élection et qu'elle est condamnée, elle ne pourra pas se présenter. S'il a lieu après l'élection et qu'elle est condamnée, elle devra laisser sa place à l'hôtel de ville. De plus, la législative partielle de la 2ᵉ circonscription de Paris a provoqué un certain chaos au sein des Républicains. Le parti a clairement désigné Michel Barnier pour briguer cette place de député, mais Rachida Dati a annoncé qu'elle serait candidate quoi qu'il arrive. Un fouillis politique qui a poussé l'ancien Premier ministre à affirmer, à plusieurs reprises, que son objectif n'était pas municipal.
Emmanuel Grégoire (PS), premier adjoint à la maire sortante, a de son côté officialisé sa candidature à une primaire de son parti en novembre 2024. Il a remporté la majorité des voies le 30 juin et bien qu'Anne Hidalgo ne soit pas sa plus grande supportrice, les socialistes sont derrière lui. C'est le cas de Rémi Féraud, qui était son principal opposant à la primaire (45% des suffrages). "Je participerai à la campagne, je soutiendrai Emmanuel Grégoire", disait-il le lendemain de sa défaite à nos confrères du Parisien.
L'écologiste David Belliard, adjoint chargé des transports, a été investi par son parti après une primaire en mars. Ian Brossat (PCF), adjoint au logement, souhaite porter le rassemblement de la gauche. Francis Szpiner (LR), sénateur de Paris, a choisi de créer un nouveau groupe politique en opposition à Rachida Dati et a annoncé sa candidature en mars 2025. Il est, lui aussi, visé par une enquête pour corruption. Enfin, Saïd Benmouffok (Place publique), coordinateur du parti à Paris, a été investi candidat avec l'espoir d'unir la gauche, sans La France insoumise.
Des incertitudes sur certains candidats
Le camp macroniste, encore en quête d'un candidat unique et rassembleur, pourrait voir émerger d'autres figures dans la course aux municipales. Gabriel Attal et Clément Beaune, tous deux membres du gouvernement, ont déjà exprimé par le passé leur intérêt pour l'Hôtel de Ville. Une annonce sur une candidature alternative à celle de Rachida Dati est attendue à la fin de l'été.
Qu'en est-il de l'extrême droite ? Longtemps marginalisée à Paris, elle semble aujourd'hui vouloir capitaliser sur sa percée nationale. Thierry Mariani, déjà investi par le Rassemblement national, mènera la campagne, avec l'espoir d'un soutien de Reconquête. Mais des rumeurs évoquent également une possible candidature de Sarah Knafo. De son côté, Marion Maréchal, récemment à la tête de son propre mouvement Identité-Libertés, a reconnu suivre de près l'échéance parisienne. Si leurs chances de conquérir l'Hôtel de Ville restent minces, une union stratégique pourrait toutefois leur permettre de décrocher quelques sièges au Conseil de Paris.
Rachida Dati, toujours favorite à la mairie de Paris
Pour l'instant, Rachida Dati est la grande favorite. Selon un sondage Elabe, réalisé le 22 juin 2025 pour BFMTV et La Tribune Dimanche, l'actuelle ministre de la Culture (LR) arriverait en tête des intentions de vote au premier tour des municipales parisiennes de 2026, avec un score oscillant entre 28 % et 34 %, selon les différents scénarios testés. Il est important de préciser que ce sondage a été réalisé avant le renvoi de Rachida Dati en correctionnelle, la guerre interne entre la maire du VIIème arrondissement et Michel Barnier, et la primaire du PS qui a vu ses rangs s'unir derrière Emmanuel Grégoire.
Des résultats encourageants, que pourrait toutefois ralentir la candidature de Pierre-Yves Bournazel (Horizons), crédité de 8 %, qui est susceptible de lui faire perdre quelques points. Dans l'hypothèse d'une liste d'union entre le bloc central et la droite, Rachida Dati pourrait monter entre 35 et 37% des intentions de vote, selon une précédente enquête menée en mars 2025 pour Le Figaro et Sud Radio.
L'actuelle ministre de la Culture est, de loin, la personnalité la plus connue des Parisiens. D'après le même sondage, 97% des électeurs parisiens disent la connaître, au moins de nom. Un score bien supérieur à la majorité des autres candidats, qui plafonnent autour de 60%. Mais la notoriété ne rime pas forcément avec popularité. Rachida Dati est aussi la personnalité qui divise le plus : si 42% des sondés ont une image positive d'elle, notamment des électeurs de droites, ils sont 54 % à en avoir une perception négative.
La liste LFI menée par Sophia Chikirou atteindrait entre 14% et 17%, selon les configurations au premier tour, allant jusqu'à devancer les socialistes dans certains cas. David Belliard, désigné candidat écologiste à l'issue d'une primaire, obtiendrait pour sa part entre 17% et 22%, ce qui ferait de lui un sérieux prétendant au leadership à gauche. Le PS, lui, peine à s'imposer : ses deux figures de proue, Emmanuel Grégoire et Rémi Féraud, restent sous la barre des 20%, oscillant entre 14% et 19% selon les configurations.
Rachida Dati parviendra-t-elle à faire basculer l'Hôtel de Ville à droite, après vingt-cinq ans de règne socialiste ? La réponse dépendra en grande partie de l'état de la gauche, morcelée et encore loin d'une union et des reports de voix au 2e tour. Car si l'on additionne les intentions de vote pour les différentes familles de gauche (LFI, PS, Écologistes), elles représentent environ la moitié de l'électorat parisien. Voici qui tempère les affirmations faisant de Rachida Dati la favorite de ces municipales 2026 à Paris, d'autant que la campagne n'a pas vraiment débuté.
Un changement dans le mode de scrutin ?
Le Parlement a définitivement adopté la réforme du scrutin municipal, à Paris, Lyon et Marseille, jeudi 10 juillet. Pour les trois plus grandes villes de France. Jusqu'ici, les électeurs votaient pour une liste de conseillers dans chaque arrondissement ou secteur. Les élus qui étaient placés en haut de cette liste entraient au conseil municipal de la ville et élisaient ensuite le ou la maire.
Avec ce nouveau suffrage, les électeurs voteront pour leur conseiller municipal comme dans toutes les autres communes de France. Il y aura ensuite une élection distincte pour élire les maires d'arrondissement. Cela devrait se passer le même jour, avec deux urnes différentes.
Le Conseil constitutionnel doit encore donner son aval, notamment concernant la prime majoritaire de 25% au lieu de 50%. Dans toutes les communes de France, la liste du vainqueur gagne 50% des sièges au conseil municipal. Si le Conseil constitutionnel est d'accord, cela passera à 25% pour ces trois grandes villes, ce qui serait une exception nationale.