Dissolution de l'Assemblée nationale : Macron peut-il encore dissoudre ? Sa réponse claire

Dissolution de l'Assemblée nationale : Macron peut-il encore dissoudre ? Sa réponse claire Après avoir botté en touche sur le sujet au début de l'été, le président de la République Emmanuel Macron a affiné sa position quant à une éventuelle dissolution de l'Assemblée nationale dans les mois à venir.

Depuis le 8 juillet 2025, Emmanuel Macron peut à nouveau dissoudre l'Assemblée nationale, un an après le second tour des élections législatives anticipées. Pour autant, rien ne laisse à penser qu'il pourrait le refaire. Dans une interview exclusive accordée à Paris Match, le 19 août 2025, Emmanuel Macron réfute l'idée d'une nouvelle dissolution. "On a un Parlement qui reflète les fractures du pays. C'est aux responsables politiques de savoir travailler ensemble. Regardez ce qui se passe en Allemagne. C'est ainsi que s'organise la coalition du chancelier Merz", explique-t-il.

Il poursuit : "Les responsables politiques doivent vraiment faire attention à ce qu'ils feront (...) Dans le contexte international, le pays a vraiment besoin de stabilité. Donc pas de coups politiques. Et du courage pour prendre les décisions fortes", réclame le chef de l'Etat. Des propos dans la lignée de ceux lors de ses vœux aux Français, à l'occasion du Nouvel an : "La dissolution a apporté, pour le moment, davantage de divisions à l'Assemblée que de solutions pour les Français. La lucidité et l'humilité commandent de reconnaître qu'à cette heure, cette décision a produit plus d'instabilité que de sérénité et j'en prends toute ma part".

Pourtant, au mois de juin, un doute a plané. "Mon habitude n'est pas de me priver d'un pouvoir constitutionnel", avait-t-il prévenu. Rebelotte le 4 juillet, en marge d'un déplacement à Saint-Germain-en-Laye (Yvelines), Emmanuel Macron avait alors botté en touche. "La seule chose qui doit compter", c'est que "la vie des gens s'améliore", assurait-il. Finalement, selon toute vraisemblance, une nouvelle dissolution n'interviendra donc pas avant la prochaine élection présidentielle.

Des mois de tourmente politique

Pou rappel, la France vient de traverser une année de bouleversements politiques historiques. Le 9 juin 2024, il y a un peu plus d'un an, le Rassemblement national et le Nouveau Front populaire remportaient le plus de voix aux élections européennes en France, largement devant le camp présidentiel. Coup dur pour Emmanuel Macron qui a rapidement réagi dans une allocution télévisée : "J'ai décidé de vous redonner le choix de notre avenir parlementaire par le vote, je dissous donc ce soir l'Assemblée nationale." Une annonce inattendue qui a été à l'origine d'une séquence pleine de rebondissements.

Tout d'abord, la tenue de nouvelles élections législatives, qui ont donné une Assemblée encore plus divisée. Si le camp présidentiel n'avait qu'une majorité relative avant la dissolution, elle est aujourd'hui divisée en trois blocs : 182 sièges pour les élus du Nouveau Front populaire, 168 pour le camp présidentiel et 143 pour le RN et ses alliés.

Ensuite, il y a eu la démission de Gabriel Attal, alors Premier ministre, le 16 juillet. Celle-ci a été acceptée par Emmanuel Macron, qui a ensuite brandi la "trêve olympique" pour ne pas appeler un nouveau Premier ministre à former un gouvernement. Il aura fallu attendre le 5 septembre pour voir Michel Barnier arriver à Matignon.

Une surprise mal accueillie par la nouvelle Assemblée. En effet, le NFP étant arrivé en tête, il s'attendait à voir une personne de son camp à la tête du gouvernement. Le RN avait la même ambition, considérant être arrivé premier puisque, contrairement à l'alliance de gauche, il est le parti qui a réuni le plus de sièges. De plus, Michel Barnier est issu des Républicains, qui n'ont que 49 députés. Son gouvernement a été censuré le 13 décembre après avoir tenté de faire passer son budget avec un 49.3. Vient enfin le gouvernement Bayrou, membre de l'alliance centrale. Après une tentative de censure de la gauche, qui n'a pas été soutenue par le Rassemblement national, il est toujours en place au mois d'août 2025.