"Que je me suicide avant de me faire assassiner ?" Le Pen cash sur son avenir politique

"Que je me suicide avant de me faire assassiner ?" Le Pen cash sur son avenir politique À un an de son procès, et deux de la présidentielle, Marine Le Pen s'est livrée sur son avenir politique dans les colonnes d'un magazine conservateur. Elle a même "demandé" à Jordan Bardella "de réfléchir et de se préparer".

"J'ai intégré l'hypothèse que je ne puisse pas me présenter". Ces mots, ce sont ceux de Marine Le Pen, cheffe de file des députés du Rassemblement national (RN) à l'Assemblée nationale, dans un entretien accordé à Valeurs actuelles. Effectivement, Marine Le Pen a été reconnue coupable de détournement de fonds publics et condamnée à une peine d'inéligibilité de cinq ans avec exécution provisoire.

Le procès - dont le jugement est attendu pour l'été 2026 - lui donne un mince espoir. Pour espérer pouvoir participer à la prochaine élection présidentielle de 2027, Marine Le Pen devra soit être relaxée dans l'affaire des assistants parlementaires de l'ex-Front National, soit être condamnée en seconde instance avec sa peine d'inéligibilité annulée.

Mais désormais, Marine Le Pen semble avoir légèrement changé de cap politique, à l'orée d'une campagne présidentielle importantissime pour le parti à la flamme, donné nettement en tête dans les derniers sondages en termes d'intentions de vote, que ce soit à l'égard de Jordan Bardella, ou de Marine Le Pen elle-même.

"Nous allons entrer, Jordan et moi, en précampagne présidentielle jusqu'au procès. Et après la décision, nous engagerons, Jordan et moi, la campagne présidentielle. Campagne que nous mènerons tous les deux, quel que soit le résultat de l'appel", assure-t-elle chez Valeurs actuelles.

"Jordan a intégré la possibilité qu'il doive reprendre le flambeau"

La triple candidate à l'élection suprême a même "demandé" à Jordan Bardella "de réfléchir et de se préparer à "l'éventualité" d'être candidat à la présidentielle de 2027. L'occasion pour elle d'imager le scénario catastrophe qui guette le RN dans les prochains mois. "D'ici là, je continue à me battre. Bien sûr que la situation n'est pas idéale. Mais que me suggérez-vous d'autre ? Que je me suicide avant d'être assassinée ?", demande-t-elle. Une sortie cash, dans la lignée de sa déclaration d'avril dernier : "Si je passais demain sous un camion, eh bien, (Jordan Bardella) serait très évidemment la personne qui aurait vocation à me remplacer", avait-elle lancé.

Pourtant, Marine Le Pen n'a pas toujours tenu ce discours vis-à-vis de son poulain et désormais président du RN. Fin mai, elle s'était montrée critique envers lui, en déplacement en Nouvelle-Calédonie, après une question concernant d'éventuelles consultations sur l'archipel.

"Je ne suis pas sûre qu'il connaisse très bien les problématiques de l'archipel", avait-elle asséné devant la presse, en marge d'une visite de l'usine de nickel SLN à Nouméa. Le principal intéressé n'avait pas manqué de réagir à la dernière sortie relativement piquante de Marine Le Pen : "Je connais très bien les dossiers ultramarins", avait-il rétorqué. Désormais, "Jordan a intégré la possibilité qu'il doive reprendre le flambeau", assure-t-elle, toujours auprès de Valeurs actuelles.