Pourquoi Marine Le Pen appelle ses partisans à se tenir prêt pour une dissolution ?
À l'approche du 8 juillet, Marine Le Pen se tient prête. Mais pourquoi le 8 juillet ? Parce que ce sera le jour où Emmanuel Macron pourra à nouveau dissoudre l'Assemblée nationale s'il le souhaite. Mais le chef de l'État n'a pas fait part de sa volonté d'une nouvelle dissolution. Il a même exprimé un semblant de regret après celle de l'année dernière.
Pourtant, Marine Le Pen demande à ses partisans de se tenir prêts : "Ne procrastinez pas !", leur a-t-elle exhorté, samedi 28 juin, à l'occasion d'une réunion des représentants de l'alliance RN-UDR, le parti d'Éric Ciotti. La cheffe de file du RN, qui ne pourrait pas se présenter en tant que députée en cas de nouvelles législatives anticipées à cause de sa condamnation en première instance à de l'inéligibilité, estime qu'"il serait assez dangereux de se convaincre qu'il n'y aura pas de dissolution".
Le RN ne veut pas faire la même erreur
Marine Le Pen se tient prête malgré tout, parlant de "l'affaissement parlementaire" de l'exécutif, porté par Emmanuel Macron et François Bayrou. Elle estime que "le bloc central ne peut pas longtemps laisser ce phénomène de délitement se prolonger (…) alors, Emmanuel Macron peut être tenté de dissoudre". Elle précise tout de même qu'il s'agit d'une "possibilité, pas une probabilité". "L'histoire ne repassera pas les plats : s'il y a une dissolution (...) nous devons l'emporter", a insisté l'ancienne patronne du RN.
Une telle préparation à un événement très incertain est due à la tournure des dernières législatives anticipées. En effet, le RN, comme les autres partis politiques en France, a été surpris par l'annonce de la dissolution par Emmanuel Macron et a dû rapidement se préparer pour ces nouvelles élections. Mais voilà, l'alliance du bloc central avec le NFP et une sélection des candidats qui laissait parfois à désirer n'a pas permis au RN de remporter franchement ces élections. Il faut dire que des candidats ont tenu des propos racistes et l'une d'entre eux a même posé avec une casquette du IIIe Reich sur les réseaux sociaux. En cas de nouvelle dissolution, Marine Le Pen veut donc être prête, même si elle n'y participera pas.