Barnier, le "plan B" des LR contre Dati ? Ça chauffe avant les législatives à Paris

Barnier, le "plan B" des LR contre Dati ? Ça chauffe avant les législatives à Paris Les Républicains vont se réunir lundi pour décider, entre autres, quel candidat envoyer à la législative partielle de la 2e circonscription de Paris. Rachida Dati se sent candidate naturelle, au vu de son implication pour la capitale, mais Michel Barnier pourrait bien être un plan B, d'autant plus au vu des accusations qui pèsent contre la ministre.

Après un (très) court passage à Matignon, Michel Barnier passera-t-il par le Palais Bourbon avant l'Hôtel de Ville ? On pouvait penser que la guerre au sein des Républicains s'était arrêtée à la victoire de Bruno Retailleau face à Laurent Wauquiez pour la présidence du parti, mais elle continue entre les deux camps. Le premier soutient l'ancien Premier ministre, le second la ministre de la Culture pour la 2e circonscription de Paris. En effet, une nouvelle élection législative partielle aura lieu à la rentrée dans cette circonscription après que l'élection de Jean Laussucq (Renaissance) a été invalidée par le Conseil constitutionnel pour irrégularité dans ses comptes de campagne. Michel Barnier et Rachida Dati seront donc en opposition lundi 28 juillet, à l'occasion de la commission nationale d'investiture (CNI) des Républicains pour prendre cette place de député.

Pour Rachida Dati, le but n'est pas l'Assemblée nationale, mais bien Paris, comme elle l'a confié en début de semaine à ses soutiens. En effet, la maire du VIIe arrondissement de la capitale en a fait son objectif il y a déjà plusieurs années et brigue la place d'Anne Hidalgo (PS), sa rivale. "Lui, ce n'est pas mon sujet. Mon sujet, c'est qu'il ne soit pas instrumentalisé par d'autres", expliquait-elle alors. Mais c'était la veille de son renvoi en correctionnelle pour corruption et trafic d'influence dans le cadre de l'affaire Carlos Ghosn. Si aujourd'hui sa place au gouvernement n'est pas menacée, sa capacité à être éligible pourrait bientôt l'être, si elle se retrouve condamnée. Pas sûr que les Républicains prendraient le risque d'envoyer une candidate autant menacée à la mairie de Paris l'année prochaine.

Un plan B comme Barnier ?

C'est là que la candidature de Michel Barnier pour la législative prend plus de valeur. Il ne serait alors plus le Premier ministre vite censuré, mais un candidat sérieux à la mairie de Paris s'il remportait la place de député de la 2e circonscription de la capitale. Il a tout de même assuré, dans un courrier, vendredi soir, n'avoir "aucune ambition municipale", ce qui est loin de convaincre le camp Dati. Celle-ci le tourne même en dérision en l'imitant : "Paris ne m'intéresse pas, mais je suis dans la main de ce qui veulent perdre (…) C'est non !"

Pour mettre fin à cette crise au sein des Républicains, Rachida Dati sait exactement ce qu'il faudrait. "Il faut que Barnier s'engage par écrit à soutenir Rachida aux municipales et à ne même pas être au Conseil de Paris , jauge un soutien auprès du Parisien. Sinon, elle est "prête à brûler ses vaisseaux".

Une réunion entre Bruno Retailleau, Michel Barnier et Rachida Dati serait, par ailleurs, en préparation pour se tenir avant la CNI. Chez Les Républicains, on espère qu'ils arriveront à un "deal", rapporte le Figaro afin que ce "joyeux bordel auquel il faut mettre fin" soit rapidement réglé par Bruno Retailleau. Selon un ténor du Parti, "l'idéal serait que tout le monde tombe d'accord sur l'idée d'une double investiture" : Rachida Dati aux municipales et Michel Barnier pour la législative partielle.