Guerre en Ukraine : pourquoi la garantie de sécurité promise par Trump arrange Poutine
Ce lundi 18 août, Volodymyr Zelensky doit s'entretenir avec le président américain Donald Trump, à Washington, pour tenter de convaincre les Etats-Unis de défendre les intérêts du pays. Le dirigeant ukrainien sera rejoint dans la journée par plusieurs cadors européens, dont Emmanuel Macron, pour peut-être peser davantage dans les discussions. Samedi dernier, Donald Trump a proposé à son homologue ukrainien une garantie de sécurité inspirée de celle de l'article 5 de l'Otan, mais sans adhésion à l'Alliance atlantique, d'après une source diplomatique. L'adhésion de l'Ukraine à l'Otan faisant partie des lignes rouges de Moscou, cette option livrée par Trump à Kiev pourrait donc bien arranger le maître du Kremlin.
Ce fameux article 5 repose sur le principe d'une défense mutuelle. Si un pays membre est attaqué, les autres doivent le secourir. "L'usage de la force est une option possible, mais ce n'est pas la seule option" a tenu à rappeler la Première ministre italienne, Georgia Meloni, au sujet de cet article qui pourrait servir de base à la garantie de sécurité proposée par Washington à Kiev. Attention, "personne ne sait comment cela fonctionnerait et pourquoi Poutine accepterait cela s'il est catégoriquement contre l'Otan", tempérait la même source qui a souhaité garder l'anonymat dans ce dossier. À l'heure actuelle, "il est impossible de dire s'il s'agit d'une contribution significative à un accord de paix ou d'une nouvelle formulation potentiellement trompeuse", explique Keir Giles, chercheur au sein du groupe de réflexion britannique Chatham House, auprès de L'Express.
Quid d'un sommet tripartite avec Kiev ?
Volodymyr Zelensky, lui, plaide toujours pour des "garanties de sécurité" solides, pour se prémunir d'une nouvelle attaque russe après un potentiel cessez-le-feu. Il pourrait donc compter sur la "coalition des volontaires", autrement dit, les alliés européens de Kiev qui se présentent face à Donald Trump ce lundi. Selon le président français, la délégation européenne attendue à Washington a pour objectif de "faire le lien entre la question territoriale et les garanties de sécurité, alors que Donald Trump a laissé entendre que les Etats-Unis pourraient fournir des protections à l'Ukraine", apprend-on dans les colonnes de Politico. "La première des garanties de sécurité pour l'Ukraine, c'est une armée ukrainienne forte", a lancé Emmanuel Macron lors d'un point presse depuis Brégançon. Il entend expliquer au président américain "tout le travail qui a été fait par la coalition des volontaires" ces derniers mois.
Dimanche, Volodymyr Zelensky saluait la décision "historique" des Etats-Unis de fournir à l'Ukraine des "garanties de sécurité" pour arrêter la guerre avec la Russie, sur ses réseaux sociaux. "Des garanties de sécurité, comme résultats de notre travail commun, doivent vraiment être très pratiques, fournir une protection au sol et dans les airs, en mer, et doivent être développées avec la participation de l'Europe", dit-il. Mais ce n'est pas tout, la discussion entre Washington et Kiev ce lundi 18 août pourrait ouvrir la voie à un sommet tripartite Ukraine/Etats-Unis/Russie, alors que le président ukrainien en a toujours été exclu.
"Si tout fonctionne bien, nous programmerons alors une rencontre avec le président Poutine", annonçait Trump, samedi dernier. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, espère qu'une telle rencontre pourra avoir lieu "aussi rapidement que possible". "À ce stade, il n'y a aucune indication de la part de la Russie que le sommet tripartite aura lieu", tempérait toutefois dimanche Volodymyr Zelensky. Dans les rangs américains, l'heure reste pourtant à l'optimisme : "Je suis optimiste quant au fait que nous aurons une réunion productive lundi, que nous parviendrons à un véritable consensus, que nous pourrons revenir vers les Russes et faire avancer cet accord de paix, et de le conclure", déclarait ce dimanche Steve Witkoff, l'émissaire envoyé spécial du président Trump en Russie, sur CNN.