Nouveau Premier ministre : Faure, Darmanin, Vautrin, Lombard... Les rumeurs et pistes avancées

Nouveau Premier ministre : Faure, Darmanin, Vautrin, Lombard... Les rumeurs et pistes avancées Qui pourrait remplacer François Bayrou en tant que Premier ministre si ce dernier venait à tomber ? Les noms de Premier ministrables ne manquent pas et les profils sont variés : ministres en exercice, personnalité de gauche, profil issu de la société civile... La liste complète.

François Bayrou sollicitera un vote de confiance du Parlement le 8 septembre prochain. Une décision osée, qui risque d'écourter son séjour à Matignon : si le "non" l'emporte - ce qui apparaît aujourd'hui comme l'option la plus plausible - le Premier ministre devra aussitôt remettre sa démission au chef de l'Etat. Emmanuel Macron sera alors chargé de nommer un nouveau Premier ministre, pour la cinquième fois depuis le début de son second mandat en 2022. Plusieurs noms de remplaçants commencent déjà à sortir du chapeau. Certains s'imposent naturellement, d'autres reviennent avec insistance et étaient déjà cités pour remplacer l'ex-Premier ministre Michel Barnier, enfin, quelques profils moins attendus pourraient créer la surprise. 

L'hypothèse la plus citée en coulisses mène à une personnalité issue du socle commun. Le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, est une nouvelle fois cité. "C'est le pote de Macron, ils ont passé l'été ensemble, à Brégançon ou au téléphone", confie un macroniste au Parisien. Il faisait déjà partie des favoris en décembre dernier avant que François Bayrou ne soit nommé. Fidèle et proche du chef de l'Etat, son profil régalien pourrait convaincre - enfin - Emmanuel Macron de lui confier les clés du gouvernement. Mais il n'est pas le seul ministre a été mentionné.

Plusieurs ministres parmi les favoris et des candidats de droite

La ministre du Travail, Catherine Vautrin, pourrait tirer son épingle du jeu. L'ex-présidente LR avait failli être nommée à Matignon en 2022. Justement, "ce sera Vautrin ou Darmanin, car Lecornu, c'est Poulidor. Il restera toujours l'éternel second", glisse un interlocuteur du président au quotidien Le Parisien. Selon un cadre de Renaissance, le chef de l'Etat "regrette" de ne pas l'avoir nommée deux an plus tôt et "en veut à tous ceux qui l'ont poussé à choisir Elisabeth Borne". Remarquez que le nom de Gérald Darmanin est aussi plébiscité par une partie du bloc central qui sait sa compatibilité avec la droite. Le nom de Jean Castex - ancien locataire de Matignon et désormais patron de la RATP - est également avancé.

Les profils de Xavier Bertrand, François Baroin, Christine Lagarde, Thierry Breton ou encore Roland Lescure pourraient aussi être étudiés par Emmanuel Macron. Entre expérience, rassemblement et alliés de longue date du président, leurs noms ont déjà été cités par le passé et pourraient rapidement revenir sur le devant de la scène. À moins d'une surprise ? Jean-Louis Borloo pourrait bénéficier de cette étiquette, son nom est cité dans les colonnes de Politico. Le fondateur de l'UDI (union des démocrates et indépendants) a repris du service lors de l’université d’été du parti dont il est le fondateur, sur le thème des "500 jours pour relever la France". Une formule qui fait sens, à quelques semaines d'un potentiel remaniement. L'actuel président de l'UDI, Hervé Marseille, assure que Jean-Louis Borloo est "disponible" et a "plein d'idées" auprès du média politique. Pour rappel, Jean-Louis Borloo a été député européen, ministre délégué à la ville, de l'Emploi sous Chirac, de l'Economie et de l'Ecologie sous Sarkozy, avant de siéger à l'Assemblée nationale pendant quatre ans comme député du Nord. En 2017, il avait publiquement soutenu Emmanuel Macron dans la campagne à la présidentielle.

La tentation d'un Premier ministre issu de la gauche ?

Emmanuel Macron explorerait aussi l'hypothèse d'un Premier ministre issu de la gauche. Politico indique avoir intercepté une invitation présidentielle envoyée à une personnalité de gauche pour "aborder la situation politique du pays et pour échanger (…) quant à (son) avenir dans une future équipe gouvernementale". Le chef de l'Etat aurait aussi demandé un compte-rendu de l’université d’été de Jean-Michel Blanquer où se sont pressées des politiques d’horizons divers mais avec le point commun de plaider pour le dialogue : Bernard Cazeneuve, Edouard Philippe, Jérôme Guedj, Bruno Retailleau ou encore Xavier Bertrand.

Le nom de Bernard Cazeneuve, déjà cité lors des précédentes passations de pouvoir à Matignon, reviendrait naturellement sur la table. L'ex-Premier ministre de François Hollande pourrait permettre au chef de l'Etat de "montrer qu'il a enfin compris les leçons de la dissolution", estime un dirigeant du bloc central dans Le Parisien. D'autant plus que le PS a pris ses distances avec LFI en vue d'une dissolution, tout comme Bernard Cazeneuve. Un accord programmatique entre le PS et LFI tel que celui négocié avec le NFP en 2024 "ne paraît pas concevable", a estimé le chef des députés socialistes, Boris Vallaud, dans Libération.

Pour autant, un profil PS acceptera-t-il la mission ? "Personne n'aura chez nous l'irresponsabilité de tomber dans un piège à cons. Aucun gouvernement dans la configuration actuelle n'est majoritaire. Pourquoi une partie de la gauche prendrait ce risque ?", lâche un poids lourd du parti dans les colonnes du Parisien. De son côté, La Dépêche du Midi avance le nom de Pierre Moscovici, ex-ministre de l'Economie sous François Hollande. Son poste de premier président de la Cour des comptes pourrait apparaître comme un gros avantage aux yeux d'Emmanuel Macron. Reste que le patron du PS, Olivier Faure, s'est dit prêt à s'installer à Matignon durant l'université d'été du parti. Il a toutefois promis un gouvernement et une politique de rupture en cas de nomination - a priori peu probable - comme Premier ministre. Mais il pourrait amener le président de la République à reprendre l'équation dans le des socialistes : en confiant les clés à un gouvernement de centre-gauche et du centre, sans LR, et en obtenant un accord de non censure large avec une large partie de la gauche et jusqu'à LR, la partition tient.

Des profils capables de lier le bloc central à la gauche

De rares profils prenant ou proche de la politique gouvernementale et répondant au critère de compatibilité avec la gauche sociale-démocrate seraient aussi étudier. C'est la cas du député Liot et rapporteur du budget Charles de Courson. Selon une source parlementaire à CNews, le principal intéressé "pourrait envisager d'assumer la fonction de Premier ministre", si l'Assemblée nationale venait à rejeter le vote de confiance. "C'est un homme prudent, de droite, qui peut parler à la gauche", confie le groupe.

Mais un nom semble prendre l'avantage sur les autres : celui du ministre de l'Economie Eric Lombard. L'ancien chef d'entreprise est aussi un ami de François Hollande et d'Olivier Faure. En tant qu'ancien membre du PS - une histoire qui a pris fin il y a 20 ans - le ministre "parle leur langue" explique un de ses collègues à Franceinfo. Il peut manoeuvre sur une ligne de crète lui qui défend le travail, s'oppose au rétablissement de l'impôt sur la fortune (ISF) et à la suspension de la réforme des retraites, mais est ouvert à l'idée d'une taxation des plus riches. "Je le préfère à un Bernard Cazeneuve", glisse un sénateur de gauche à Franceinfo. Une préférence qui ne sera surement pas suivie par la majorité du PS.

Un Premier ministre RN ou issu de la société civile... Ces autres options

Si la préférence d'Emmanuel Macron semble aller à un Premier ministre issu du bloc central, ou tout au plus de LR ou de la gauche sociale-démocrate, il pourrait être confronter à la réalité du terrain : l'extrême droite est la plus nombreuse à l'Assemblée et a déjà trouvé des ententes avec le groupe LR sur certains texte. "Aujourd’hui, la seule chose qui marche, c’est Retailleau… avec le RN”, analysait un stratège socialiste auprès de Politico. Un calcul que le chef de l'Etat a surement déjà fait, mais auquel il y a peu de chances qu'il cède, à moins d'y être contraint.

Et enfin si le prochain Premier ministre était une personnalité de la société civile ? Dans ce cas, l'ex-secrétaire général de la CFDT dont le nom avait déjà circulé, Laurent Berger, pourrait faire figure de favori. La Dépêche du Midi cite également les profils relativement économiques de Pascal Demurger qui est directeur général de la MAIF, celui du président du groupe Michelin de 2012 à 2019 puis de Renault depuis janvier 2019, Jean-Dominique Senard, ou encore d'Emmanuel Faber, ancien PDG de Danone de 2014 à 2021.

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09:02 - François Bayrou égratigne les ambitions d'Olivier Faure

Invité ce matin de BFMTV, François Bayrou a glissé quelques mots sur les hypothèses de sa succession. Il a ironiquement moqué les ambitions du Premier secrétaire du PS. "Olivier Faure pense qu'il peut être Premier ministre" et souhaite "abattre le gouvernement", a-t-il avancé, ajoutant : "Olivier Faure dit qu'il va constituer un gouvernement sans LFI, fort bien. Je pense en effet que l'alliance PS-LFI est un problème pour le pays et pour le PS". Mais François Bayrou considère surtout que le PS qui compte voter contre la confiance à un gouvernement constitué des partis du centre et de la droite, avec lesquels le PS devra travailler s'il prend la tête d'une nouvelle coalition gouvernementale n'est pas "responsable". L'actuel Premier ministre indique qu'il serait "cohérent" que le PS s'abstienne lors du vote de confiance, pour démontrer qu'il est un parti capable de compromis.