Procès Sarkozy : après le geste de Carla Bruni contre Mediapart, Fabrice Arfi donne des "nouvelles" de la bonnette
L'image est loin d'être passée inaperçue. Jugé au tribunal correctionnel de Paris dans le cadre de l'affaire des financements libyens pour sa campagne présidentielle de 2007, Nicolas Sarkozy a été reconnu coupable d'association de malfaiteurs et condamné à une peine de cinq ans d'emprisonnement avec mandat de dépôt. Une lourde peine qui a poussé l'ancien chef de l'État à prendre la parole devant les journalistes à la sortie de son audience. Réagissant à chaud à sa condamnation, Nicolas Sarkozy a ainsi estimé devant les caméras que "ce qui s'est passé aujourd'hui, dans cette salle du tribunal correctionnel est d'une gravité extrême pour l'État de droit et la confiance que l'on peut avoir pour la justice", tout en indiquant faire "naturellement" appel.
Mais c'est bien la réaction de son épouse, Carla Bruni-Sarkozy, qui a le plus fait réagir. Après la prise de parole de son mari, l'ancienne première dame s'est à son tour approchée des journalistes avant de saisir la bonnette du micro de Médiapart - qui a révélé l'affaire - et de la jeter au sol. Invité de France Inter, vendredi 20 septembre, pour analyser les conséquences de la condamnation de Nicolas Sarkozy, le journaliste Fabrice Arfi, qui a rendu publique cette affaire dans une enquête avec Karl Laske publiée en mars puis en avril 2012, a ironisé sur cette séquence. "La bonnette de Médiapart va bien, nous l'avons retrouvée", a-t-il indiqué à nos confrères.
Un acte "accessoire"
Questionné sur les raisons qui ont poussé Carla Bruni-Sarkozy à un tel geste, Fabrice Arfi a alors précisé ne pas être dans sa tête, ni même "derrière ses lunettes fumées avec lesquelles elle est entrée et restée une partie de l'audience pendant le délibéré". Évoquant dans le même temps un acte "accessoire" de l'épouse de l'ancien président de la République, le journaliste a néanmoins tenu à donner son avis sur la réaction de Nicolas Sarkozy après l'énoncé de sa peine en qualifiant sa réaction de "trumpienne". "Dès qu'il sort, il dit que les juges sont haineux […] nous sommes à front renversé, mais ça, c'est le privilège de la délinquance à col blanc". "On a quand même un homme, un ancien président, qui a été condamné désormais trois fois, dont une fois définitivement pour corruption, une autre fois dans l'affaire Bygmalion en première instance puis en appel pour financement illégal de sa campagne", a-t-il encore ajouté.
Quant au rôle des juges dans le traitement de l'affaire et des conséquences politiques du jugement, Fabrice Arfi a dit regretter que le débat se focalise uniquement sur le fait de se demander "s'il y a un problème des juges avec la politique". "On pourrait se demander si Nicolas Sarkozy n'a pas, lui, un problème avec le Code pénal ", a-t-il fustigé. Précisant que les juges ne sont pas là pour juger des politiques mais bel et bien des "personnes susceptibles d'avoir commis un délit", cela concerne souvent "la délinquance à col blanc, à l'intersection du pouvoir et de l'argent, bien plus que les nécessiteux", a-t-il enfin pointé du doigt.