La magistrate ayant condamné Nicolas Sarkozy menacée en ligne, deux enquêtes ouvertes
Des messages menaçants à l'encontre de la présidente du tribunal ayant condamné Nicolas Sarkozy… Vendredi 26 septembre, deux enquêtes ont été ouvertes à la suite de propos en ligne inquiétants visant une magistrate du tribunal correctionnel de Paris. Hier dans l'après-midi, l'Union syndicale des magistrats [USM] avait expliqué avoir fait des signalements à la justice, rapporte Libération. Ils évoquent des "menaces de mort ou de violences graves".
Deux enquêtes distinctes ont été ouvertes et confiées au Pôle national de lutte contre la haine en ligne, a aussi précisé le parquet de Paris. Il rappelle aussi que les "menaces de mort à l'encontre des personnes dépositaires de l'autorité publique" font encourir une peine de cinq ans d'emprisonnement.
Le parquet ajoute aussi qu'il est "fondamental, dans toute société démocratique, que le débat judiciaire demeure encadré par la procédure pénale [...] L'appel est la voie légitime pour contester une décision de justice. Par ailleurs, la liberté de parole, y compris en ligne, a pour limite la mise en danger des personnes", conclut le parquet.
Jeudi 25 septembre, le tribunal correctionnel de Paris a condamné l'ancien président de la République, Nicolas Sarkozy, à cinq ans d'emprisonnement avec passage en prison pour les financements libyens pour sa campagne présidentielle victorieuse en 2007. Une lourde peine infligée par "haine" comme l'a affirmé l'ancien chef de l'État. Le Syndicat de la magistrature a pour sa part dénoncé les attaques d'une partie de "la classe politique" qui estime que la condamnation de l'ex-président était "le fruit d'un "acharnement"" de la justice.
D'autres précédents
Comme le rappelle 20Minutes, en 2025, deux autres enquêtes du même type ont déjà été ouvertes. À la suite de menaces ayant visé les magistrats du tribunal correctionnel de Paris qui ont condamné, cette fois, Marine Le Pen à une peine de cinq ans d'inéligibilité avec application immédiate.
En avril la même année, le tribunal correctionnel de Bobigny a condamné à huit mois de prison avec sursis un internaute âgé de 76 ans pour outrage et provocation au meurtre pour un message en ligne contre la présidente du tribunal au procès du Rassemblement national [RN] et de Marine Le Pen. Le 31 mars, cette dernière a été condamnée à quatre ans d'emprisonnement, dont deux fermes aménagés sous bracelet électronique. Elle doit aussi s'acquitter d'une amende de 100 000 euros.
Enfin, elle a aussi été condamnée à une inéligibilité immédiate de cinq ans qui compromet toujours sa candidature à la présidentielle de 2027. Le procès en appel se tiendra du 13 janvier au 12 février 2026 dans cette affaire de paiement de salariés du parti avec l'argent du Parlement européen.