Nouveau gouvernement : pour éviter un Premier ministre de gauche, Macron aurait un plan
- Depuis lundi, Sébastien Lecornu est en mission. Il doit déterminer si une voie de passage existe pour un gouvernement, et jusqu'à ce début d'après-midi, l'hypothèse d'un exécutif dirigé par une personnalité de gauche semblait tenir la corde.
- Le bloc central semblait enclin à des efforts considérables sur la suspension de la réforme des retraites, notamment, et les dirigeants de gauche sont apparus relativement décontractés au sortir de leur rendez-vous avec le Premier ministre. "Nous avons peut-être la solution pour débloquer le pays", disait Olivier Faure, "nous n'avons jamais été aussi proches d'avoir un Premier ministre de gauche", lançait la cheffe des Ecologistes, Marine Tondelier.
- C'est alors qu'Europe 1 et Le Parisien ont sorti la bombe : un gouvernement Lecornu ll pourrait voir le jour, autrement dit : il pourrait être renommé à Matignon. Et ce, "juste avant 20 heures, par voie de communiqué de presse de l’Élysée, ou demain dans la journée", précise Le quotidien francilien.
- "Il faut cesser les rumeurs et les fausses informations qui ne permettent pas de sortir de la crise", a indiqué l'entourage de Sébastien Lecornu auprès de BFMTV. Le patron du PS, Olivier Faure, estime lui que "l'Elysée se lance dans une opération d'intox" et serait en train de livrer une version qui n'est pas forcément celle du Premier ministre.
- Cette option, bien que surprenante, pourrait permettre au président de la République de "gagner du temps et de peut-être faire passer un budget avant la fin de l’année, car ça reste la priorité", glisse un pilier de l’exécutif, auprès du Parisien.
15:43 - Pas de nouveau Premier ministre ce mercredi
La "seule expression de l’exécutif" attendue mercredi soir sera celle du Premier ministre démissionnaire Sébastien Lecornu, indique l'entourage de Sébastien Lecornu auprès de l'AFP. Le nouveau Premier ministre ne sera donc pas nommé ce mercredi soir par Emmanuel Macron. "On tient beaucoup à la méthode : Sébastien Lecornu va d’abord rendre compte au président, puis aux Français au 20h", précise un proche du président. Le nouveau locataire de Matignon ne sera donc ps nommé avant jeudi, au plus tôt.
15:22 - Lecornu renommé ce soir avant 20h, ou demain ?
Selon les informations du Parisien, un "scénario fou" tiendrait plus que jamais la corde ces dernières heures : "une reconduction de Lecornu à Matignon". Elle pourrait justement être annoncée "juste avant 20 heures, par voie de communiqué de presse de l’Élysée, ou demain dans la journée", précise le quotidien. "Cela permettrait au président de gagner du temps et de peut-être faire passer un budget avant la fin de l’année, car ça reste la priorité", explique un poids lourd du gouvernement.
15:18 - Lecornu maintenu à Matignon ? "Il faut cesser les rumeurs et les fausses informations"
L'entourage du Premier ministre démissionnaire a réagi pour démentir une information selon laquelle il pourrait être reconduit à Matignon, notamment apparues dans Le Parisien et Europe 1. "Le Premier ministre démissionnaire a accepté la mission des 48 heures à la demande du président de la République, avec un objectif clair: trouver des solutions pour adopter un budget à la fin de l’année. Il faut cesser les rumeurs et les fausses informations qui ne permettent pas de sortir de la crise", a-t-il indiqué, auprès de BFMTV.
15:10 - Lecornu parti pour rester ? "Ça ne va pas être possible", lance Tondelier
La cheffe des Ecologistes, Marine Tondelier, indique qu'un potentiel gouvernement "Lecornu ll" ne serait "pas possible, je ne comprends pas ce qu'ils ne comprennent pas", dit-elle sur X. Elle réagit à une information du Parisien selon laquelle une nouvelle nomination de Sébastien Lecornu serait en préparation, du moins, "sur la table" selon le quotidien francilien.
15:08 - "L’Élysée se lance dans une opération d’intox", Faure déplore la rumeur d'un gouvernement Lecornu ll
"L'Elysée se lance dans une opération d'intox", dénonce sur X, Olivier Faure. Le patron des socialistes réagit à une information d'Europe 1, affirmant que Sébastien Lecornu pourrait être nommé à nouveau à Matignon avec un accord de non-censure des socialistes, en échange d'une suspension de la réforme des retraites votée dans le prochain budget.
"Un nouveau gouvernement issu du socle commun pourrait être nommé jeudi matin", peut-on effectivement lire dans les colonnes d'Europe 1, cet après-midi. "Celui-ci tiendrait grâce à un accord de non-censure du PS, obtenu en échange d’une suspension de la réforme des retraites", poursuit le média. Il évoque également des profils venus des Républicains, mais sans Bruno Retailleau, pour composer l'équipe exécutive.
14:37 - Le Premier ministre va recevoir les présidents de groupes du bloc central
Sébastien Lecornu poursuit ses consultations ce mercredi après-midi en recevant Gabriel Attal (Ensemble pour la République), Marc Fesneau (Modem), Laurent Panifous (Liot), Paul Christophe (Horizons) et Michèle Tabarot (DR, qui représentera physiquement Laurent Wauquiez), soit les présidents de groupes du bloc central à l’Assemblée nationale, cet après-midi. Il s’entretiendra ensuite avec des représentants du Parti radical (Nathalie Delattre), du Parti radical de gauche (Guillaume Lacroix) et de Utiles (Bertrand Pancher).
14:12 - "Nous n'avons jamais été aussi proches d'avoir un Premier ministre de gauche"
A la sortie de Matignon, Marine Tondelier a fait un compte-rendu de son échange avec le Premier ministre démissionnaire. "Nous sortons en se disant que nous n'avons jamais été aussi proches d'avoir un Premier ministre de gauche et écologiste", dit-elle, mettant en garde contre "l'ultime provocation" que serait la nomination d'un nouveau Premier ministre du camp présidentiel.
14:02 - Le PS convoque un bureau national
Le Parti socialiste réunit ce mercredi un bureau national après son rendez-vous avec Sébastien Lecornu. Il aura lieu en début d'après-midi et il s'agit là de la plus haute instance du parti à la rose.
13:59 - "S'ils ne veulent ni départ de Macron, ni dissolution, il ne leur reste que la cohabitation", dit Tondelier
Sébastien Lecornu "veut tout faire pour éviter la dissolution". "Ils veulent également éviter le départ du président de la République", a déclaré Marine Tondelier, la cheffe des Ecologistes après son rendez-vous avec le Premier ministre. "C'est un point important, car s'ils ne veulent ni le départ d'Emmanuel Macron, ni la dissolution, il ne leur reste que la cohabitation", abonde-t-elle.
J'ai compris de notre rendez-vous avec Sébastien Lecornu qu'il ne souhaite ni la dissolution ni la démission d'Emmanuel Macron.
— Marine Tondelier (@marinetondelier) October 8, 2025
Cela signifie qu'il ne reste qu'une solution : la cohabitation avec un gouvernement de gauche et écologiste.
Ma réaction à la sortie de Matignon ⤵️ pic.twitter.com/w50VR1ghLn
13:56 - Du rififi chez LR, Retailleau lâché par certains de son camp
Julien Dive et Vincent Jeanbrun, députés du groupe Droite républicaine à l'Assemblée nationale se désolidarisent du chef du parti Bruno Retailleau, au sujet de la ligne rouge sur la suspension de la réforme des retraites dictée par ce dernier. "Ce n’est pas la direction de LR qui a pouvoir de censure ou non, ce sont les députés ! Ce sont donc les députés Droite républicaine qui s’exprimeront et personne d’autre", lâche justement sur X Julien Dive.
11:55 - Olivier Faure ne formera pas un gouvernement "en commun" avec la macronie
Si Olivier Faure n'est pas catégorique concernant la suspension de la réforme des retraites après son rendez-vous avec Sébastien Lecornu - il n'a pas encore obtenu de garantie qu'elle soit suspendue - il a en revanche assuré qu'il ne formera pas un gouvernement "en commun" avec la macronie.
11:51 - Emmanuel Macron ne s'exprimera pas ce mercredi
Selon BFMTV, aucune prise de parole du chef de l'Etat n'est prévue à ce stade ce soir. Le Premier ministre, lui, sera bel et bien l'invité du JT de 20 heures de France 2.
11:49 - "Aucune assurance sur la réalité" de la suspension de la réforme des retraites, dit Faure
"Sur la question d'un 49.3, le Premier ministre démissionnaire a réitéré de ne pas l'utiliser dans le débat parlementaire", a déclare Olivier Faure à la sortie de son entretien avec Sébastien Lecornu. Il évoque des discussions sur la trajectoire budgétaire et sur la suspension de la réforme des retraites. "A l'heure actuelle, nous n'avons aucune assurance sur la réalité de cette suspension", dit-il, des propos rapportés par France Info. Olivier Faure craint même "une forme de mascarade", précise BFMTV.
11:23 - Vers un "pacte de non-censure de la gauche sociale-démocrate à la droite républicaine"
Selon une information du Figaro, l'intervention de Sébastien Lecornu, prévue ce mercredi soir sur le plateau du 20 heures de France 2, aurait "plutôt tendance à écarter l’idée d’une possible intervention du chef de l’État, d'après plusieurs sources au sein de l’exécutif. Si un retournement de situation n'est pas exclu dans la journée, "les perspectives de dissolution (...) s'éloignent". Un "fragile pacte de non-censure qui irait de la gauche sociale-démocrate à la droite républicaine" est privilégié comme indiqué par le quotidien.
11:07 - Bruno Retailleau farouchement opposé à une suspension de la réforme des retraites
Auprès du Figaro, l'entourage de Bruno Retailleau s'est fermement opposé à une refonte de la réforme des retraites. "On défend cette réforme depuis des années, c’est la seule que le pays ait faite en sept ans. Revenir dessus serait catastrophique pour notre économie, l’accepter serait suicidaire pour la droite", confie un proche du ministre démissionnaire de l'Intérieur dans les colonnes du journal. Pour rappel, certains membres du bloc central comme Elisabeth Borne et le Premier ministre sont favorables à une suspension de cette réforme.
Dissolution de l'Assemblée nationale, démission de la fonction de président de la République ou nomination d'un nouveau Premier ministre. Voici les trois options dont dispose Emmanuel Macron pour tenter de sortir de la crise dans laquelle la démission inattendue du gouvernement Lecornu l'a plongé ce lundi 6 octobre. Il va sans dire que la nomination d'un nouvel hôte de Matignon est le scénario privilégié par le chef de l'Etat, dont la couleur politique penche plutôt à gauche.
Le Premier ministre a justement dit Sébastien Lecornu a indiqué hier qu'il "rendra compte de (s)es conclusions au Président de la République", sûrement ce mercredi, fin du délai fixé par le chef de l'Etat. Concrètement, le Premier ministre démissionnaire doit déterminer si une voie de passage existe pour un gouvernement : une majorité ou un accord de non-censure peuvent-ils être trouvés et derrière quel chef de gouvernement ? Selon toute vraisemblance, Emmanuel Macron pourrait miser sur un gouvernement de la dernière chance, avec un homme ou une femme de gauche à sa tête.
Après les échecs consécutifs de trois Premiers ministres issus du socle commun en moins d'un an, inutile d'espérer faire mieux avec un nouveau chef de gouvernement au profil similaire. L'hypothèse d'un gouvernement dirigé par le bloc central et reposant sur une coalition allant de LR au PS n'a jamais pu se concrétiser et les deux partis refusent plus que jamais de travailler ensemble. Le chef de l'Etat doit donc changer de stratégie et miser soit sur la droite, soit sur la gauche (l'option la plus plausible à l'heure actuelle). Un choix s'impose pour celui qui souhaite former un gouvernement doté d'une majorité, capable de faire voter un budget et de résister à une censure... Du moins arithmétiquement.
Une coalition avec la gauche : seule option pour avoir une majorité à l'Assemblée
C'est à gauche qu'Emmanuel Macron doit regarder. Les partis de gauche appellent à la nomination d'un Premier ministre de gauche depuis les élections législatives de 2024 et depuis le 6 octobre ils ont tous, sauf LFI, repris ce refrain. "Nous sommes prêts à gouverner ensemble pour mener une politique de progrès social et écologique et de justice fiscale", ont écrit les écologistes, les socialistes et les communistes dans un communiqué commun publié le mardi 7 octobre. Le mot "cohabitation" a même été lâché par le PS ou la patronne du parti écologiste Marine Tondelier. Le Parti socialiste réclame également une cohabitation à Emmanuel Macron afin d'écarter le scénario d'une nouvelle dissolution.
Si le camp présidentiel, composé des élus de Renaissance, du MoDem et d'Horizons, unit les voix de ses 161 députés à celles des élus des trois partis de gauche, une majorité de 284 sièges peut être atteinte, même sans le soutien de LFI. Il ne manque alors que cinq voix pour prétendre à une majorité absolue. Lesquelles peuvent être trouvées parmi les 23 élus indépendants du groupe Liot. La seule faiblesse de cette coalition encore hypothétique est le soutien du parti Horizons, plus marqué à droite que les autres forces du bloc central. Une entente semble toutefois possible à raison de certains compromis.
Conscient que cette option est la seule à être arithmétiquement viable à l'Assemblée, Gabriel Attal s'est entretenu avec Olivier Faure et Marine Tondelier le 6 octobre dans les locaux de la tour TF1. Les trois politiques ont eu une réunion fortuite après leur interview respective sur les chaînes du groupe "pour évoquer la manière d'éviter une dissolution qui paraît d'ores et déjà annoncée"
, selon Adrien Gindre, chef du service politique de TF1/LCI. Mais "même si tout le monde partage cet objectif, force est de constater qu'à l'issue, il n'y avait toujours pas d'accord sur le fond, puisqu'il faudrait encore se mettre d'accord sur les contours", ajoute le journaliste.
Les socialistes misent beaucoup sur un homme pour tenter de glisser l'un des leurs à Matignon : Gabriel Attal. "C’est lui qui a la clé, il a un vrai rôle à jouer ; ce que Macron nous refuse, lui peut le faire", glisse justement un cadre du PS chez Politico. En effet, Gabriel Attal présente l'avantage d'accepter le débat sur la suspension de la réforme des retraits (chère au PS) et de ne pas censurer à priori un Premier ministre de gauche, tout en ayant l'objectif suprême de "débloquer la situation". Aussi, le chef de Renaissance est opposé à une nouvelle dissolution et n'a pas manqué de prendre ses distances avec Emmanuel Macron, dénonçant "le sentiment d’une forme d’acharnement à vouloir garder la main". Autant de signaux qui jouent en faveur des socialistes pour espérer décrocher Matignon.
Attention, une dernière option - qui retient l'attention du Parisien et d'Europe 1 - mène à un gouvernement Lecornu ll. Dans ce cas, Sébastien Lecornu serait renommé à Matignon, ce qui éviterait à Emmanuel Macron de devoir nommer une personnalité de gauche comme Premier ministre. "L'Elysée se lance dans une opération d'intox", dénonce sur X, Olivier Faure, en apprenant la nouvelle.
La position du RN empêche une coalition suffisante à droite
S'il y a une vraie chance à exploiter à gauche, toutes les portes sont fermées à droite. Le parti LR, membre de la coalition gouvernementale depuis un an, a pris ses distances depuis dimanche soir. Et s'il ne refuse pas catégoriquement de prendre part à un futur gouvernement, il pose ses conditions qui incluent l'absence de la gauche au sein de l'exécutif. Dans ce cas, le seul moyen d'étendre les 210 voix du camp présidentiel et de LR est de trouver un accord avec les élus du RN pour atteindre 334 voix, une majorité absolue et confortable.
Problème : l'idée d'un accord entre le camp présidentiel et l'extrême droite est rejetée par le chef de l'Etat. Mais surtout, le RN compte s'opposer à tous les Premiers ministres éventuels jusqu'à ce qu'Emmanuel Macron se résigne à dissoudre l'Assemblée nationale et à organiser de nouvelles élections. Si le parti à la flamme a effectivement évoqué l'idée d'une alliance avec LR, et sans le bloc présidentiel, il ne l'envisage qu'après l'organisation de législatives. D'ici là, il dit rester hermétique à toute forme d'alliance.