Roms : le trafic de nourissons lié à la précarité ?

Roms : le trafic de nourissons lié à la précarité ? Un bébé rom a été vendu à Marseille pour 10 000 euros. Des cas similaires ont été recensés plusieurs fois en France. Pourquoi ce trafic ?

Un nourrisson né d'une mère rom à Marseille a été vendu à la communauté sédentarisée des gens du voyage pour 10 000 euros. Cette affaire préoccupe les autorités, qui ont par la suite démantelé le réseau de trafiquants du camp marseillais. A Marne-la-vallée au mois de juin, un couple infertile aurait acheté une fillette à sa mère rom et à sa grand-mère pour 15 000 euros. Ils se sont rendus à la police peu de temps après. A Ajaccio, deux ou trois enfants auraient été vendus par des roms, au printemps 2013, pour 8 à 10 000 euros. Des faits préoccupants qui font échos à l'affaire des "bébés bulgares" de 1993 et 2001-2005, quand des mères bulgares ont donné naissance à vingt-trois nourrissons, avant de les vendre à divers couples. Les personnes à l'origine du trafic ont été condamnés pour "traite d'être humains". Des pratiques finalement peu courantes, mais qui résonnent dans les médias.

En France, 75 % de la population estime que les Roms exploitent très souvent leurs enfants, selon une enquête du Collectif national droits de l'homme Romeurope. Pour l'association, qui lutte pour les défendre, les Roms "pâtissent d'une image extrêmement négative". Alors pourquoi ce trafic ? Il est possible d'y voir la précarité accablante à laquelle les Roms font face. Le Collectif souligne les "contraintes de vivre dans les bidonvilles ou des squats" mais aussi le manque de prestations sociales. En effet, selon un communiqué de Romeurope, "les roumains et bulgares séjournant en France depuis moins de trois mois ne bénéficient d'aucune protection sociale [...] même les aides qui ne sont subordonnées à aucune condition de séjour ne sont mobilisées que très marginalement par les habitants de lieux de vie précaire en raison de leur méconnaissance du système et des discriminations au guichet qu'ils subissent". Le trafic de nourrisson serait-il alors un recours face à la précarité ?

EN VIDÉO - Un camp de Roms a été évacué à Lille par les forces de l'ordre.

"Un camp de Roms évacué à Lille par la force publique"