Voici les nouveaux vitraux "contemporains" qui seront installés à Notre-Dame, malgré la polémique
Un nouveau pas, définitif désormais, a été fait vers l'installation de vitraux contemporains au sein de la cathédrale Notre-Dame de Paris. Pourtant, le projet continue de faire réagir de nombreux opposants et parmi eux la Commission nationale du patrimoine et de l'architecture (CNPA). L'organisme n'a pas validé le remplacement de six vitraux datant de 1864 et réalisés par Eugène Viollet-le-Duc par de nouvelles œuvres, mais elle a indiqué dans un avis consulté par l'AFP "prendre acte de la volonté [de l'exécutif] de poursuivre le projet", contre ses recommandations.
Dotée de pouvoirs consultatifs, la CNPA ne peut empêcher l'installation de nouveaux vitraux même si elle y est fermement opposée. Le projet souhaité et mis en place par Emmanuel Macron devrait donc suivre son cours jusqu'au remplacement des vitraux prévus à la fin de l'année 2026. Un délai nécessaire pour la réalisation des travaux, notamment la confection des œuvres qui ont déjà été choisies : celles de l'artiste française Claire Tabouret et de l'atelier verrier rémois Simon-Marq.
Le duo a été sélectionné parmi 110 participants au concours lancé par l'exécutif durant la restauration de la cathédrale. Les vitraux choisis sont colorés et "symbole d'unité" selon l'artiste, qui a dessiné et proposé plusieurs vitraux faisant varier les couleurs, passant du vert au orange en passant le rose et le bleu. Les vitraux sont visibles sur ce post Instagram de l'atelier Simon-Marq.
Les vitraux de Claire Tabouret, qui prendront place sur six des sept baies du bas-côté sud de la cathédrale de Notre-Dame, respectent un cahier des charges très précis, soumis à tous les artistes ayant proposé une œuvre : ils représentent "un programme figuratif relatif à la Pentecôte" en "adéquation" avec le vitrail représentant l'arbre de Jessé, datant de 1864, qui restera en place. Un thème, très courant dans l'art chrétien, qui met en scène la généalogie du Christ.
Seuls six vitraux de la cathédrale vont être remplacés par les œuvres de Claire Tabouret et de l'atelier verrier Simon-Marq. Une décision du président de la République Emmanuel Macron et de l'archevêque de Paris prise pour laisser une trace contemporaine dans l'édifice après l'incendie et sa restauration complète. Mais six vitraux c'est déjà trop pour certains, surtout quand les anciens n'ont pas été endommagés. Plusieurs opposants à l'installation des nouveaux vitraux citent la charte internationale de Venise qui interdit le remplacement d'œuvres existantes par de nouvelles. Le texte n'est cependant pas contraignant et ne peut s'opposer au remplacement des œuvres.
Les six vitraux d'Eugène Viollet-le-Duc amenés à être remplacés par les œuvres contemporaines seront entièrement restaurés après leur dépôt et seront ensuite exposés dans un lieu dédié. Une exigence exprimée par la CNPA que le ministère de la Culture a accepté de respecter scrupuleusement. La ministre Rachida Dati a même assuré qu'elle y "veillera" personnellement.