Un livreur Deliveroo a gagné 100 000 euros et un nouveau contrat, voici comment il a fait
Deliveroo est l'une des célèbres entreprises de livraison de repas à domicile. C'est un service incontournable que ce soit pour éviter de cuisiner, quand le frigo est vide ou tout simplement pour se faire plaisir sans bouger de chez soi. L'entreprise a cependant récemment fait face à des problèmes judiciaires. Elle a notamment été condamnée par la cour d'appel de Paris en juillet, suite à des accusations de travail dissimulé concernant neufs livreurs, rapporte l'AFP. Ils ont tous travaillé en France entre 2017 et 2022 et l'entreprise a fini par subitement mettre fin à leur contrat.
Les chauffeurs Deliveroo sont en statut d'indépendant. Pourtant, "Deliveroo leur impose une tenue, une zone géographique, une procédure à respecter et des possibilités de connexion [à l'application] à certaines périodes", a expliqué la cour. Ces coursiers, qui travaillent sous contrat de "prestation", relèvent ainsi en réalité d'une situation de salariat déguisé suite à cette subordination.
Depuis le début de l'année, une cinquantaine de coursiers à vélo de la plateforme ont ainsi été reconnus en tant que salarié par les tribunaux, rappelle Le Monde. Ils ne reviennent cependant pas forcément travailler pour la plateforme. Leur revenu serait en plus en baisse ces quatre dernières années, selon des statistiques de l'autorité de régulation du secteur (Arpe), rapportés par Mediapart. La chute serait de 22,7% chez Deliveroo.

Parmi les dernières condamnations, la cour d'appel de Paris exige la réintégration d'un livreur licencié en 2020. Il aurait subi une "discrimination liée à des raisons de santé". Il aurait contracté le Covid-19, le plaçant ainsi en arrêt de travail. Son compte professionnel Deliveroo aurait été désactivé, une suspension compréhensible puisque le livreur va à la rencontre de clients. A la fin de son arrêt, son compte n'aurait cependant jamais été réactivé, malgré des relances. Dans l'impossibilité de reprendre ses activités, la plateforme aurait fini par résilier son contrat.
C'est le tout premier cas de "réintégration" dans une telle situation. La cour a également exigé le versement à ce livreur de 93 000 euros au titre des salaires impayés. Deliveroo a toutefois tenté de se défendre auprès de l'AFP : "Le modèle opérationnel de Deliveroo a profondément changé et a été reconnu par les pouvoirs publics comme reposant sur une collaboration avec de véritables prestataires indépendants".