Ile-de-France. Ce département "est en train de devenir data center land", s'agacent des habitants, opposés à un projet technologique
En Seine-Saint-Denis, un data center géant doit être construit au Bourget d'ici 2030, ce qui inquiètent des habitants. Ceux-ci s'y opposent pour plusieurs raisons dont de futurs nuisances sonores ou encore des risques de pollution.
Le projet doit s'opérer en lisière de la zone d'activité de la rue du commandant Rolland, aux abords de la zone de fret de Drancy, selon Actu.fr. "Le département est en train de devenir data center land ", s'insurge un habitante. L'édile, de son côté affirme qu'"il n'y a pas d'habitants à proximité immédiate". Selon le rapport de l'autorité environnementale cité pourtant par Actu.fr, les premiers logements de la rue Albert Thomas sont à 28 mètres du projet quand ceux d'Edgar Quinet sont à 67 mètres.
Le futur data center serait installé sur une friche de 4,1 hectares, où se trouvait l'ancienne plateforme de logistique des magasins H&M. Trois bâtiments y seraient construits pour un total de 35 000 m². Le mégacentre de données serait alors exploité par Segro. L'entreprise britannique exploite déjà treize centres de données en France, dont neuf en région parisienne. Le projet constituerait le 30e équipement du genre en Seine-Saint-Denis.
Selon les habitants, la réalisation de ce projet serait synonyme de plusieurs conséquences néfastes notamment des nuisances sonores. En effet, selon les projections de l'autorité environnementale, ces nuisances pourraient croître de 0,7 à 2,2 dBA en fonctionnement normal. "L'été, je dors la fenêtre ouverte, je ne veux pas dormir avec des bruits de moteurs ", souffle une habitante. En cas "d'urgence" et de déclenchement des 33 groupes électrogènes de secours, le bruit pourrait croître de 9,1 à 14,6 dBA.
De son côté le maire de la ville explique que ce projet est un moindre mal : " On est dans une zone industrielle. C'était soit un data center, soit une entreprise de fret. J'estime qu'il est préférable de réduire la circulation des poids lourds dans la ville". De plus, il affirme être "en pourparlers avec Segro et Coriance pour établir un réseau et chauffer la ville à moindre coût ".
Les habitants ne sont pas les seuls à s'opposer, l'association de protection de l'environnement MNLE 93 pointe du doigt les conséquences néfastes de ce projet qui "aggraverait les nuisances pesant sur la qualité de vie et la santé des riverains ". Concernant l'argument du maire au sujet d'un potentiel réseau de chauffage, le président de l'association Jean-Marie Baty rétorque : "La chaleur émise ne sera pas assez conséquente pour pouvoir être réutilisée". En revanche, l'association craint la formation d'un "dôme de chaleur" qui pourrait accroître les prochaines canicules dans l'environnement immédiat.
Pour l'heure, aucune convention n'a été signée entre la ville et Segro. Avec l'approche des municipalités en mars 2026, les habitants comptent prendre "les soutiens de n'importe quel candidat", assurent-ils. Pour le maire, l'affaire est déjà réglée : "Le projet est conforme au plan local d'urbanisme intercommunal et la ville n'a pas les moyens de racheter le terrain". La commissaire enquêtrice doit rendre son verdict d'ici début décembre.