Faillite de l'assureur en ligne Ineas Les sinistres en cours ou futurs risquent de rester à la charge des assurés

Pour tenir des prix bas, Ineas avait aussi choisi une relation client a minima : un email et rien d'autre. Ce qui explique qu'Aloa assurances ait choisi d'effectuer un premier contact par email mais de proposer d'appeler des conseillers si besoin était. Ce que les clients semblent avoir apprécié semble-t-il. "Nous avons eu plus d'appels que prévu", relève Patrice Thiriez. Il faut dire que ce fut pour certains l'occasion de vider leur sac et tant pis pour le conseiller qui a eu le malheur de leur répondre.

Les systèmes des avances sur les indemnisations ne fonctionnent pas dans le cadre du fonds de garantie des assurances.

Même si Aloa assurances n'est pas responsable de ce qui se passe et joue plutôt le pompier de service de première ligne, on peut comprendre que les nerfs des assurés d'Ineas aient pu lâcher. Outre le fait de veiller à disposer d'un nouveau contrat d'assurance dans un délai très court, ils ont aussi appris qu'une partie des clauses du contrat n'était plus appliquée. Ainsi, les frais liés aux sinistres en cours de traitement ou qui subviendraient d'ici le 31 août devraient être avancés par chaque assuré sans avoir la garantie d'être indemnisé comme prévu. La nécessité de souscrire un nouveau contrat sans tarder est donc un enjeu de taille et pas seulement dans un objectif d'avoir une solution de rechange à partir de septembre.

Faire appel à un fonds de garantie

Bien sûr il existe un fonds de garantie comme les banques, même deux, mais "la procédure est longue et compliquée", prévient Patrice Thiriez. Le système des avances sur les indemnisations ne fonctionne pas. D'un côté, il y a le fonds de garantie des assurances de personnes (FGAP) créé en 1999. Il n'intervient que si l'Autorité de contrôle prudentiel, née de la fusion entre la Commission bancaire et l'Autorité de contrôle des assurances et des mutuelles en mars 2010, le décide. Ce qui n'est pas le cas ici.

De l'autre, il y a le fonds de garantie des assurances obligatoires (FGAO) mis en place en 2003 en remplacement du fonds de garantie automobile (FGA) institué en 1954. Il a la charge d'indemniser les victimes quand l'assureur de la partie adverse est défaillant ou que le responsable de l'accident est inconnu. Cela étant, Aloa assurances signale que seuls les dommages corporels sont pris en charge, les dommages matériels n'entrent pas en ligne de compte. Enfin, contrairement au fonds de garantie des banques, il y n'a pas de plafond mais une étude au cas par cas.