
"Ce n'est pas une bonne idée" : un expert avertit 7 millions de Français sur leur livret d'épargne
Face à la chute de la bourse, beaucoup de Français s'inquiètent pour leur épargne. Que faut-il faire ?
C'est l'une des inquiétudes de nombreux Français. Parmi les plus précautionneux d'Europe et même du monde, les ménages tricolores s'interrogent sur le devenir de leurs économies. Il faut dire que depuis plusieurs jours, les nouvelles ne sont pas réjouissantes : le monde économique est en ébullition après les annonces de taxes de Donald Trump et les bourses sont en baisse. Si cela peut apparaître abstrait pour le commun des mortels, cela n'est pas sans conséquences sur une partie de l'épargne.
En effet, 15 à 20% de l'argent mis de côté par les Français est investi sur des placements boursiers. Ainsi, si ces derniers augmentent, cela entraîne un gain ; à contrario, une baisse engendre une perte de la somme placée. Alors que les cours dévissent depuis plusieurs jours, faut-il craindre de voir son Livret A, son assurance-vie, son PEL ou encore son PEA se vider ? Philippe Crevel, directeur du Cercle de l'épargne, livre son analyse à Linternaute.
L'économiste se veut rassurant. La majorité des épargnants n'a rien à craindre. 60% de l'épargne des Français est placée sur des livrets ou dispositifs qui garantissent de retrouver la somme initialement versée, au centime près. C'est notamment le cas pour le Livret A, le PEL, le Livret jeune ou encore l'argent placé en fonds euros sur les assurances-vie. Dans ces cas-là, aucune perte n'est à redouter.
Le hic concerne l'argent investi sur un Plan d'épargne en actions (PEA) -7 millions de Français en ont un-, ainsi que sur les placements en unités de compte sur les assurances-vie. Ces supports sont liés aux variations boursières. Dès lors, avec la chute de 12% de la bourse de Paris depuis la semaine dernière, le risque de voir son argent s'envoler est-il accru ?
"Tant qu'on n'a pas vendu, on n'a pas perdu", tempère Philippe Crevel. Et l'économiste avertit les épargnants : "Je dirais que ce n'est pas une bonne idée de retirer l'argent de son PEA et il ne faut pas le fermer aujourd'hui car on aurait des pertes." Rien ne sert de se précipiter. "Des corrections boursières, des krachs ont eu lieu dans le passé et ont été suivis de rebonds", relativise l'expert.
Appelant à "ne pas céder à la panique", il estime même que "c'est le moment des opportunités." Et pour cause. "Quand une valeur a atteint -10%, certains se disent que le bradage est suffisant. Alors, si on a des liquidités, c'est le bon moment pour entrer en bourse."
Concrètement, le directeur du Cercle de l'épargne suggère, pour ceux qui le peuvent, de "remettre au pot" en profitant de la faible valeur de certaines actions. "Il y a de bonnes opérations à faire", juge-t-il, pointant notamment les actions bancaires ou celles du transport aérien.
A ses yeux, il faut regarder ces investissements à moyen terme (5/10 ans). "L'année 2024 avait été exceptionnelle. Celle de 2025, pour le moment, est mauvaise, mais il reste huit mois", note-t-il. Pas de précipitation donc.