Les pizzas coûtent de plus en plus cher et "ça ne redescendra pas" préviennent des pizzaïolos
+1€ ici, +2€ là… Le prix des pizzas a augmenté ces derniers mois. L'exemple le plus frappant se retrouve dans les pizzas surgelées lancées par le Youtubeur Mister V en février 2022. Ses deux recettes (Six Fromagio et Royale Pouleto), vendues 3,95€ il y a un an, ont connu un succès fou (1,5 million de pizzas écoulées en six mois). Mais depuis, l'inflation est passée par là : 4,49€ la pizza désormais chez Auchan, 4,79€ chez Carrefour.
Même sort pour celles à emporter de la chaîne "Five Pizzas". Les premiers tarifs sont à 6,90€, contre 5,90€ l'an dernier, et les préparations dites "signatures" ont, dans le même temps, pris 2€. Chez les restaurateurs aussi, l'augmentation se fait ressentir, avec des hausses de 1 à 2€ pour chaque pizza. Et ce n'est pas fini.
A Nice, la gérante d'une pizzeria a confirmé auprès de Nice-Matin avoir monté ses prix : la reine est désormais vendue 8€. "Et peut-être devrons-nous passer à 9€ si ça continue", a-t-elle ajouté. "Cette situation est très inquiétante car on ne sait pas quand ça va s'arrêter. La seule certitude que l'on a, c'est que ça ne redescendra pas" a abondé un confrère dans La Dépêche.
La pizza coûte de plus en plus cher en raison des tarifs des ingrédients nécessaires, principalement la tomate et ses dérivés. Selon l'Insee, le prix moyen mensuel de vente de la tomate en métropole est revenu sous les 3€ cet été, après avoir grimpé à 5,14€ au printemps. Mais ce sont surtout le concentré et la sauce tomate qui ont flambé : +30% en un an, soit une hausse de 40ct, selon un relevé de France Bleu.
Les prix de ces produits dépendent en effet de plusieurs facteurs : d'abord, le coût de la matière première. Sur ce point, les importations représentent 90% des tomates vendues sur le marché français. Or, les pays producteurs n'ont pas récolté autant que prévu en 2022 et 2023, en raison d'évènements climatiques. Moins de tomates mais toujours autant de demande : les prix ont donc mécaniquement augmenté.
Par ailleurs, réaliser une sauce ou du concentré de tomate demande plusieurs étapes, toutes énergivores. De quoi expliquer la hausse du coût de production, donc de vente.
L'horizon ne semble pas se dégager pour la tomate, selon Jérôme Foucault, président de l'association des entreprises de produits alimentaires élaborés : "Les conditions actuelles ne font pas envisager de détente particulière sur les produits à base de tomates." Le petit plaisir qu'était la pizza représente désormais un véritable budget, d'autant que la tendance est similaire pour d'autres ingrédients tels que l'huile d'olive ou encore la mozzarella. Sans parler de la viande…