Balade dans le vieux quartier de Saint-Michel à Paris

Balade dans le vieux quartier de Saint-Michel à Paris En 15 étapes, Linternaute.com vous propose de partir à la découverte du vieux quartier de Saint-Michel, centre du Paris des belles-lettres, des arts et des révolutionnaires. Une balade d'1h30 environ.

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Carte de la balade dans le VIe arrondissement de Paris, dans le Quartier latin. © Linternaute.com

1 - La Place Saint-Michel


La place Saint-Michel est bien sûr l'un des cœurs de Paris. Lorsque l'on se tient près de ses quais, elle offre une très jolie perspective à l'est sur Notre-Dame, en face sur le Palais de Justice et à l'ouest sur le Louvre. En son centre, la fontaine Saint-Michel, l'un des points de rendez-vous les plus prisés des Parisiens, vous rafraîchira un peu en été.

Dirigez-vous sur la partie ouest de la place. Quelque peu dissimulée derrière un kiosque à journaux, vous découvrez une trouée dans les immeubles : c'est la rue de l'Hirondelle.

2 - Hirondelle, Gît-le-Cœur, Grands Augustins, tour de Nesle


Vous entrez subitement dans le très vieux Paris : les immeubles qui portent ses rues sont généralement du XVIIIème et parfois du XVIIème siècle. Les noms de rues portent la trace des siècles d'histoire.

Presque au croisement de la rue de l'Hirondelle (gravé "Irondelle") et de la rue Gît le Cœur, une salle d'arme vous accueille et vous invite à rêver au temps des duels, bien qu'elle ne date (que) de 1888. Le nom de la rue Gît-le-Cœur donne à penser qu'une légende fort romantique est attachée à elle. La réalité est plus prosaïque : il s'agit d'une déformation de Gilles le Queux (ce qui signifie "cuisinier").

Prenez sur votre gauche la rue Gît-le-Cœur, puis tournez à droite dans la rue Saint André des Arts puis encore à droite dans la rue Séguier. Ensuite prenez sur votre gauche la rue de Savoie puis à droite la rue des Grands Augustins puis tout de suite à gauche la rue du Pont de Lodï puis encore à gauche la rue Dauphine, à droite la rue de Nesle. En son milieu le musée des Manuscrits et des Lettres (Lire notre article). Au bout, prenez la vieille rue de nevers sur votre droite : vous débouchez sur la Seine.

Suivez les quais dans le sens des voitures, vous longez bientôt la façade de l'Hôtel des Monnaies.

3 - L'Hôtel des Monnaies


L'Hôtel des Monnaies a été construit par l'architecte Antoine (jusqu'alors inconnu) en 1771. L'édifice, vu du quai, possède une façade longue de 120 m et deux étages au-dessus d'un rez-de-chaussée. On y fabriqua de la monnaie et des médailles jusqu'en 1973. C'est aujourd'hui un musée.

Continuez de marcher sur le quai de Conti, profitez de la très belle vue sur le palais du Louvre et soudain, vous êtes devant l'Institut de France, dans laquelle se trouve la fameuse Académie française.

4 - L'Institut de France


Le palais de l'Institut de France doit son existence à Mazarin (1602-1661). En effet, celui-ci demanda par testament l'édification d'un collège des quatre-nations qui devint en 1775 l'Institut de France. Le bâtiment et sa célèbre coupole, installé sur l'emplacement de la Tour de Nesle, regroupe aujourd'hui l'Académie française (fondée en 1635), l'Académie des inscriptions et belles-lettres (fondée en 1663), l'Académie des sciences (fondée en 1666), l'Académie des beaux-arts (créée en 1816) et enfin l'Académie des sciences morales et politiques (fondée en 1795).

Continuez encore pendant quelques mètres le quai puis tounrez à gauche pour vous engouffrer dans la rue Bonaparte. Vous longez un grand bâtiment situé du côté droit : c'est l'école nationale des Beaux Arts.

5 - L'école des Beaux Arts


L'École des beaux-arts forme un vaste ensemble dont les bâtiments sont répartis sur plus de deux hectares, entre la rue Bonaparte et le quai Malaquais. Sa partie la plus ancienne est la chapelle, élevée au début du XVIIème siècle pour le Couvent des Petits-Augustins. C'est ici que le premier musée français fut installé pendant la période de la Révolution et de l'Empire. L'Ecole est ouverte à la visite facilement. Ses jardins contiennent de nombreuses statues admirables.

Continuez la rue Bonaparte : juste avant de croiser le boulevard Saint-Germain, vous découvrirez la vieille église Saint-Germain-des-Prés qui a donné son nom à tout le quartier.

6 - L'église Saint-Germain-des-Prés


La vieille et haute église que l'on peut admirer aujourd'hui n'est qu'un vestige de l'immense abbaye du même nom. Celle-ci fut très endommagée au moment de la Révolution et l'on fut obligé d'achever de la démanteler au XIXème. Un projet du Baron Hausman de prolongement de rue de Rennes a d'ailleurs failli la raser complètement. Ne manquez pas de vous arrêter dans le petit square qui lui est attenant : vous y verrez les éléments épars d'une chapelle construite en 1225 par Pierre de Montreuil.

Continuez toujours la rue Bonaparte, traversez le boulevard Saint-Germain, prenez à gauche dans la rue du Four puis tout de suite à droite : c'est la rue des Canettes.

7 - La rue des Canettes


La rue des Canettes est bien connue des étudiants parisiens depuis plus de quatre siècles (et peut-être davantage puisque l'existence de cette rue est avérée depuis 1260) : c'est en effet ici que l'on trouve le plus de petits bars et troquets pour jeunes gens. Une exception peut-être : le n°5 fut le lieu de réunion du "cénacle des buveurs d'eau" entre 1840 et 1843 !

Continuez jusqu'au bout de la rue des Canettes et vous voici déjà sur le parvis de Saint-Sulpice.
 

8 - L'église Saint-Sulpice


C'est en 1643 qu'il fut décidé de construire l'église saint-Sulpice et c'est la reine Anne d'Autriche elle-même qui en posa la première pierre. Sa construction fut cependant interrompue pour des questions de financement de 1678 à 1718. Son grand portail ne fut achevé qu'en 1749. Le sommet de ses deux tours atteint 70 m de hauteur (soit 4 m de plus que celles de Notre-Dame). Longtemps délaissée par les touristes, l'église connait un regain de visite grâce à la publication du Da Vinci Code.

Prenez la rue de Saint-Sulpice (situé sur le côté nord de l'édifice) jusqu'à la rue Garancière que vous remontez jusqu'à son terme. Vous êtes devant le Palais du Luxembourg.

9 - Le Palais du Luxembourg


Salomon de Brosse fut chargé par Marie de Médicis de construire un Palais sur l'emplacement de l'ancien Hôtel des Luxembourg. Le Palais ne fut habitable qu'en 1624. La reine n'y est pas restée longtemps, car après un conflit avec Richelieu, elle dut partir en exil en 1631. Après la Révolution et quelques remaniements architecturaux, le Palais devient le lieu de réunion des Sénateurs. Aujourd'hui le monument se visite une fois par mois mais ses jardins sont ouverts tous les jours.

Longez la façade du Sénat en remontant la rue de Vaugirard (la plus longue rue de Paris), puis tournez à gauche dans la rue Rotrou. A son terme, vous êtes sur la place de l'Odéon devant le théâtre du même nom.

 

 10 - Théâtre de l'Odéon


Inauguré en 1782, le théâtre de l'Odéon, de style néo-classique avec colonnades, modèle d'architecture du siècle des Lumières, a été construit à l'origine pour abriter le Théâtre-Français à la place des jardins de l'hôtel de Condé sur ordre de Louis XVI. Plus récemment, il a été un des hauts lieux de la révolte étudiante de Mai 68.

Engagez-vous dans la rue Racine à l'ouest de la place puis à son extrémité, tourner tout de suite à gauche pour vous engagez dans la rue de l'Ecole de Médecine.

11 - La rue de l'Ecole de Médecine/ Couvent des Cordeliers

En marchant rue de l'Ecole de Médecine, vous marchez sur un ancien sentier gallo-romain entre deux vignobles. Sur son trottoir de gauche en la descendant, vous pourrez voir une grande plaque en l'honneur de Sarah Bernhardt un portail d'accès au Couvent des Cordeliers ou plutôt à son réfectoire puisque c'est tout ce qu'il subsiste de cet immense ensemble qui servit de lieu de réunion aux Jacobins durant la période révolutionnaire.

En continuant à descendre la rue de l'Ecole-de-Médecine, vous arrivez au carrefour de l'Odéon (à ne pas confondre avec la place de l'Odéon).

12 - Le carrefour de l'Odéon et sa statue de Danton


Ce carrefour est bien connu des Parisiens : tous situent la statue de Danton dont le socle sert très souvent de lieu de rendez-vous avant d'aller dans l'un de la demi-douzaine de cinémas qui se trouve à proximité. Beaucoup ignorent cependant que cette statut s'élève précisément à la place de la maison qu'habitait Danton au moment de la Révolution.

De l'autre côté du boulevard Saint-Germain, vous apercevez une trouée dans les immeubles. Il s'agit de la cour du Commerce Saint-André.
 

13 - La cour de commerce Saint-André


Ce passage a été ouvert en 1735. A l'origine, il était deux fois plus grand mais le percement du boulevard Saint-Germain l'amputa de sa moitié. A l'intérieur, ne manquez pas de visiter le café Procope qui est l'un des cafés les plus connus au monde pour avoir d'abord servi de lieu de rendez-vous aux comédiens de la Comédie française lorsqu'elle était à côté puis surtout de lieu de ralliement aux révolutionnaires. C'est de là que furent lancées les attaques des Tuileries les 20 juin et 10 août 1792.

Au milieu de ce passage se trouve sur sa partie droite un portail discret qui semble inaccessible. Il ne l'est pas toujours, et le franchir vous conduit dans un environnement fabuleusement dépaysant : il s'agit de la cour de l'Hôtel de Rohan.
 

14 - La cour de Rohan


C'est à tort que l'on nomme ce passage la Cour de Rohan puisqu'il s'agit en fait de l'Hôtel des évêques de Rouen. Ses trois petites cours successives constituent l'une des ambiances médiévales et renaissances les mieux conservées de Paris. Vous pourrez aussi y découvrir le dernier "Pas-de-Mûle" de Paris (pierre servant à aider à monter à cheval). Vous sortez de ce lieu féérique par la rue du Jardinet.

Prenez la rue du Jardinet jusqu'à son achèvement, continuez en en face de cette rue par la vieille rue Serpente puis prenez sur votre gauche la rue Hautefeuille. Vous apercevez une tourelle.

15 - La rue Hautefeuille et l'Hôtel des Abbées de Fécamp

Encore aujourd'hui, on ignore l'origine exacte du nom de cette rue. Il est parfois question d'un château de Hautefeuille dans les chansons de geste comme étant celle du célèbre traître Ganelon (chanson de Roland). Mais on évoque aussi un temple datant de l'occupation romaine qui s'appelait "Altium floium". Ces indications font de cette rue l'une des plus anciennes de Paris. Au n°5, on découvre une extraordinaire tourelle donnant sur la rue. Elle est la trace la plus importante de l'Hôtel des Abbées de Fécamp construit pour la première fois en 1292 puis reconstruit à la renaissance. La marquise de Brinvilliers, l'empoisonneuse la plus connue du XVIIème siècle y avait son appartement.

Si vous prolongez votre marche jusqu'au bout de la rue Hautefeuille, vous retrouvez votre point de départ, la place Saint-Michel.

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