Premier vol d'Ariane 6 : c'est l'heure du grand décollage, le lancement en direct vidéo

Premier vol d'Ariane 6 : c'est l'heure du grand décollage, le lancement en direct vidéo Le lancement d'Ariane 6, prévu ce mardi 9 juillet au soir depuis Kourou, est crucial pour l'Europe afin de rattraper son retard sur les Etats-Unis, et plus particulièrement SpaceX.

Alors que la Chine s'est posée sur la face cachée de la Lune, et que SpaceX effectue une moyenne de deux lancements par semaine, l'Europe n'a effectué que… trois missions spatiales en 2023 ! C'est dire tout l'enjeu qui accompagne le décollage prévu d'Ariane 6 ce 9 juillet. La fenêtre de tir est prévue en fin de soirée heure française, et tous les yeux seront braqués sur Kourou, en Guyane, d'où la nouvelle fusée européenne doit décoller.

Comme son nom l'indique, Ariane 6 succède à la très réussie Ariane 5, avec pour objectif de combler le retard sur les Etats-Unis, et surtout de rattraper le temps perdu puisque le développement d'Ariane 6 a commencé en 2014 !  Le but, comme pour la Nasa, est de réduire les coûts de lancement tout en augmentant la souplesse et la fiabilité.

Deux versions sont ainsi proposées : Ariane 62, équipée de deux propulseurs latéraux comme le Russe Soyouz, et Ariane 64, qui en possède quatre comme Ariane 5. Cette modularité va permettre à Ariane 6 de répondre à divers besoins de mission, allant du lancement de petits satellites en constellation à celui de lourdes charges pour les missions interplanétaires.

Depuis que le développement de la fusée a débuté, le marché des lanceurs spatiaux est devenu extrêmement compétitif avec donc l'émergence de nouveaux acteurs comme SpaceX d'Elon Musk et sa fusée réutilisable Falcon 9, mais aussi de nouveaux pays comme l'Inde, la Chine et le Japon. Avec Ariane 6, l'Europe n'a pas le choix : elle doit offrir des coûts de lancement compétitifs pour maintenir la position de l'Europe sur le marché mondial des satellites commerciaux. Le tout en s'adaptant au client avec des missions en orbite basse, géostationnaire, ou au-delà.

En disposant de son propre lanceur, l'Europe assure son indépendance pour l'accès à l'espace. C'est crucial pour des applications stratégiques telles que les télécommunications, la navigation par satellite (Galileo), et l'observation de la Terre (Copernicus). Sur le plan technologique, Ariane 6 entend reprendre la main avec ses moteurs Vulcain 2.1 pour le premier étage et Vinci pour le second.

On comprend mieux pourquoi ce premier vol est si attendu, mais aussi si crucial pour la suite du programme spatial européen. Un lancement réussi démontrera la capacité de l'Europe à innover et à rester compétitive face à des concurrents agressifs. De plus, cela ouvrira la voie à des missions plus ambitieuses, y compris des contributions potentielles aux futures missions lunaires ou martiennes, en partenariat avec d'autres agences spatiales comme la Nasa ou la Jaxa, l'agence spatiale japonaise. Déjà, ArianeGroup a fourni de nombreux composants du système de propulsion du vaisseau spatial Orion pour la mission Artemis III, qui doit permettre d'envoyer des hommes sur la Lune pour la première fois depuis plus de 50 ans. Ce sera pour septembre 2026 si tout se passe bien.

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