J'y étais pour vous... aux JO de Londres

J'y étais pour vous... aux JO de Londres En tant que fan de sport, participer aux Jeux (en spectatrice du moins, parce que je n'ai pas fait les minima sur 100 m !) est un moment magique. Récit de mes deux jours à Londres, du stade olympique à Earls court, en passant par le club France.

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La gare de Saint Pancras. © L'Internaute Magazine

Lundi 6 août 2012 : direction Londres. Après deux heures et demi d'Eurostar, la gare de Saint Pancras affiche la (ou plutôt "les") couleur, avec ses grands anneaux olympiques. J'y suis ; je vais vivre de l'intérieur ces Jeux tant attendus. 

London is quiet

Première observation : en dehors des sites olympiques, Londres est calme. Dans le quartier de Kensington, où se trouve l'hôtel, rien ne rappelle que la capitale britannique accueille le plus grand événement sportif planétaire.

Les rues, les magasins... sont peu décorés aux couleurs de l'olympisme. Alors certes, on trouve des affichettes sur les lampadaires, des panneaux indiquant les incidences des JO sur la circulation, et des journaux sur lesquels Bolt fait la Une après sa victoire sur 100m, mais tout cela reste discret.

Est-ce dû au fait que Londres soit désertée par les Britanniques eux-mêmes ? Ou aux règles très strictes imposées par le Comité International Olympique sur l'utilisation commerciale des symboles des JO ? En tout cas, il y a forcément une explication. Les Anglais sont trop mordus de sport pour délaisser les Jeux... 

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Sur chaque lampadaire, des affiches jaunes, vertes, bleues, roses... rappellent que Londres accueille les Jeux. Dans certains quartiers, c'est le seul signe visible de l'événement. © L'Internaute Magazine

 

Le stade est chaud

Cependant, dès qu'on s'approche des sites olympiques, l'ambiance se réchauffe. Déjà parce que dans le métro les spectateurs sont collés les uns contre les autres... Chacun porte avec fierté ses couleurs nationales. On y retrouve beaucoup de Britanniques mais aussi de nombreux Français. Les lieux des compétitions sont bien indiqués, à l'intérieur ou à l'extérieur des rames. 

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Le parc olympique se trouve à Stratford, un quartier qui a changé de visage, passant de "zone" à "the place to be" en 2012 ! © L'Internaute Magazine


Ma destination : Stratford. C'est ici que se trouve le parc olympique, qui accueille le grand stade, le vélodrome, le centre aquatique, la Copper Box (hand), la Basket Arena, la piscine du water-polo... Au fur et à mesure que le stade olympique se rapproche, l'excitation monte. Car le programme de la soirée, c'est une session de l'épreuve reine des JO : l'athlétisme.

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"Hurry up !" © L'Internaute Magazine

Des volontaires guident les spectateurs tout au long du chemin entre la sortie du métro et les sites de compétition. Assis sur de grandes chaises d'arbitres, des jeunes lancent des messages au mégaphone : "Ne vous arrêtez pas ! Ce n'est pas le moment de prendre une tasse de thé ! Allez la Hollande ! Continuez tout droit ! Pas de bouchons ! Bonjour les Français !" Humour britannique aidant, l'ambiance est vraiment bon enfant. Les contrôles à l'entrée du parc olympique, pourtant assurés par les militaires anglais, se font aussi dans la bonne humeur. Niveau organisation, les Britanniques assurent (comme au niveau sportif d'ailleurs... ce qui exaspère un peu les Français que nous sommes).

De l'autre côté de la "barrière", on accède à une immense esplanade, où se trouvent différentes infrastructures : la piscine olympique, le vélodrome... et le stade olympique qui se dévoile enfin. Franchement, il est beau ! Même sous les nuages londoniens, elle a de l'allure cette enceinte, théâtre de la cérémonie d'ouverture et des exploits d'Usain Bolt, Greg Rutherford, Sanya Richards... 

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L'étrange tour Orbit d'Anish Kapoor ("gigantesque gribouillis" d'après un journaliste du Times) et le stade olympique. © L'Internaute Magazine

Les larmes de Sanchez et le sourire de la foudre

Dès qu'un athlète britannique est en lice, c'est la folie dans les gradins.

Il est 18h30. Pas le temps malheureusement de faire le tour du parc olympique puisque Yelena Isinbayeva, Vanessa Boslak, Kirani James, Myriam Soumaré et Felix Sanchez m'attendent dès 18h50 pour briller sur la piste londonienne.

Les épreuves programmées ce soir sont en effet la finale de la perche dames, la finale du poids féminin, les séries du 200m dames, les finales du 400m et du 400m haies messieurs, les demis du 400m haies dames et la finale du 3000m steeple féminin.

Mais plus encore que les épreuves en elles-même, ce qui me plaît c'est d'être là... De vivre les Jeux dans ce stade et de sentir la ferveur britannique (dès qu'un ressortissant de sa Majesté est en lice, c'est la folie dans les gradins).

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Félix Sanchez, Jennifer Suhr, Usain Bolt et Kirani James. © L'Internaute Magazine

De cette soirée, l'histoire retiendra la chute de la "tsarine" Isinbayeva, médaillée de bronze seulement ; les lourds sanglots de joie de Félix Sanchez sur le podium du 400m haies (le Dominicain a vraiment ému le stade) et la victoire sur 400m de Kerani James, le prodige de Grenade.

Cerise sur le gâteau pour les spectateurs : Mahiedine Mekhissi-Benabbad, 2e du 3000 m steeple la veille, est venu recevoir sa médaille dans le stade. L'occasion pour la colonie française présente d'agiter ses drapeaux tricolores.

Et l'ambiance est encore montée d'un cran quand Usain Bolt est arrivé au bord de la piste pour le podium. A défaut d'avoir assisté à la finale du 100m le dimanche soir, nous avons eu une sacrée chance de voir la remise des médailles et d'entendre l'hymne jamaïcain le lendemain...

Les festivités du stade olympique se terminent vers 22h. En quittant le parc, on passe par l'immense centre commercial de Westfield, le plus grand d'Europe. Des boutiques par dizaines, de la lumière, mais finalement peu de clients. Les magasins sont quasiment vides, les spectateurs se contentent de regarder. Moi aussi ! Car la soirée est loin d'être terminée. Pour continuer la fête, direction le club France, sur les bords de la Tamise.

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Le stade "by night". © L'Internaute Magazine

Rock n'roll au club France

Le Comité National Olympique et Sportif Français (CNOSF) a eu la bonne idée d'installer son "club France" dans un ancien marché aux poissons, idéalement situé à Londres. Au bord de la Tamise, il a pour voisins prestigieux Tower Bridge et le Belem.

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Le club France, le studio de France Télévisions, le Belem et Tower Bridge : nice isn't it ? © L'Internaute Magazine

Le public peut y entrer moyennant quelques minutes (voire heures) d'attente et 5 livres sterling. Le lieu est conçu sur 3 niveaux. Au sous-sol se situe un restaurant où dînent les journalistes, les sportifs français, les invités des sponsors et des partenaires du CNOSF (comme BPCE, BMW, FDJ, EDF, Adidas, Allianz...). Le 2e étage est réservé aux médias et aux familles des sportifs.

Le rez-de-chaussée est le "cœur" du club France : un bar, le studio de L'Equipe TV, celui de RMC, des espaces partenaires où sont organisées des animations et des séances de dédicaces des champions français, et surtout la scène ! Les médaillés français viennent fêter leur médaille avec le public.

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Grégory Baugé sur la scène du club France. © L'Internaute Magazine

Lundi soir, nous avons eu droit à la visite et à l'interview par Marc Maury de Jonathan Lobert (bronze en Finn), de Mahiedine Mekhissi-Benabbad (argent en 3000 m steeple) et du pistard Grégory Baugé qui, l'après-midi même, venait de s'incliner en finale de la vitesse face au Britannique Jason Kenny. 

Et puis le club France permet aussi de boire un verre ou de se faire photographier à côté d'autres personnalités bien connues du sport : Jackson Richardson, Bernard Diomède, Jérôme Alonzo, Joël Abati, Stéphane Diagana, Serge Betsen... Sans oublier les journalistes de France Télévisions, dont le studio en verre jouxte le club France : Jean-René Godard, Nelson Montfort, Laurent Luyat, etc.

Et chaque soir, un artiste vient enflammer le club France. Lundi, c'était au tour de Louis Bertignac. Il a fait s'égosiller le public sur ses tubes et ceux de son ex-groupe Téléphone.

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Louis Bertignac a donné un souffle rockn'roll au club France. © L'Internaute Magazine


Mardi, c'est volley

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Earls Court © L'Internaute Magazine

Le lendemain, départ pour Earls court, un parc des expositions transformé pour l'occasion en salle de volley-ball. Ce mardi ont lieu les quarts de finale du tournoi féminin. La session de l'après-midi prévoit Chine-Japon et Brésil-Russie. J'ai rarement assisté à des compétitions de haut niveau en volley : les JO sont l'occasion rêvée de me perfectionner en smashs et en blocs !

A la sortie du métro, on traverse une rue charmante (où le prix du mètre carré doit être exorbitant, comme dans tout le quartier Earls Court d'ailleurs...). Devant l'enceinte, de jeunes Japonaises cherchent désespérément des billets disponibles pour les matchs.

A l'intérieur du bâtiment, le contraste avec le stade olympique est frappant : l'ancien s'oppose au flambant neuf. Il faut dire qu'Earls Court date de 1937 et qu'il accueillait déjà la boxe, la gym, l'haltérophilie et la lutte lors des Jeux de 1948. Mais le charme du lieu n'en est que plus fort : on n'a pas besoin de tout reconstruire pour organiser les JO...

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La salle d'Earls Court. © L'Internaute Magazine

A 13h démarre le match Chine-Japon. Sur le papier, ce match n'avait rien d'extraordinaire. Mais quel spectacle nous ont offert les sportives asiatiques ! Un match dément de 2h30, dans lequel tous les sets sont serrés (28-26, 23-25, 25-23, 23-25, 18-16). Les Japonaises (qui gagnaient déjà à l'applaudimètre dans le public...) créent la surprise face aux Chinoises, championnes olympiques à Athènes et médaillées de bronze à Pékin.

Même suspense dans la rencontre suivante, qui met aux prises les championnes olympiques 2008 (le Brésil) et les championnes du monde en titre (la Russie). Il règne à Earls Court une ambiance de super fête grâce aux nombreux spectateurs sud-américains. La Seleçao finit par l'emporter au terme d'un 5e set à rallonge (24-26, 25-22, 19-25, 25-22, 21-19).

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Le Japon rencontrera le Brésil en demi-finale. © L'Internaute Magazine

Des médailles plein les yeux

Après une virée express de shopping du côté de Piccadilly Circus (pour acheter une magnifique peluche "cyclope", emblème des JO ; comment ça ?! ce n'est pas un cyclope ?!), il est temps de rentrer à Saint Pancras pour prendre l'Eurostar.
Bilan de mes Jeux : 0 médaille mais 100% de satisfaction. J'ai déjà hâte d'être en 2024, aux JO de Paris. Oui, l'espoir fait vivre !

JO 2012 : le dossier complet

* Un grand merci au groupe BPCE, partenaire du CNOSF et de l'équipe de France olympique, qui m'a permis de découvrir les Jeux.
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