"Gaspillage", "technologie dépassée"... Une centrale solaire géante ferme, elle n'était pas rentable et tuait trop d'oiseaux
2,2 milliards de dollars. C'est le prix de la centrale solaire futuriste d'Ivanpah inaugurée en 2014 dans le désert des Mojaves, en Californie. Malheureusement, elle devrait fermer dès 2026. En cause, une production d'énergie solaire inefficace, malgré des investissements colossaux. Le ministère de l'Energie avait accordé pas moins de 1,6 milliard de dollars pour sa construction en 2011. Moins de quinze ans plus tard, tous les espoirs des porteurs de ce projet faramineux sont réduits à néant.
Selon Jason Isaac, PDG de l'American Energy Institute, un groupe américain de défense de l'énergie, ce projet est davantage le symbole "du gaspillage et de l'inefficacité des programmes énergétiques subventionnés par l'Etat", déplore-t-il au micro de Fox News. "Ivanpah n'a jamais tenu ses promesses, produisant moins d'électricité que prévu, tout en dépendant du gaz naturel pour rester opérationnel", fustige-t-il. Le New-York Post parle lui de "technologies dépassées" pour qualifier cette centrale solaire.

Lors de sa mise en service en 2014, Ivanpah était la plus grande centrale solaire au monde et apparaissait comme une solution durable pour la Californie en matière d'énergies renouvelables tout en se détournant des combustibles fossiles. Les douze kilomètres carrés de désert de l'installation étaient recouverts de quelque 173 500 héliostats, réglés par ordinateur pour capter un maximum de rayons. Les miroirs, contrôlés par ordinateur, peuvent réfléchir la lumière du soleil à des températures pouvant atteindre 360 degrés Celsius.
Avant-gardiste pendant un temps grâce à un système complexe de réflexion de la lumière du soleil vers un récepteur monté au sommet d'une tour, permettant de chauffer un fluide et de créer de la vapeur entraînant une turbine à vapeur classique, une autre technologie est venue tout ravager sur son passage : le photovoltaïque.
"Lors de la signature des contrats d'achat d'électricité en 2009, les prix étaient compétitifs, mais les progrès réalisés au fil du temps ont permis de proposer des solutions plus efficaces, plus rentables et plus flexibles pour produire une énergie propre et fiable", indique NRG Energy, l'entreprise texane partenaire d'Ivanpah et principal investisseur avec un apport de 300 millions de dollars, dans un communiqué.
Outre son manque criant de rentabilité, la centrale solaire d'Ivanpah présentait aussi le défaut de créer d'importantes nuisances pour la faune sauvage de la région. Selon l'Association des vétérinaires aviaires, la centrale serait "responsable d'au moins 6 000 morts d'oiseaux chaque année", peut-on lire dans les colonnes du New-York Post. Ils sont grillés "s'ils volent dans la zone où le reflet monte vers la tour", précise Edward Smeloff, consultant en énergies alternatives. La centrale solaire futuriste d'Ivanpah connaît donc ses derniers instants, avant un arrêt définitif en 2026.