Le chanteur guyanais est décédé à Paris, le 13 février, à 90 ans, deux mois après ses adieux à la scène."Faut rigoler" Lors de ses adieux au Palais des Congrès en décembre, il disait ne pas vouloir chanter "avec le Samu sur scène". Jusqu'à ses dernières apparitions, Henri Salvador sera ainsi resté fidèle à l'un de ses refrains : "Faut rigoler". Son rire accompagnait chacune de ses déclarations et de ses chansons. Une joie de vivre qu'il manifestait en toute circonstance, qu'il tienne un micro ou une boule de pétanque à la main (il était un champion de la discipline).Pionnier du rock en France Né à Cayenne le 18 juillet 1917, Henri Salvador était d'abord un virtuose de la guitare. Admirateur de Django Reinhardt qu'il accompagne dès 16 ans aux Etats-Unis et à Paris, il a été l'un des pionnier du rock en France dans les années 1950. Enchaînant albums jazzy, sketches et apparitions télévisées, il devient très vite une star de variété. D'Une chanson douce à Zorro est arrivé en passant par Le lion est mort ce soir ou Le travail c'est la santé, ses compositions sont restées des classiques de la musique populaire. Oublié dans les années 1990, il est revenu en grâce en 2000 avec son album "Chambre avec vue". Entouré sur cet opus de Benjamin Biolay, Keren Ann et Thomas Dutronc, le "farceur" se fait "crooner" et obtient enfin la reconnaissance artistique qu'il mérite. Doyen respecté de la chanson française, Henri Salvador a sorti en 2006 un album baptisé avec clairvoyance "Révérence". Il est mort le 13 février, d'une rupture d'anévrisme, à son domicile parisien.
© Cécile Genest / L'Internaute Magazine