Un nouveau gouvernement et une gaffe... Le premier jour de "BoJo" tourne à la farce
[Mis à jour le 25 juillet 2019 à 15h16] Boris Johnson est donc devenu Premier ministre du Royaume-Uni ce mercredi, suite à son intronisation comme chef de file du parti conservateur et à la démission de Theresa May. Après une passation de pouvoir avec sa prédécesseur, il a été officiellement intronisé chef du gouvernement britannique par la reine Elizabeth II. Sa première journée a ensuite été consacrée à la composition de son gouvernement et à un discours sur son programme. Il s'est notamment engagé à sortir "coûte que coûte" de l'Union européenne et à mener à bien le Brexit avant la date limite du 31 octobre, quitte à choisir un "no deal", une sortie sans nouvel accord de coopération avec l'UE.
Il a également regretté le "pessimisme" des anti-Brexit, qui redoutent principalement les conséquences économiques de cette décision. "Les Britanniques en ont assez d'attendre", a-t-il répété. "Il est temps d'agir", selon lui. Pour agir justement, le nouveau Premier ministre s'est attelé à composer son gouvernement, après le départ de plusieurs ministres qui exerçaient sous Theresa May.
Après s'être lui-même impliqué dans la campagne pour le Brexit en 2016, Boris Johnson s'est entouré d'autres conservateurs eurosceptiques prêts à un "no deal". Il a nommé Sajid Javid, ancien banquier fils d'immigrés pakistanais et précédent ministre de l'Intérieur au poste de ministre des Finances, stratégique dans le contexte du Brexit. C'est Priti Patel, fervente défenseur du Brexit d'origine indienne qui a récupéré son portefeuille a l'Intérieur. Il a également choisi un autre eurosceptique convaincu, Dominic Raab, pour prendre la tête de la diplomatie britannique et remplacer Jeremy Hunt, son rival malheureux à la présidence du parti conservateur. Raab avait déjà démissionné du gouvernement de Theresa May pour marquer son opposition à la politique qu'il jugeait trop conciliante. Steve Barclay est lui maintenu à son poste de ministre chargé du Brexit.
Déjà une première gaffe
Mais cette première journée au pouvoir a été l'occasion de commettre un premier faux-pas pour le tout nouveau - et fantasque - Premier ministre. Après son entretien avec la reine, il aurait répété certains propos que la reine aurait tenus pendant cette rencontre. Parmi eux, il y avait même une phrase assez cinglante : "Je ne comprends pas pourquoi qui que ce soit voudrait ce poste" aurait-elle dit, à propos du poste de Premier ministre. Selon le média britannique Mirror, les conseillers du chef du gouvernement l'auraient rapidement enjoint à "ne pas répéter ces choses-là aussi fort". En effet, selon le protocole, auquel est très attaché la famille royale et plus généralement la société britannique, les échanges privés avec la reine sont confidentiels et ne sont pas destinés à être répétés.
Un autre petit accroc a perturbé le protocole dans la journée du 24 juillet, mais cette fois, il faut le dire, indépendamment de la volonté de l'intéressé. Des militants de l'ONG de protection de l'environnement Greenpeace, visiblement contre l'arrivée au pouvoir de "BoJo", avaient tenté de barrer la route du convoi qui emmenaient l'ancien maire de Londres à Buckingham, à la rencontre de la reine. Les activistes ont été rapidement délogés par les forces de l'ordre.
Greenpeace protesters stop Boris Johnsons car on the way to Buckingham Palace #BorisJohnsonPM https://t.co/Yj7pXrtTNw pic.twitter.com/OBs4fy4KQs
— The Telegraph (@Telegraph) July 24, 2019