Bayrou : fin de carrière annoncée dans le Béarn ?

François Bayrou pourrait bien perdre son siège de député ce dimanche lors d'une triangulaire fatale où ni le PS ni l'UMP ne lui font de cadeaux. Explications.

Dans l'état-major du Modem et du "Centre pour la France", le label créé par Bayrou pour les législatives, la panique et le désarroi ont déjà gagné les esprits depuis plusieurs semaines. Jointe au téléphone par L'Internaute juste avant l'élection, une cadre du parti s'est par exemple longuement lamentée tenant en substance ce discours : "Comment peut-on priver l'Assemblée nationale et la France d'une voix d'homme d'Etat comme celle de François Bayrou ?" Car c'est bien de cela sont il s'agit : François Bayrou est en position très inconfortable aux législatives, selon les premiers résultats et pourrait être purement et simplement éjecté de l'Assemblée ce dimanche. Après avoir annoncé qu'il voterait François Hollande au second tour de la présidentielle, il a vu l'UMP lui opposer un candidat dans la 2e circonscription des Pyrénées-Atlantiques, sans pour autant que le PS lui fasse de cadeau. Ferme, Martine Aubry a veillé elle aussi à maintenir une candidature socialiste face à l'ancien prétendant à l'Elysée.

Au moment de faire les comptes, le constat est dur pour le Béarnais, élu depuis la fin des années 1980 à Pau : au premier tour, il n'est arrivé qu'en deuxième position avec 23,63 % des suffrages. Il sera opposé à l'UMP Eric Saubatte (21,72 %) et à la socialiste Nathalie Chabanne (34,9 %) au second tour, lors d'une triangulaire meurtrière. Un match à trois dans lequel tous les sondages publiés cette semaine le donnaient perdant. Fin de carrière annoncée pour François Bayrou ? Impossible de connaitre sa décision s'il est battu. Le centriste, qui, comme à la présidentielle, compte faire mentir les sondages, en a appelé au "caractère" des Béarnais pour se rallier à sa candidature, loin des "appareils". Mais son choix de soutenir implicitement François Hollande au second tour de la présidentielle semble avoir été mal perçu par un électorat traditionnellement de droite (voir son discours à l'issue du premier tour ci-dessous) et c'est bien la défaite qui reste aujourd'hui la plus probable.