Jérôme Cahuzac : le plan de sa femme pour dissimuler son argent
Jugés à partir de ce lundi pour fraude fiscale et blanchiment, les époux Cahuzac vont devoir à nouveau s'expliquer sur les manoeuvres auxquelles ils se seraient prêtés pour dissimuler leur argent à l'étranger. La saga des 600 000 euros détenus par l'ancien ministre du Budget, arrivant à Singapour après un détour par une société-écran enregistrée aux Seychelles, mise en place par un intermédiaire situé à Dubaï, a fait l'objet de nombreuses coupures de presse. Mais les médias n'ont pas encore tout dit des agissements de son ex-épouse, Patricia Cahuzac, qui elle aussi doit répondre de lourdes accusations de fraudes.
L'ex-femme de Jérôme Cahuzac serait parvenue à dissimuler une partie de ses revenus et même à s'emparer d'un compte bancaire qu'elle avait créé avec l'ancien ministre pour son usage personnel. Un compte sur lequel elle aurait placé ses propres économies, dans le dos de son époux. Elle est déjà passée aux aveux en 2013. Dans le livre de Jean-Luc Barré, "Dissimulations, la véritable affaire Cahuzac" (Fayard), l'auteur décrit sur de longues pages la "surenchère passionnelle" qui a mené le couple dans une invraisemblable chute. Il évoque notamment la "spoliation menée de façon régulière et méthodique qui sera évaluée pour l'année 2007, où Patricia Cahuzac prend à son seul profit l'intégralité des droits de la société Ellendale, à près d'un million et demi d'euros". C'est même, selon l'auteur, à une "entreprise de dissimulation" que Patricia Cahuzac s'est livrée, "en lui cachant dès ce moment-là la réalité de ses revenus. Bien supérieurs à ce qu'il pouvait imaginer, et en majeure partie placés sur des comptes à l'étranger dont elle s'était assuré la maîtrise en l'excluant explicitement des bénéficiaires". "Son plan n'est pas celui d'une épouse aveuglée par son ressentiment, mais bien celui d'une femme parfaitement consciente des buts qu'elle poursuit", écrit encore Jean-Luc Barré.
En vidéo - Jérôme Cahuzac doit comparaître jusqu'au 18 février devant le tribunal correctionnel de Paris pour fraude fiscale et blanchiment, ainsi que pour avoir "minoré" sa déclaration de patrimoine en entrant au gouvernement :