Programme de Nicolas Sarkozy : l'ancien chef de l'Etat va très loin sur la sécurité et l'immigration

Programme de Nicolas Sarkozy : l'ancien chef de l'Etat va très loin sur la sécurité et l'immigration PROGRAMME SARKOZY - Programme musclé pour Nicolas Sarkozy. A l'occasion de la primaire de la droite et du cente en vue de la présidentielle 2017, l'ex-chef de l'État n'a en effet pas hésité à faire des propositions-chocs. Explications.

[Mis à jour le 20 novembre 2016 à 16h59] Nicolas Sarkozy aurait-il décidé de ressortir le "gros rouge qui tâche" ? L'expression, qui lui serait directement attribuée selon Le Monde, avait beaucoup fait parler en 2009. A l'époque, le chef de l'Etat l'aurait employée en amont d'un débat sur l'identité nationale très critiqué. Il aurait alors demandé à ses lieutenants de lâcher des mesures chocs sur l'identité et l'immigration, formulées le plus clairement et le plus simplement possible, pour cibler les milieux populaires, selon Le Monde. Depuis, ses contempteurs lui ont plusieurs fois fait le reproche de ressortir ce "rouge" si difficile à nettoyer. Et la campagne pour la primaire de la droite et du centre, qui débute ce dimanche 20 novembre, ne fait pas exception.

En 2015, peu de temps après son retour en politique, Nicolas Sarkozy comparait ainsi les migrants à une fuite d'eau provoquant un dégât des eaux dans une maison. Plus récemment, on l'a entendu sur nos "ancêtres gaulois" ou sur la "double ration de frites" pour les enfants ne voulant pas manger de jambon à l'école. Ces formules, qui marquent l'opinion et font bondir ses adversaires, ont cette fois leur pendant dans le programme de Nicolas Sarkozy pour la primaire de la droite. Parmi ses promesses chocs, édictées notamment dans son livre "Tout pour la France" (Plon) en début d'année, l'ancien président a émis par exemple l'idée de suspendre le regroupement familial et une réforme du droit du sol, celui-ci étant remplacé le cas échéant par une "présomption de nationalité". Le but : priver de nationalité les enfants nés en France de parents en situation irrégulière. Les naturalisations seraient durcies, les conditions d'accès à des allocations pour les étrangers, Schengen revu et corrigé...

Sécurité, terrorisme et radicalisation : le programme sans pitié de Sarkozy

Sur la lutte contre le terrorisme et la radicalisation, Nicolas Sarkozy préconise la rétention de tous les fichés S pour djihadisme présumé, sans même l'intervention d'un juge. Il souhaite créer une "Cour de sûreté antiterroriste", calquée sur la Cour de sûreté de l'Etat créée en 1963 par le général de Gaulle contre l'OAS "et abrogée par François Mitterrand en 1981", précise-t-il. Un parquet dédié est également préconisé.

Pour éviter que la délinquance ne bascule en récidive voire pire, il veut des peines plancher illimitées. "Après trois condamnations pour des crimes et des délits, le quantum de la peine sera automatiquement majoré de 25 % pour la quatrième", a-t-il déclaré. Cette majoration passerait à 50 % pour la cinquième condamnation et à 100 % au delà de dix. Il veut aussi confier au parquet la charge de l'application des peines, aujourd'hui dépendante d'un juge. Nicolas Sarkozy veut interdire le voile à l'université, et priver d'aides sociales les femmes récidivistes portant le voile intégral.

Le programme de Nicolas Sarkozy sur l'économie

Côté emploi, Nicolas Sarkozy promet de se focaliser sur les entreprises, avec des exonérations massives pour les charges au niveau du SMIC ainsi que des baisses de charges réelles à la place du CICE pour les bas salaires. Il veut aussi faciliter les conditions de licenciements avec un motif de "réorganisation", instaurer une dégressivité des allocations chômage, dès la première année, supprimer les 35 heures, passer l'âge de la retraite à 63 ans en 2020 et 64 ans en 2025. Sur la fiscalité, fin de l'ISF et baisse de 10 % de l'impôt sur le revenu, dès l'été 2017, sont au programme. En remettant en place la suppression d'un poste de fonctionnaire sur deux partant en retraite, il vise la réduction de la dépense publique de 100 milliards d'euros tout en baissant les impôts de 40 milliards.