Hot Girls Wanted : comment le porno américain recrute de jeunes lycéennes
C'est un phénomène qui décrit les déviances sordides d'une société obnubilée par le sexe. Le documentaire "Hot Girls Wanted", présenté au Festival de Sundance, s'attache à montrer comment l'industrie du porno américain parvient avec une facilité déconcertante à se servir de lycéennes pour tourner des films à petit budget. C'est un fait de société, capté sur un campus américain et tout près des lycées alentours : des dizaines de jeunes filles se prêtent à des séances filmées de sexe cru, que les deux réalisatrices du documentaire ont eu du mal à regarder.
Jill Bauer et Ronna Gradus, les auteures du film, ont décidé d'enquêter sur ces pratiques alors qu'elles envisageaient de s'intéresser au poids de la pornographie en ligne et à sa consommation par les étudiants des campus de Floride. Rapidement, elles se sont rendu compte que de jeunes hommes faisaient passer des "castings" à des adolescentes pour des scènes pornographiques. A la sortie des lycées, les deux réalisatrices constatent que les jeunes filles font parfois la queue pour rencontrer les hommes qui leur présentent leur projet, censés leur apporter un peu de gloire et d'argent. "On se disait que ce n'était pas possible, parce que, si c'était vrai, il y aurait déjà eu des articles là-dessus. On ne pouvait littéralement pas y croire" explique Ronna Gradus, dont les propos sont rapportés par l'AFP.
Du sexe cru et extrême pour quelques billets
"Hot Girls Wanted" a de quoi choquer le jury du Festival de Sundance, et provoquera sans doute au-delà des réactions dans la société américaine. Le documentaire suit le parcours de jeunes filles d'à peine 18 ou 19 ans, se livrant aux caprices de jeunes hommes exigeant d'elles des fellations forcées, des pratiques dites "extrêmes" pour quelques billets supplémentaires. "On ne pouvait même pas regarder, alors on a demandé à notre monteuse de regarder pour nous et de faire les choix" expliquent les réalisatrices, qui ont choisi de diffuser l'une des scènes en supprimant l'image mais en conservant le son.
Pour les jeunes filles qui se laissent convaincre, l'expérience tourne généralement court, puisqu'au bout de quelques mois, soit leur entourage, parents ou nouveau petit ami, prennent conscience de ce qui arrive ; soit l'industrie du porno se lasse d'elles. "Les filles ne doivent pas rester longtemps sur le marché, car les gens demandent de nouveaux visages" expliquent les réalisatrices. Reste l'incroyable nausée de voir comment cette industrie pornographique parvient à attirer si facilement les lycéennes, usant de publicités sur des sites de commerce comme Craiglist (sorte de Bon Coin américain) avec ce simple appel : "Hot Girls Wanted" ("Recherche filles sexy").