L'Allemagne a trouvé une solution à la crise des retraites : elle veut verser un salaire chaque mois aux enfants dès l'âge de 6 ans

L'Allemagne a trouvé une solution à la crise des retraites : elle veut verser un salaire chaque mois aux enfants dès l'âge de 6 ans Un pécule versé chaque mois dès l'âge de 6 ans pour aider à financer les retraites ? Cette solution, proposée par le chancelier Friedrich Merz, soulève son lot de questions.

La France n'est pas la seule à chercher des solutions pour réduire le déficit du régime de retraite. L'Allemagne est aussi confrontée à cette crise et au vieillissement de la population. Avec une population vieillissante et une croissance atone, le pays voit ses dépenses sociales s'envoler. Elles atteignent désormais 1300 milliards d'euros par an, soit 31% de son PIB, selon Le Monde.

Les caisses de retraite sont particulièrement fragilisées. Elles perçoivent chaque année 100 milliards d'euros de subventions de l'État, soit 20% du budget fédéral. Sans réforme, ce chiffre pourrait tripler d'ici 2045 pour atteindre 40% du budget, un niveau difficilement soutenable pour les finances publiques.

Pour éviter ce scénario, le gouvernement du chancelier Friedrich Merz planche sur une vaste réforme. Parmi les pistes évoquées, une mesure a retenu l'attention : le versement d'un "salaire" de 10 euros par mois à chaque enfant de 6 à 18 ans, destiné à alimenter un fonds d'investissement pour leur future retraite. Une vraie révolution...

Le mécanisme est simple. Chaque mois, l'État abonderait le compte épargne des 11 millions d'enfants scolarisés. Sur 12 ans, cela représente un capital de départ de 1440 euros par enfant, qu'ils pourraient ensuite continuer d'alimenter une fois adultes. Les gains seraient exonérés d'impôts jusqu'au départ en retraite.

L'objectif est double. Il s'agirait d'abord de familiariser les jeunes allemands avec l'épargne et les placements financiers. Selon le Financial Times, les Allemands sont assez peu nombreux à se lancer en bourse. Seulement 17% des ménages allemands détiennent des actions en Bourse, contre 40% au Royaume-Uni et plus de 60% aux États-Unis.

Mais, à la colère d'une partie de l'opposition, le gouvernement veut aussi et surtout encourager le développement d'une épargne retraite par capitalisation pour compléter le système par répartition, qui sera de moins en moins généreux. Avec le départ à la retraite des nombreux baby-boomers, l'Allemagne perd actuellement 300 000 à 400 000 cotisants chaque année.

Le coût de cette mesure pour les finances publiques serait d'environ 1,5 milliard d'euros par an, une somme significative mais jugée comme un "investissement indispensable" par les partisans de la mesure qui jugent que le coût sera toujours moins important que celui pour stabiliser le régime de retraire. Si cette mesure était adoptée, l'Allemagne deviendrait pionnière en Europe dans l'incitation à l'épargne retraite dès le plus jeune âge. La proposition de Friedrich Merz a toutefois engendré une levier de boucliers de la part des puissants syndicats allemands, appelant plutôt à une réforme du système public de régime de retraite par répartition, similaire à celui en vigueur en France.