Quels sont les vrais risques des appels de phare pour alerter de la présence des gendarmes ?

Quels sont les vrais risques des appels de phare pour alerter de la présence des gendarmes ? Faire des appels de phare sur la route pour alerter d'un contrôle de police imminent est solidement ancré dans la mentalité des automobilistes. Mais au fait, que dit la loi à ce sujet ?

A quoi servent les phares d'une voiture ? Tout simplement à éclairer la route et à être vu une fois la nuit tombée. Mais depuis que l'automobile existe, les conducteurs lui ont trouvé bien d'autres fonctions : remercier un usager courtois, signaler qu'un feu est passé au vert, demander à un automobiliste plus lent de changer de voie, prévenir d'un oubli (coffre mal fermé, phares non allumés la nuit)…

L'appel de phare est devenu avec le temps une alternative au klaxon, le bruit en moins. Il est aussi un code, connu de tous les automobilistes, pour prévenir de la présence des gendarmes ou de la police sur le bord des routes. Une sorte de geste solidaire pour alerter les autres conducteurs de la possibilité d'un contrôle imminent.

Oui, vous pouvez être verbalisé et avoir une amende... dans un cas très particulier

Pour les forces de l'ordre, ces petites manœuvres ont de quoi agacer. Surtout qu'ils ne sont pas aidés par l'émergence depuis une dizaine d'années des applications de navigation, comme Waze, qui permettent de connaître la position des radars fixes ou mobiles et celle des contrôles de vitesse réalisés avec jumelles. Et il faut dire que la loi ne les aide pas beaucoup non plus puisque aucun texte de droit n'interdit de faire des appels de phare pour prévenir de la présence des policiers ou des gendarmes sur le bord des routes.

Les organes de communication de la police et de la gendarmerie nationale ont beau rappeler, souvent en début d'été, que de tels agissements bénéficient surtout à ceux qui ont de mauvaises pratiques sur la route, les appels de phare ont la vie dure.

Il existe toutefois un cas de figure pour lequel faire des appels de phare peut exposer à une sanction. De nuit, alterner feux de croisement et feux de route peut être considéré comme un comportement dangereux selon l'article R416-5 du Code de la route. Les forces de l'ordre ont alors la possibilité d'infliger au conducteur une amende de 135 euros, minorée à 90 euros, s'ils estiment que les appels de phare sont susceptibles d'éblouir les véhicules d'en face. De jour en revanche, il n'existe aucun texte de loi interdisant une telle pratique...