L'été sera chaud... et littéraire en compagnie des "Ecrivains en bord de mer"
Cette année, l'événement littéraire de La Baule fête son quinzième anniversaire. Toujours consacré à la littérature contemporaine, la manifestation se veut un point de rencontres privilégié avec les écrivains dans une ambiance intimiste et décontractée.
Un moment idéal pour parler de littérature, mais aussi des métiers du livre avec des éditeurs et des journalistes.
Au programme, des lectures de textes réalisées par des comédiens, des conversations avec les professionnels, avec au centre des discussions l'apport des intellectuels au "Printemps arabe".
Bernard Martin, l'organisateur de l'événement, nous en dit plus sur cette manifestation pas comme les autres
En quoi ces rencontres sont-elles atypiques et différentes des autres festivals littéraires ? Peut-être la véritable proximité avec les écrivains ?
Quand les écrivains invités viennent à nos rencontres, ils ne font pas que passer. Ils sont présents du début à la fin et assistent aux interventions de leurs pairs.
Pour le public présent et fidèle tout au long des ces 5 journées c'est l'opportunité en effet de côtoyer les écrivains en toute liberté. Et puis c'est une ambiance de vacances, une ambiance résolument décontractée qu'offre La Baule. Les spectateurs ont tout leur temps et une disponibilité d'esprit exceptionnelle.
Il n'est pas rare de voir certaines personnes passer une journée entière dans la chapelle Sainte-Anne à écouter des écrivains lire des textes, débattre. Nous sommes épatés par la soif de connaissance de ce public.
Vous semblez consacrer beaucoup de temps aux jeunes écrivains et leur accorder une belle visibilité. Est-ce important pour vous ?
Il est vraiment très important de prouver que la littérature se porte bien. Preuve en est que des jeunes gens s'en emparent avec brio.
Des esprits chagrins et coupés du monde se plaisent à évoquer la mort de la littérature. C'est ne pas connaître la réalité des choses. La littérature – et quand je dis littérature j'entends la littérature de création, celle qui est à la fois cultivée et innovante – est revendiquée, travaillée par des individus nés dans les années 1980. C'est tout à fait réconfortant. C'est pour eux un champ inouï d'invention et de créativité. C'est pour nous, lecteurs, la perspective de grands livres à venir.
Les écrivains sont-ils séduits par ce festival ? Avez-vous eu du mal à les convaincre ?
Au fil du temps, le festival s'est taillé une bonne réputation parmi les écrivains. Nous n'avons donc aucune peine à les convaincre d'y participer.
Dans nos choix il est moins question d'affinités personnelles que d'affinités avec les œuvres. Ce qui nous anime principalement c'est le désir de faire découvrir au public fidèle qui suit nos rencontres, des auteurs qui nous semblent majeurs, mais qui sont insuffisamment connus à notre sens.
Des voix singulières dont la fréquentation s'avèrera beaucoup plus enrichissante que ce que propose la grande consommation. Cela ne nous empêche pas d'inviter également des auteurs connus. mais dans ce cas c'est parce que nous considérons que leur travail est majeur.
Quelles sont les thématiques ou discussions que vous souhaitez aborder durant ces rencontres littéraires ?
Comme nous le disons souvent, la thématique principale de ces rencontres, c'est la littérature. Comment elle se fabrique, comment elle évolue comment les œuvres des uns répondent aux œuvres des autres. Le public a face à lui des écrivains qui peut-être du fait du contexte estival et balnéaire sont prêts à se livrer davantage qu'à d'autres moments de l'année.
Pendant ses 5 jours vous serez un peu dans le secret des dieux. Cette année, alors que nous préparions cette édition, a surgi cet événement historique qu'il est convenu d'appeler le "Printemps arabe". On le sait, depuis la nuit des temps, la littérature a toujours côtoyé l'Histoire. Il nous a paru important de donner une large place à une éditrice tunisienne, Elisabeth Daldoul et à 3 de ses auteurs et de leur permettre de s'exprimer.
La rentrée littéraire n'est pas très loin. Pourquoi ne pas organiser cet événement fin août ou début septembre pour profiter de l'attention médiatique ?
D'une part, nous ne manquons pas d'attention médiatique, et nous évoquons la rentrée littéraire puisque plusieurs auteurs vont lire des extraits de livres à paraître en septembre et que le rédacteur en chef du "Magazine littéraire", Laurent Nunez, évoquera ses coups de cœurs.
La date est idéale, dans la mesure même où elle est à bonne distance de cette rentrée. Fin août, début septembre c'est la grande ruée des livres dans les librairies, une sorte de frénésie liée à la course vers les prix. Le moment est paradoxalement assez mal choisi pour parler de littérature ; d'autres enjeux sont de mise...
Les auteurs présents :
Élisabeth Daldoul, Noura Bensaad, Kamal Ben Hameda, Yamen Manai
Patrick Bouvet, Chloé Delaume, Guillaume Lebrun, Judith Mayer et Émilie Notéris
Ainsi que : Sylvain Coher, Bernard Comment, Mathias Énard, Régis Jauffret, Caroline de Mulder, Laurent Nunez, Gaëlle Obiégly, Nathalie Quintane et Jean-Loup Trassard
Rencontres littéraires organisées par les éditions Joca Seria,
La Baule, du 20 au 24 juillet, Chapelle Saint-Anne
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