Cette maladie augmente en France depuis plusieurs années, elle peut être évitée par quelques gestes simples
Elle peut être très grave chez certaines personnes, notamment les femmes enceintes.
La France n'est pas épargnée par l'hépatite E. Cette maladie, surtout fréquente dans les pays en développement et en particulier l'Asie, a touché 3118 personnes en France en 2023, d'après l'Anses, l'Agence nationale de sécurité sanitaire. Un nombre de cas en augmentation, puisque 10 ans plus tôt, 1850 cas avaient été déclarés.
L'hépatite E provoque une inflammation du foie. Si la maladie est asymptomatique dans la majorité des cas, elle peut "parfois engendrer de graves complications pouvant aller jusqu'au décès (notamment chez les personnes sensibles telles que les personnes ayant une maladie du foie ou les femmes enceintes)", précise l'Anses. Lorsqu'elle est symptomatique, l'hépatite E peut se présenter sous plusieurs formes : aiguë (plus fréquente chez les plus de 55 ans dans les pays industrialisés, et elle peut être grave en cas de maladie hépatique) ; chronique (surtout chez les immunodéficients), et plus rarement une atteinte en dehors du foie, qui peut toucher le système nerveux ou les reins.

Les symptômes classiques de l'hépatite E sont une fièvre, une diminution de l'appétit, des nausées et vomissements, des douleurs abdominales et articulaires, des éruptions cutanées, un jaunissement de la peau ou encore des urines sombres. Ils durent entre 1 et 6 semaines. Mais d'après l'Organisation Mondiale de la Santé, "dans de rares cas, l'hépatite E aiguë peut être sévère et évoluer vers une hépatite fulminante (insuffisance hépatique aiguë), qui peut entraîner la mort. Les femmes enceintes atteintes d'une hépatite E, notamment au cours du deuxième et du troisième trimestres, courent un risque accru d'insuffisance hépatique aiguë, de perte du fœtus et de décès. Jusqu'à 20 à 25 % des femmes enceintes peuvent mourir si elles contractent une hépatite E au cours du troisième trimestre".
Cette maladie se transmet via l'ingestion d'eau ou d'aliments contaminés, "par exemple, viande et abats de sanglier, de porc et de cerf consommés crus ou insuffisamment cuits. En France, ce sont essentiellement les produits à base de foie de porc cru, frais ou mi-sec, qui sont mis en cause (saucisses sèches et fraîches de foie, foie salé séché, pâtes à quenelles de foie, figatelli, etc.)" selon l'Anses.
L'hépatite E peut ainsi être évitée avec quelques mesures simples : bien se laver les mains en sortant des toilettes et en préparant des repas en particulier à base de foie de porc cru ; bien nettoyer les surfaces et ustensiles "immédiatement après chaque utilisation, et en particulier après manipulation de foie de porc cru, de contact avec les animaux vivants, les carcasses ou les produits animaux", et enfin cuire à cœur les aliments qui doivent être consommés cuits. Comme les personnes sous traitement immunosuppresseur, souffrant d'une maladie hépatique ou les femmes enceintes sont plus à risque de formes graves, elles doivent être particulièrement vigilantes.