Les personnes qui souffrent d'apnée du sommeil ont-elles plus de risques d'avoir Parkinson ? Voici ce que l'on sait
Bien dormir est essentiel pour être en bonne santé, et notamment pour le cerveau. Les troubles du sommeil, comme l'apnée du sommeil, peuvent en effet avoir un impact considérable sur la santé, et augmenter le risque de souffrir de nombreuses maladies. Même si les troubles du sommeil ne sont pas officiellement considérés comme des facteurs de risque de la maladie de Parkinson, de nombreuses études ont mis en évidence des liens forts, notamment avec l'apnée du sommeil.
D'un côté, une grande partie des personnes atteintes de la maladie de Parkinson sont aussi concernées par l'apnée du sommeil. Alors que ce trouble du sommeil touche 4 à 10% de la population générale d'après la Société française de recherche et médecine du sommeil (SFRMS), il concernerait jusqu'à 40% des patients atteints de Parkinson selon l'association France Parkinson.

De l'autre côté, les personnes qui sont atteintes d'apnée du sommeil auraient plus de risque de développer une maladie de Parkinson d'après plusieurs études. Une recherche publiée en 2023 basée sur les données de santé de près de 30 000 coréens avait conclu que "l'incidence de la maladie de Parkinson était 1,54 fois plus élevée dans le groupe atteint d'apnée du sommeil, après ajustement pour les facteurs de confusion possibles", confirmant "l'association bidirectionnelle" entre les deux maladies. Une autre étude publiée en 2023, menée auprès de la population Taïwanaise, avait évalué que les personnes souffrant d'apnée du sommeil avaient 1,8 fois plus de risque d'avoir la maladie de Parkinson.
Plus récemment, une étude publiée le 24 novembre 2025 dans la revue réputée JAMA Neurology a aussi conclu que "les personnes souffrant d'apnée obstructive du sommeil non traitée présentent un risque (presque deux fois) plus élevé de développer la maladie de Parkinson". Un des auteurs de l'étude, le Dr Gregory Scott, estime ainsi que l'apnée du sommeil "augmente significativement les probabilités" d'avoir la maladie neurodégénérative. Cette étude, menée auprès de 11 millions de vétérans américains, a apporté la précision que le traitement par pression positive continue - la machine prescrite aux patients atteints d'apnée du sommeil sévère -pouvait largement réduire le risque de développer Parkinson.
Les scientifiques apportent plusieurs explications à ce lien entre les deux maladies. Le manque d'oxygène provoqué par les apnées "favorise le stress oxydatif, l'inflammation" et la mort des neurones, avaient précisé les auteurs d'une autre étude publiée en 2025. Si ces études doivent encore être confirmés par d'autres recherches, elles mettent en évidence l'importance de diagnostiquer et si besoin traiter l'apnée du sommeil. Surtout en sachant que cette maladie est "sous diagnostiquée" selon la SFRMS, et qu'elle augmente aussi le risque de maladies cardiovasculaires, de démence et de mortalité précoce.